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Les raisons de l’échec électoral de l’écologie politique

Publié le 07 mai 2022 par Magazinenagg

 Par Max Falque.

Il y a plus de 10 ans nous avons publié une chronique demandant au Verts de répondre à 12 « petits mensonges ». Depuis aucune réponse sinon des affirmations relevant de l’idéologie

Les mensonges

Les écologistes sont-ils sincères ou ignorants ? La question mérite d’être posée au moment où cette idéologie entend se présenter comme une nouvelle religion mêlant paganisme, socialisme et malthusianisme.

Chaque « Petit mensonge » y fait l’objet d’un chapitre présentant les douze lieux communs et croyances et leurs réfutations

Affirmation n°1 : Épuisement des ressources pétrolières (peak oil)

La production annuelle de pétrole, bien que croissante au cours du dernier siècle, demeure stable et sur le point de diminuer en raison d’une pénurie croissante. Notre dépendance au pétrole et la vitesse à laquelle nous le consommons exige des mesures politiques pour sauvegarder ce qui reste.

Réfutation : personne ne connaît vraiment quelles sont les réserves disponibles. Au fur et à mesure qu’elles diminuent, l’augmentation du prix stimule l’exploration et les progrès technologiques accroîtront l’offre et les énergies de substitution. L’augmentation des prix contribuera à freiner la consommation et réorientera la demande en énergie vers des substituts.

Affirmation n°2 : Les énergies renouvelables doivent être stimulées

Les énergies non renouvelables sont exploitées à un tel rythme que la pénurie est imminente. En outre elles sont polluantes. Elles doivent être stimulées afin d’assurer une offre d’énergie propre.

Réfutation : les sources d’énergies renouvelables ont un potentiel limité à court et moyen terme pour faire face à la demande. Choisir le gagnant que l’on doit stimuler a toutes les chances d’être une erreur compte tenu de la rapidité des évolutions technologiques.

Affirmation n°3 : Les choix de consommation doivent intégrer les caractéristiques environnementales de produits tels que distance (food miles), empreinte écologique, contenu énergétique, eau virtuelle, et empreinte carbone

Les citoyens doivent être informés de leurs impacts sur l’énergie, la faune, la flore, l’eau, le climat etc. lorsqu’ils achètent des biens et des services afin qu’ils puissent réduire leur impact sur ces ressources. Chaque ressource est rare et de valeur. Nous devons les conserver, plus spécialement pour les générations futures.

Réfutation : en mettant l’accent sur une seule ressource rare (eau, énergie…) lors de leurs décisions de consommation, les citoyens risquent d’ignorer leurs impacts sur d’autres ressources rares. Il en résulte une fausse économie. Lorsque les impacts sur de multiples ressources font l’objet d’un indice, les distorsions apparaissent. Les prix sont plus efficaces pour mettre en évidence la rareté.

Affirmation n°4 : La population mondiale devrait être limitée

À l’accroissement de la population correspond une pression plus forte sur les ressources limitées de la planète dont l’environnement. La seule façon de protéger l’environnement, supprimer les famines et assurer des ressources suffisantes aux générations futures implique de bloquer la croissance démographique.

Réfutation : l’homme est une ressource. Il a la possibilité de recourir à des technologies innovantes et des institutions pour faire face à la rareté croissante de certaines ressources. De nouvelles façons de satisfaire les besoins et de nouvelles sources de ressources rares peuvent être découvertes. On observe aucune corrélation entre densité de population et qualité de l’environnement… plutôt l’inverse !

Affirmation n°5 : La croissance économique et l’échange sont défavorables pour l’environnement

La croissance économique, favorisée par l’échange international, signifie davantage de pression sur des ressources rares, dont l’environnement. Afin de protéger l’environnement et sauvegarder des ressources pour les générations futures , l’échange doit être limité afin de réduire la croissance.

Réfutation : l’échange et la croissance apportent la richesse aux hommes. La richesse accroît la demande pour la protection de l’environnement (courbe de Kuznets) et permet à la société d’agir, notamment par le recours au progrès technologique.

Affirmation n°6 : Aucun déchet ne devrait être mis en décharge

Les déchets ne devraient pas être gaspillés. Ce sont des ressources pouvant être réutilisées et recyclées. Mettre en décharge implique que plus de ressources « vierges » devront être exploitées. En outre les déchets peuvent constituer des sources de pollution de l’air et de l’eau.

Réfutation : recycler et réutiliser le déchet est un processus qui utilise des ressources rares. Les politiques qui interdisent les décharges peuvent entraîner une consommation de ressources supérieures à celles que l’on se propose de conserver sans forcément limiter de nouvelles exploitations. Les décharges ne sont pas par nature des sources de pollution.

Affirmation n°7 : L’eau et l’énergie doivent être utilisée efficacement, quel qu’en soit le coût

Des ressources telles l’eau et l’énergie sont rares. Leur utilisation doit être minimisée afin d’en assurer la disposition aux générations futures. Les pouvoirs publics doivent investir dans des technologies qui permettront un usage minimum pour la production de biens et services.

Réfutation : investir dans « l’efficacité » implique souvent l’utilisation d’autres ressources rares comme substitut à l’eau et l’énergie. Il en résulte une fausse économie parce que les autres ressources, y compris le travail et le capital, peuvent se révéler plus rares que l’énergie et l’eau.

Affirmation n°8 : L’environnement a une valeur infinie et ne doit pas faire l’objet d’atteintes

L’environnement nous offre un système de support de la vie. En son absence nous ne pouvons pas survivre et par conséquent nous devons le protéger à tout prix.

Réfutation : sans l’environnement nous n’existerions pas et, à ce titre, sa valeur est infinie. Cependant, cette question n’est pas pertinente au regard de la politique. Les modifications environnementales apportent des coûts et bénéfices limités dont l’arbitrage relève de la décision politique.

Affirmation n°9 : Nous devons réduire les émissions de gaz à effet de serre afin d’éviter un changement climatique global.

Le changement climatique anthropique est une sérieuse menace pour l’humanité et les écosystèmes. Les dommages liés au changement climatique seront si importants que les émissions de GES doivent être limitées maintenant.

Réfutation : réduire les émissions de GES serait coûteux. Les décisions concernant la charge de ces coûts devrait être prise en fonction des bénéfices attendus par la réduction des émissions. Réduire les émissions de GES n’élimine pas le risque de changement climatique.

Affirmation n°10 : Prendre soin de l’environnement ne peut être confié au secteur privé

L’environnement produit des « biens publics » qui doivent être fournis à tous gratuitement. Ceci signifie que les pouvoirs publics doivent être responsables de l’environnement. Le secteur privé le détruira ou essaiera d’en tirer profit.

Réfutation : le secteur public sera confronté au problème de gestion de l’environnement. Réunir les informations pour une prise de décision efficace est coûteux. Les motivations des politiciens et des bureaucrates peuvent entrer en conflit avec l’intérêt public bien compris. Les solutions privées peuvent être moins coûteuses et plus conformes aux aspirations de la communauté.

Affirmation n°11 : L’agriculture et l’extraction minière sont toujours en conflit avec l’environnement

L’agriculture et les mines sont des activités d’extraction qui diminuent notre stock de ressources naturelles, souvent de façon irréversible. Elles entraînent aussi des dégradations environnementales dont l’érosion des sols, la perte de biodiversité et une contamination de l’air, de l’eau et du patrimoine génétique.

Réfutation : bien qu’il convienne de procéder à quelques arbitrages entre l’agriculture, l’extraction minière et l’environnement, les problèmes peuvent être limités par le recours aux technologies et au management. Les mesures de compensation peuvent maintenir, voire améliorer les conditions environnementales.

Affirmation n°12 : Les décisions concernant le futur de l’environnement doivent être prises en se référant au principe de précaution

S’il existe un risque qu’une action porte atteinte à l’environnement, le principe de précaution exige que les responsables réglementent contre ce risque et déplacent la charge de la preuve d’absence de dommage sur ceux ayant proposé cette action.

Réfutation : il existe toujours un risque d’atteinte à l’environnement résultant de l’action de l’homme. Démontrer qu’il n’existe pas de risque est impossible. Il existe aussi une incertitude liée à l’absence d’action qu’ignore le principe de précaution.

Conclusion sur l’écologie politique

Bien entendu, ces propos méritent une argumentation détaillée et n’ont pour but que de substituer le débat à la polémique. Ils peuvent ouvrir aussi la voie à des politiques environnementales plus efficaces, moins coûteuses et plus favorables à l’initiative et à la liberté individuelle.

En effet, si l’échec électoral témoigne du recul des thèses écologistes, il est à craindre que la crise économique entraîne un brutal rejet par l’opinion, et donc à terme par les responsables politiques, des justes et nécessaires préoccupations de protection et de gestion des ressources environnementales. Jeter le bébé avec l’eau du bain constitue un risque majeur si nous n’ouvrons pas de perspectives raisonnables

Des leaders politiques et médiatiques peu crédibles

Depuis le Club de Rome en 1970, des personnalités telles que Al Gore, Nicolat Hulot, Jimmy Goldsmith… ont multiplié les prévisions catastrophiques qui se sont révélées erronées tandis que l’arrivisme des militants s’étalait dans les médias complaisants, jetant un doute sur la pureté des intentions et des financements.

EELV a été incapable de maitriser le flot des bêtises inspirées par le wokisme et le féminisme militant. L’électeur n’a pas compris qu’on lui demande de voter pour une femme qui se vantait d’avoir un conjoint déconstruit et pour laquelle la maitrise de la pollution n’était pas la priorité. À ce point l’opinion délaisse la radicalité et rejoint la foule des pêcheurs à la ligne !

La survie de l’écologie politique est liée à l’absence de propositions des autres partis qui se refusent à proposer le recours aux droits de propriété et à l’échange comme alternatives à une règlementation de plus en plus inefficace, coûteuse, sinon contreproductive.


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