Chroniques de l’ordinaire bordelais. Épisode 408

Le low cost nous rend cons (1) !

A quand le vol plané pour économiser le carburant ? les compagnies low cost doivent déjà plancher sur le scénario. Ou les places équipées d’un pédalier pour activer les ailes ?

Prendre un billet devient un parcours du combattant car elles ont décomposé toutes les prestations- revues minutieusement à la baisse, pour diminuer les coûts mais surtout essayer de capter au maximum votre argent. Et c’est là que le jeu commence. Etes-vous prêt à payer plus pour une meilleure place ? Ne vous leurrez pas, votre vol ne prendra pas moins de temps… Voulez-vous un repas réservé en ligne ? Voulez-vous choisir la couleur du slip du pilote ? Ah non ! C’est vrai, j’exagère, elles n’y ont pas encore pensé ! Etes-vous prêt à payer pour un bagage en soute ? On se remémore un sketch de Roland Magdane, « paquet de 10, paquet de 12 ? » …

Et là, vous vous prenez au jeu, pas forcément seulement pour des questions budgétaires mais parce que vous acceptez de jouer au con ou, c’est selon, au plus malin. Vous réduisez drastiquement le contenu de votre valise. Ça s’apprend ! Une tenue s’il fait chaud, une pour le froid. Vous prenez donc le risque d’être habillé de la même façon tout votre séjour… Serviette de randonnée. Dentifrice miniature… Les chaussures les plus lourdes au pied, quelques couches de vêtements sur vous – on peut bien suffoquer une heure ou deux dans un terminal-bétaillère, ce n’est pas bien grave !

Mais elles s’ingénient aussi à modifier les dimensions du bagage à main, en évitant soigneusement de les harmoniser d’une compagnie à l’autre, histoire de pimenter le casse-tête. Vous passerez donc, fébrile, le test du sac dans le casier qui ne manque jamais de susciter quelque scandale. Perdu ! Tandis que vous, triomphant quoique suffoquant dans votre costume du Bibendum Michelin, vous passez sans encombre les contrôles pour gagner votre place pourrie et voler en ascète malgré la soif, ou la faim, vers une destination de rêve… ou vendue comme telle !

Colette Milhé