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Chez Renault, le Scénic renaît de ses cendres par le design

Par Vincent Espritdesign @espritdesign

Le Scénic IV devait être le dernier opus d’un concept à bout de souffle. Mais c’était sans compter sur la restructuration de Renault et de ses ambitions, pouvant difficilement rejeter le potentiel de l’héritage d’un modèle plusieurs fois précurseur en matière de véhicule familial. Renault veut continuer à redéfinir la “voiture à vivre” ? Ça ne se passera pas sans Scénic. C’est parti pour découvrir le Scénic Vision Concept !

EXTÉRIEUR

Renault l’annonce d’entrée, en matière de style, le concept correspond à 90% au véhicule définitif. Il jette les bases des ambitions de la marque en matière de durabilité. Il s’agit du premier concept-car hybride électrique/hydrogène, à 95% recyclable (batterie incluse !), 70% de matériaux recyclés, et proposant 24% de visibilité supplémentaire. 

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En tant qu’objet, le Scenic Vision concept se pose comme un véhicule imposant, noir, contemporain par son style très brut, très sobre. En revanche, dès que l’on s’approche, la conception se révèle être très complexe, et ce jusque dans le moindre détail. C’est une belle nouvelle, de plus en plus palpable, bien qu’elle soit souvent l’apanage des concept-cars. Les constructeurs français nous avaient bien trop habitués jusqu’à ces cinq dernières années à des véhicules plutôt tape-à-l’oeil de loin et plutôt grossiers dans le détail, notamment du fait de l’emploi d’importantes surfaces chromées.  

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Concept car oblige, tout prête à la curiosité ! Les vitres sont en verre recyclé, une première ! Carrosserie et châssis font aussi le pari du recyclé, entre aluminium et acier. Les roues sont aérodynamiques, mais pas seulement ; leur configuration évolue en fonction de la vitesse. Elles sont en effet équipées de volets qui se ferment au-delà des 10km/h. En dessous de cette vitesse, ils s’ouvrent pour parer à la surchauffe. La calandre elle aussi se pare de plastique recyclé ; au même titre que les bas de caisse, en carbone forgé recyclé non teinté, qui provient de l’aéronautique. 

Lorsque le logo n’est pas utilisé pour l’ensemble de sa silhouette, les designers en reprennent l’angle latéral, de 28 degrés. Il permet alors une déclinabilité importante de lignes qui sont rompues par le seul relief du véhicule, appuyant une unité graphique forte et singulière. 

La calandre fermée permet au losange central de se multiplier, à la manière d’un procédé de design génératif ; déformé par les perspectives il renvoie à l’univers graphique du nid d’abeilles ; le fameux losange Renault prenant en réalité les traits d’un hexagone.

INTÉRIEUR

C’est pour nous à l’intérieur que le design au sens des recherches faites autour des usages prend tout son sens. Les maîtres mots prononcés par les équipes prospectives de Renault ? “Environnement, sécurité, inclusion” On y trouve effectivement de nombreuses réflexions centrées sur l’humain, pour une mobilité sans stress. 

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Le contraste noir/blanc de l’extérieur s’inverse pour offrir la part belle à la clareté. La portière s’ouvre automatiquement par simple pression sur un logo rétro éclairé situé sur la portière grâce à la reconnaissance faciale de l’utilisateur. Cette technologie permet au véhicule d’adapter automatiquement les réglages. Antagonistes, les portes permettent d’ouvrir l’ensemble de l’espace habitable d’un seul tenant, en l’absence de montant central. Renault met en avant l’inclusion, il y a là une facilité pour les personnes à mobilité réduite pour l’accès à l’intérieur du véhicule. L’idée est de s’adapter à toutes les morphologies. Une fois le conducteur installé, il découvre que l’accoudoir se termine par une poignée d’appui, dont la profondeur est réglable pour un confort parfait. 

Scénic Vision Concept, c’est la part belle à l’objet, au sens responsable et durable, tourné vers l’avenir. A titre d’exemple, l’économie porté sur le processus de fraisage pour des raisons d’économies d’énergie amène une esthétique nouvelle et offre plus de durabilité par son aspect plus brut, déjà patiné, éminemment graphique.  

Sur le sol, on lit : « Floor. Milk bottle 45%. Plastic pipe 55%. Recycled 100% » dont le QR code renvoi aujourd’hui sur la page de présentation du concept car. Voulu comme une œuvre-d’art, l’équipe de design a choisi de l’ornement par le matériau. Mono-matériau, il n’y a aucune séparation à opérer pour le recycler. 

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Textile, mousse et coutures sont en polyester recyclé. Le tissu des sièges est en 3d knitting, un procédé qui renvoie directement à l’univers des chaussures de sport. A l’arrière des sièges avant, plus fragile du fait des potentiels frottements des pieds ou des jouets, le polyester recyclé se décline en ripstop, qui forme un maillage de fils de chaîne et de trame qui permet d’obtenir une toile à la structure renforcée. S’il n’évite techniquement pas la déchirure, il empêche sa propagation. Là encore, le procédé est bien connu des vêtements sportifs haut de gamme. Comme dans la mode dérivée du sportswear technique, les procédés et technologies se montrent. Ainsi, les airbags sont à vue. Ils prennent moins de place, la fonction est claire et assumée ; la marque est transparente. 

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Les tissus sont développés sans pigment, qui sont souvent un des obstacles au recyclage, en plus d’être polluants. D’où l’esthétique très blanche, que l’on retrouve de plus en plus dans les gammes des entreprises qui souhaitent bannir les pigments (cf. la gamme Forclaz sans pigment de Decathlon). Et les contraintes apportent souvent leur lot de belles idées ! C’est ainsi uniquement par la lumière que vient la couleur. Le tableau de bord utilise la réfraction de la lumière sur le plexiglas holographique pour apporter une atmosphère intérieure qui décuple les sensations que l’on connaît aujourd’hui avec l’éclairage d’ambiance. 

Côté techno, un purificateur d’air filtre l’air intérieur et est intégré dans un modèle qui forme aussi une liseuse. Micro et haut-parleurs individuels intègrent également l’habitacle. Ainsi, inutile de crier pour couvrir les bruits de roulement et se faire entendre des enfants à l’arrière. Les micros acheminent la voix du passager qui parle jusqu’aux haut-parleurs situés dans les repose-têtes des autres passagers. Aussi, des caméras sont intégrées au dos des sièges avant permettant aux passagers avant de voir de manière sereine leur image directement sur les écrans situés sur le tableau de bord. Un écran situé dans la partie inférieure du pare-brise vient dévoiler via une caméra une partie de l’angle mort situé devant le capot, que l’on a pas l’habitude de voir. Le volant est équipé d’un capteur de fréquence cardiaque, couplé d’une caméra capable de détecter la fatigue du conducteur. 

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Différentes petites dalles tactiles aux principes d’assemblages apparents viennent agrémenter le tableau de bord, répondant à différentes fonctions et s’orientant automatiquement soit vers le conducteur, soit vers le passager s’il y porte son attention par un regard, un geste. Les différents composants électroniques qui secondes ces dalles sont laissés à nu, derrière de simples parois de plexiglas transparent. Là encore, la mode est à la transparence, à la valorisation de tout ce qui est technique et de l’ordre de ce qui se passe en coulisses, à la possibilité de démonter facilement pour remplacer. 

Définitivement, ce cru 2022 s’avère très intéressant, tant pour la dénomination Scénic que pour le futur de Renault qui pose des questions intéressantes en matière de style, motorisation et usages des véhicules de demain. On a hâte de voir les prochaines itérations en matière de mobilité chez le constructeur français !


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