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Le Grand Barrage, de Kamala Markandaya

Publié le 23 mai 2022 par Francisrichard @francisrichard
Le Grand Barrage, de Kamala Markandaya

Le Grand Barrage a été publié en 1969 sous le titre The Coffer Dams. Dans l'Inde postcoloniale, Kamala Markandaya (1924-2004) y raconte la construction d'un barrage.

La Clinton-Mackendrick, société basée à Londres, a répondu à l'appel d'offre lancé par les planificateurs de l'Inde nouvelle, indépendante, et l'a emporté, prête à prendre des coups.

Car la construction d'un tel ouvrage, en un tel lieu, est une véritable gageure. L'élaboration des plans a demandé deux ans. Un calendrier serré devra être respecté, avant la mousson.

Les cadres du chantier sont anglais. Ils sont logés dans des bungalows construits ad hoc. Seules les épouses des hauts responsables ont été autorisées à les rejoindre sur place.

D'après le contrat, des techniciens indiens devaient être recrutés. Quant aux autochtones habitant la zone de construction, ils devront déplacer leurs huttes sur la colline voisine.

L'idée est de construire le barrage à sec entre deux immenses bardeaux, édifiés avec des rochers sur la rivière, dont le cours sera dérivé et contournera la zone de construction.

Comme les hauts responsables du chantier, Howard Clinton, le grand patron, a fait venir sa femme Helen, plus jeune que lui. Pour lui, le barrage prime tout, pour elle, ce sont les gens.

L'auteure fait preuve d'une grande connaissance des aspects techniques de la construction de l'ouvrage et de la psychologie des nombreux personnages, de différentes cultures.

Aussi le lecteur participe-t-il, comme s'il y était, à la réalisation de ce projet gigantesque, jalonné d'imprévus, d'accidents qui n'émeuvent pas Clinton, rivé sur l'objectif à atteindre.

Pour ne pas perdre la face, il faut que le barrage soit terminé dans les temps. Or les retards s'accumulent sans que Clinton l'accepte, si bien que les moments de repos diminuent...

Sa femme Helen a une autre attitude. Elle se sent impliquée, comme toujours: il y a des choses qu'on doit faire. Elle pense qu'il faut se donner des limites et ne pas les franchir.

La fin du récit permet de savoir qui des deux, en définitive, avait raison. Mais raison n'est peut-être pas le mot qui convient... Le lecteur en jugera quand il sera parvenu au bout.

Francis Richard

Le Grand Barrage, Kamala Markandaya, 320 pages, Zoé (traduit de l'anglais par Christine Raguet)


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