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Mois d'août : Histoire du dogme de l'Assomption

Publié le 11 août 2008 par Hermas
Charles de la Fosse L'Assomption de la Vierge Caen, musée des Beaux-Arts L'ASSOMPTION L'Assomption est un dogme catholique selon lequel, au terme de sa vie terrestre, Marie a été « enlevée corps et âme » au ciel. C'est aussi le nom de la fête catholique célébrant cet événement. Le terme vient du latin assumptio qui signifie « prendre, enlever, assumer ». Cette doctrine, ou croyance n´est pas relatée dans les Livres de la Bible, qui sont considérés comme inspirés de Dieu par tout le milieu chrétien. De ce fait, les chrétiens évangéliques (communément appelés protestants) n'y souscrivent pas. Les Églises orthodoxes, quant à elles, reconnaissent, mais implicitement, ce point de foi, et parlent de « dormition » de la Vierge. HISTOIRE Selon la tradition la plus répandue, le lieu de l'Assomption a été Éphèse, dans la maison de l'apôtre Jean, à qui le Christ, sur la croix, confia Marie. Une autre tradition, beaucoup moins sûre, parle de Jérusalem. Ces événements ne sont pas rapportés dans les Évangiles, mais ont toujours fait partie de ce qu'on appelle la Tradition vivante de l'Église. On en trouve un récit dans un apocryphe, le Livre de Jean sur la mort de Marie (IVe siècle). L'Assomption de Marie fait partie de la foi constante de l'Église catholique. Le dogme, proclamé par Pie XII en 1950, n'a fait en réalité qu'entériner en termes canoniques ce que l'Église catholique a toujours cru. C'est pourquoi cet événement surnaturel a toujours été attesté dans la dévotion des fidèles, dans l'art et dans la liturgie (grande fête du 15 août) bien avant sa formulation dogmatique par l'autorité du Pape. Benoît XIV, au XVIIIe siècle, en parle encore comme d'une « opinion qu'il serait impie de nier ». Le 1er novembre 1950, ce point de foi est défini sous forme de dogme par la constitution apostolique Munificentissimus Deus du pape Pie XII, après maturation dans la mémoire de l'Église durant presque 20 siècles. La constitution dogmatique Lumen gentium (21 novembre 1964) du 2e concile du Vatican déclarera également : « Enfin la Vierge immaculée, préservée par Dieu de toute atteinte de la faute originelle, ayant accompli le cours de sa vie terrestre, fut élevée corps et âme à la gloire du ciel, et exaltée par le Seigneur comme la Reine de l'univers, pour être ainsi plus entièrement conforme à son Fils, Seigneur des seigneurs, victorieux du péché et de la mort. »   L'Assomption est fêtée le 15 août. Elle avait été instituée fête nationale en France par le roi Louis XIII et l'est restée jusqu'à la Révolution française. Napoléon Ier fera du 15 août la Saint Napoléon qui redeviendra la fête de l'Assomption à la Restauration. La République en fera un jour férié. En France, elle demeure la fête annuelle dans certains villages particulièrement catholiques. Elle a pris une ampleur particulière ces dernières années, notamment à Audresselles (Pas-de-Calais) où la procession qui s'achève par une bénédiction de la mer, attire des foules venues de toute la région Nord-Pas-de-Calais. La fête de l'Assomption est aussi le jour le plus important de l'année à Lourdes. PIE XII : CONSTITUTION APOSTOLIQUE " MUNIFICENTISSIMUS DEUS " Définissant le dogme de l'Assomption (extraits) - 1er novembre 1950 « Alors, puisque l'Eglise universelle, en laquelle vit l'Esprit de vérité, cet Esprit qui la dirige infailliblement pour parfaire la connaissance des véntés révélées, a manifesté de multiples façons sa foi au cours des siècles, et puisque les évêques du monde entier, d'un sentiment presque unanime, demandent que soit définie, comme dogme de foi divine et catholique, la vérité de l'Assomption au ciel de la Bienheureuse Vierge Marie - vérité qui s'appuie sur les Saintes Lettres et ancrée profondément dans l'âme des fidèles, approuvée depuis la plus haute antiquité par le culte de l'Eglise, en parfait accord avec les autres vérités révélées, démontrée et expliquée par l'étude, la science et la sagesse des théologiens - nous pensons que le moment, fixé par le dessein de Dieu dans sa Providence, est maintenant arrivé où nous devons déclarer solennellement cet insigne privilège de la Vierge Marie. « Nous, qui avons confié Notre pontificat au patronage particulier de la Très Sainte Vierge, vers qui Nous Nous réfugions en tant de vicissitudes des plus tristes réalités, Nous qui avons consacré à son Coeur Immaculé le genre humain tout entier en une cérémonie publique, et qui avons éprouvé souvent sa très puissante assistance, Nous avons une entière confiance que cette proclamation et définition solennelle de son Assomption apportera un profit non négligeable à la société humaine, car elle tournera à la gloire de la Très Sainte Trinité à laquelle la Vierge Mère de Dieu est unie par des liens tout particuliers. Il faut, en effet, espérer que tous les fidèles seront portés à une piété plus grande envers leur céleste Mère ; que les âmes de tous ceux qui se glorifient du nom de chrétiens, seront poussées au désir de participer à l'unité du Corps mystique de Jésus-Christ et d'augmenter leur amour envers Celle qui, à l'égard de tous les membres de cet auguste corps, garde un coeur maternel. Et il faut également espérer que ceux qui méditent les glorieux exemples de Marie se persuaderont de plus en plus de quelle grande valeur est la vie humaine si elle est entièrement vouée à l'accomplissement de la volonté du Père céleste et au bien à procurer au prochain ; que, alors que les inventions du " matérialisme " et la corruption des moeurs qui en découle menacent de submerger l'existence de la vertu et, en excitant les guerres, de perdre les vies humaines, sera manifesté le plus clairement possible, en pleine lumière, aux yeux de tous, à quel but sublime sont destinés notre âme et notre corps ; et enfin que la foi de l'Assomption céleste de Marie dans son corps rendra plus ferme notre foi en notre propre résurrection, et la rendra plus active. « Ce Nous est une très grande joie que cet événement solennel arrive, par un dessein de la Providence de Dieu, alors que l'Année Sainte suit son cours, car ainsi nous pouvons, pendant la célébration du très grand Jubilé, orner le front de la Vierge Mère de Dieu de ce brillant joyau et laisser un souvenir plus durable que l'airain de Notre piété très ardente envers la Mère de Dieu. « C'est pourquoi, après avoir adressé à Dieu d'incessantes et suppliantes prières, et invoqué les lumières de l'Esprit de vérité, pour la gloire du Dieu Tout-Puissant, qui prodigua sa particulière bienveillance à la vierge Marie, pour l'honneur de son Fils, Roi immortel des siècles et vainqueur de la mort et du péché, pour accroître la gloire de son auguste Mère et pour la joie et l'exultation de l'Eglise tout entière, par l'autorité de Notre-Seigneur Jésus-Christ, des bienheureux apôtres Pierre et Paul, et par la Nôtre, Nous proclamons, déclarons et définissons que c'est un dogme divinement révélé que Marie, l'Immaculée Mère de Dieu toujours Vierge, à la fin du cours de sa vie terrestre, a été élevée en âme et en corps à la gloire céleste. « C'est pourquoi, si quelqu'un - ce qu'à Dieu ne plaise - osait volontairement nier ou mettre en doute ce que Nous avons défini, qu'il sache qu'il a fait complètement défection dans la foi divine et catholique. « Et pour que Notre définition de l'Assomption au ciel de la Vierge Marie dans son corps parvienne à la connaissance de l'Eglise universelle, Nous voulons que Nos lettres apostoliques présentes demeurent pour en perpétuer la mémoire, ordonnant que les copies qui en seront faites, ou même les exemplaires qui en seront imprimés, contresignés de la main d'un notaire public, et munis du sceau d'une personne constituée en dignité ecclésiastique, obtiennent foi absolument auprès de tous, comme le feraient les présentes Lettres elles-mêmes si elles étaient exhibées ou montrées. « Qu'il ne soit permis à qui que ce soit de détruire ou d'attaquer ou contredire, par une audacieuse témérité, cet écrit de Notre déclaration, décision et définition. Si quelqu'un avait la présomption d'y attenter, qu'il sache qu'il encourrait l'indignation du Dieu Tout-Puissant et des bienheureux apôtres Pierre et Paul. « Donné à Rome, près de Saint-Pierre, l'année du très saint Jubilé mil neuf cent cinquante, le premier novembre, en la fête de tous les Saints, de Notre pontificat la douzième année ». (à suivre) Mgr Jacques MASSON

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