À mon immense regret, je n'ai jamais passé de temps en tête-à-tête avec mon père. Je suppose que j'avais peur de lui et de mes parents en général. Il n'y avait donc jamais aucune occasion pour un dialogue proche ou détendu.
Ce ne sont guère que les remarques correctives et méchantes qui m'ont été faites qui ont caractérisé notre relation. En résumé, toute communication, quand il y en avait, était majoritairement négative et rien n'encourageait un échange agréable.En conséquence, nous avons passé toute la période de ma jeunesse, où j’étais encore à la maison, à nous ignorer et maintenant que j'y repense, je trouve cela affreux.
Je ne me souviens pas que mon père m'ait jamais battu, peut-être une ou deux fessées, actes qui étaient parfaitement acceptées à l'époque, mais surtout ce qui m’a le plus marqué étaient ses éclats de colère dirigés contre des choses que je n'ai pas bien faites et surtout, son regard désapprobateur et fâché le reste du temps.
Les seuls moment où nous étions vraiment ensemble, étaient quand nous triions les myrtilles de leurs feuilles pendant la récolte, à l'aide d'un souffleur en bois conçu pour le blé, et aussi une fois où je l'avais conduit à Annecy pour y voir un cardiologue.
Mais même dans ces situations, il n'y a jamais eu de communication significative, je l'aurais bien accueillie, mais je n’en attendais pas temps. Cette mauvaise relation est restée une partie très sombre et fort regrettable de mon éducation, de mon expérience et des souvenirs que j’ai gardé de mon père ...