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Chroniques d’un anthropologue au Japon (60)

Publié le 01 juin 2022 par Antropologia

A nos amours

J’ai mis la main la semaine dernière sur une perle du cinéma français, A nos amours de Mauris Pialat. Vraiment par hasard, en cherchant sur le net des cassettes vidéo pas trop chères. Au Japon, le film est sorti par la suite en DVD, mais rapidement épuisé.

Je me souviens l’avoir vu à dix-huit ans sans l’avoir trop apprécié. J’étais vraiment nul en cinéma. Je redécouvre cette œuvre magistrale aujourd’hui. Le film de Pialat est impressionnant d’immersion et de tension. Les situations sont cruelles, et pourtant tellement touchantes que l’on ne peut s’empêcher d’aimer ces personnages tourmentés. Une interview du réalisateur et de l’actrice, disponible sur youtube (https://youtu.be/1cN-GMQ195c), permet de comprendre mieux pourquoi le film est si bon. Pialat travaille énormément sur la confusion des sentiments dans et hors tournage. Il aime Sandrine/Suzanne comme un père, parce qu’il lui apprend aussi le cinéma. Il en fait un objet d’obsession, en filmant toujours plus passionnément sa beauté, son sourire, sa voix. Evelyne Ker, qui joue le rôle de la mère, éprouve de la jalousie pour la jeune actrice. Jalousie qu’exploite le réalisateur dans la relation qu’entretiennent les deux femmes dans le film.

Je note satisfait, que le sexe de la femme qui pose lors du cours de dessin, à la 26ème minute du film, n’a pas subi de censure, chose rare au Japon. Je suis par contre déçu que celui du garçon qui couche avec Suzanne à la 58ème minute en ait été victime. Impossible de se concentrer sur la longue tirade de l’héroïne à cause du cercle flou trop visible.

Rémi Brun


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