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A la guerre comme à la guerre!

Publié le 21 avril 2008 par Nadia Lamlili

Le débat qui agite actuellement le monde occidental à propos de l’Islam augure d’un choc frontal qui se produira tôt ou tard entre ce monde qui se proclame (à tort ou à raison) progressiste/ démocrate/ laic et le globe musulman qui se radicalise ou qui reste tout bonnement passif, simple spectateur d’un débat d’idées qui dépasse sa préoccupation quotidienne: le Khobisme (terme évoquant le pain, emprunté à la politique de Ben Ali en Tunisie et qui signifie se nourrir). La dernière démonstration de ce clash annoncé est le film Fitna, pas encore diffusé mais dont la seule bande annonce a déchaîné les passions et les plumes.

Personnellement, c’est un film qui m’a laissé indifférente. Ses comparaisons insensées et ses mauvais raccourcis ne méritent pas cette frénésie mondiale. Mais soyons réalistes! Partout, les esprits sont chauffés à blanc et chaque mot déplacé envers une des religions peut entraîner des dégâts. Certaines voix se demandent alors où sont passés les modérés, les seuls à pouvoir affronter cette avalanche de haine et de stupidité. Bonne question, mais que peuvent faire ces modérés? Nous avons à faire à des intellectuels très bons pour les débats de salons. Ils sont brillants. On les admire tellement leur tolérance et la paix inter religieuse qu’ils défendent nous font penser à un monde platonien. Mais ils sont incapables d’agir. Pourquoi? Une bonne partie du monde musulman est soumis à des régimes totalitaires, qu’ils soient présidentiels à vie ou monarchiques héréditaires. Ces régimes-là n’ont pas intérêt à changer quoique ce soit dans la perception qu’ont leurs Sujets de la religion. Tout simplement parce que c’est un fonds de commerce populaire et populiste à la fois qui les aide à se maintenir à leurs places et à agrandir leur pouvoir. Voilà le fonds du problème. Ebranler la domination religieuse de ces Zaims entraînerait la destruction progressive de tous les pouvoirs qu’ils ont construit sur l’ignorance de leurs populations. Petit à petit, elle engendrerait leur mort pure et simple.

Conséquence: Tant que la voix des penseurs modérés n’est pas porté par les régimes arabes en plus haut lieu, la guerre religieuse ne fera que s’amplifier. Le musulman lambda, perdu, en quête de leaders, suivra alors la voix du plus fort, celle du moralisateur fanatique, qu’il soit islamiste jihadiste ou excessivement progressiste/laic/démocrate.

La véritable réforme? Elle peut être comparée à un tremblement de terre. Mais disons les choses telles qu’elles sont. Au vu de ce qui se passe, rien ne changera tant que les trois principes religieux par où la mal arrive ne sont pas réinterprétés: Le jihad maladroitement assimilé au Qital (tueries), la supériorité de l’Islam sur les autres religions et le port du voile. Réfléchissons ensemble: Toute la haine envers l’Islam est bâtie sur ces trois idées. Ira-t-on jusqu’à accepter qu’elles soient appréhendés comme des “métaphores”? Pourra-t-on un jour faire croire au musulman que l’objectif derrière n’est pas de les appliquer systématiquement et sans discussion, mais d’en retenir la leçon, la raison? Arrivera-t-on à lui dire que ces principes ont été édictés dans une autre vie et pour servir une propagande inhérente au contexte de l’époque? Les dogmes de l’Islam sont connus de tous. Ils sont intouchables. Soit. Mais, pour le reste, tout, absolument tout, peut être “remis en question” pour le bien être de cette humanité.

Une question me taraude: Pourra-t-on un jour admettre que le Coran est construit sur des images qui ne sont pas forcément la réalité?  


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