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La Route du Lin

Publié le 10 juin 2022 par Alexcessif
La Route du Lin
 Appelons cela un roman. 

Une fiction annoncée car une histoire concernant deux personnes n’appartient pas à une seule. Ecrire, au delà de sa dimension cathartique, est une verbalisation forcément cryptée d’une version unilatérale ressentie par le protagoniste obéissant à l’injonction du dire et, la chose commise, de le faire savoir avec les précautions nécessaires. Toute ressemblances … les prénoms ont-été …


La Route du Lin
La Route du Lin
La Route du Lin

Les deux rencontres ont bien eu lieu à Lyon en 2020 et à Mers-Les-Bains en 2022 mais, petit Un, cette femme a-t-elle existé ou du moins a-t-elle existé de la façon dont je l’ai perçu et décrite? Qu’importe ! Je ne saurai jamais si elle était ce que je souhaitais qu’elle soit. Chacun sa vie, elle n’avait aucune obligation de l’être et j’avais la liberté d’en faire mentalement mon idéal féminin de substitution puisque j’avais croisé une version de cet idéal sous le prénom de G.. Un idéal féminin réel ou fantasmé, dont j’avais traversé furtivement l’existence au-delà des gestes barrières avant que ce concept exista. Au sujet de la photographe de la place Bellecour, je ne m’étais autorisé aucune investigation qui m’aurait permis de connaitre d'autre plaisirs que le son de sa voix, de vérifier que c’était une femme et de constater en nocturne qu’elle était aussi sobrement jolie que sa version diurne. Et, petit Deux, la photographe était-elle la cyclotouriste de la seconde rencontre ? En tout cas, elles ne faisaient qu’une dans mon esprit. Inconnue, elle m’avait permis d’imaginer que G. pouvait exister dans l’ailleurs et le plus tard peut-être. Identifiée et perdue dans la foulée elle avait rallumé ma vigilance, cette autre nom de la paranoïa, pour le jour des paramètres de l’improbable alignés : croiser son chemin, être mentalement prêt et physiquement opérationnel afin d’apprécier ce tour de magie à deux … si elle est dans des dispositions identiques libre & disponible

Ici le numéro 1 54 04 33 063 240 occupant temporaire de Terra 1 troisième planète tellurique du système solaire dotée d’une seule lune.

Ce n’était pas tout à fait l’heure où ce qui est entré doit sortir mais j’étais bel et bien dans une enveloppe humaine qui m’imposait quelques obligations physiologiques avant d’agir.

Il restait une petite quinzaine à Juin. J’avais "fait" La Seine à Vélo" entre Paris et Honfleur puis la "Route du lin " entre Abbeville et Le  Havre, vu 3 films, lu 2 livres, effectué le tour de Belle Ile à pieds et en bivouac, vu deux autres films, marché sur le GR 75 autour de Paris, vu une pièce de théâtre, conversé avec Denis Lavant au théâtre 14 en buvant un coup dans la même journée du 7.

L’observation de la concomitance des évènements terrestres me passionnait.

La météo surtout.

Hier soir, l’averse s’est déclenchée alors que le Hall de la gare Montparnasse me proposait son abri ! Comme à Fécamp quand elle avait eu la politesse d’attendre que je me trouve devant l’entrée de l’hôtel du commerce pour profiter de la dernière chambre libre que, conformément  à ma désinvolture logistique, je n’avais pas réservé.

Comme au Havre, quand j’entrai dans la gare à l’instant où se déclencha l'événement climatique du samedi 4 Juin. Maussade, j’assistai à l’épisode orageux promis dans le train vers Rouen. J’avais l’outrecuidance d’être contrarié de voir mon projet initial de rentrer à Paris en suivant les méandres de la Seine. Je maugréais ma frustration de ne pouvoir terminer la boucle Paris/Honfleur par un Le Havre/Paris après la route du lin, qui n’aurait pas manqué de panache, ingrat envers ce hasard qui m’assurait protection et sauvegarde. Ingrat et surtout oublieux de cette résolution de ne voir dans le hasard qu’exclusivement de la bienveillance depuis que j’avais "encontré" 2 65 04 58 xxx xxx sur un chemin de grande randonnée de Terra 1 troisième planète tellurique du système solaire dotée d’une seule lune, Terra 2, où parfois j’étais perché. Contre toute attente, le négatif tournait invariablement au bénéfique à mon endroit au mépris de toutes analyses apparemment contraires à mes projets. Ma vie était écrite par un scénariste Netflix. J’étais à la merci de son imagination. Il m’utilisait comme un rat de laboratoire me dirigeant à son gré  dans un labyrinthe de rebondissements utiles à son script.

Nous étions déjà à la saison 2.

En saison 1, il avait imaginé une pandémie mondiale où les russes étaient responsables de ma bonne fortune (cf "Fin de chantier").

Sans beaucoup d’imagination, les russes étaient encore à la manœuvre avec une bombe nucléaire en guest.

G. faisait partie des humains que je voulais revoir une dernière fois et c’est la carte G qui sorti quand cette putain de guerre nous menaçait d’une bombinette sur Paris (une des rares exceptions où cette expression imposait sa ringardise provinciale ("Tu es "sur" Paris en ce moment ?")

Elle souscrit spontanément à mon invitation

J’allais revoir G grâce à un script de Netflix !

Je fus mauvais ! Sans doute sur son trajet/travail/retour de la gare de Lyon ligne 10 elle avait eu, semble-t-il, la politesse−la bienveillance−la gentillesse de s’être rendue disponible. Ce n’était pas mon cas ! Je n’avais que l’envie de prendre mes jambes à mon cou(p) après en avoir bu un, tandis qu’elle n’était pas homme à partir sur une unique binouze. Incapable de tenter l’invitation à dîner par la crainte d’un refus, je pris congé EN LUI SERRANT LA MAIN ! De toute façon, en m’attardant je craignais son regard sur mon embonpoint dont elle n’avait certainement rien à foutre. Son indifférence me terrorisait autant que son intérêt.

Ce matin là, sur mon pèse − une seule − personne à la fois, 78 kilos résonnait tel un verdict. Décidément la sédentarité ne me valait rien ! L’effet G. avait déclenché cette frénésie qui commença le 9 Mars An 2022 par une grève de la faim et 10 000 pas/jours dans Paris avant que les affaires reprennent pour entrer dans mon cuir et dans mon 36, à pieds, à moto ou à vélo,

Depuis ce second évènement historique avec G. j’avais adopté la rigueur, excepté quelques coups de mou qui me voyaient entrer dans une brasserie. A 62 kilos je pouvais jouir de l’horoscope quotidien et de l’alignement des planètes.

La concomitance !

Je ne sais pas décrire ce vide qui s’installe à l’heure du bivouac. Je le situe dans la poitrine "du côté du poumon" et en fin de journée (zeugme un jour …). Je ne suis pas sûr d’aimer ce pincement au moment où les clowns sont tristes quand les chemins se vident et que je cherche un endroit pour installer mon bivouac. Il y a une angoisse dans le cerveau préhistorique du sapiens à l’aube de l’humanité dans l’ignorance et la croyance. Barbe dessus ou barbe dessous le duvet ? Je vais avoir les réponses à des questions existentielles. Fromage ou dessert ? Moutarde ou ketchup ? Comté six ou trois mois d’affinage ? Quartararo va-t-il garder son titre de champion du monde Moto GP ?

Bref, je vais avoir à résoudre des problèmes que je n’aurais pas eus si j’étais resté à chercher une télécommande entre les coussins et relier entre eux des évènements qui n’ont aucun lien !

A Mers-les-Bains je sus à quel point la version du scénario Netflix m’imposait sa fantaisie.

A ce stade, le marionnettiste/scénariste en est à l’échauffement. Il m’a conduit aux pieds d’une statue de la Maris Stella (orthographe originale) auto proclamée protectrice des marins et autres vagabonds. Je ne pouvais faire autrement que d'installer mon bivouac entre la Vierge et la  falaise. Au petit matin, j’eu droit à un prodige (bien ridicule comparé à celui qui m’attendait dans le prochain village), les retrouvailles tardives et miraculeuses, cela va de soi, avec un câble qui m’avait bien manqué pour recharger mon téléphone la veille avec mes panneaux solaires. Croyant ( !?) l’avoir oublié à Paris, je l’avais perdu assez loin de mon campement lors de ma promenade nocturne et retrouvé sans l’avoir cherché puisque… voir plus haut … à l’instant précis où j’enfourchais mon biclou. Merci Madame la Vierge!

Le boulot de scénariste n’est rien d’autre qu’introduire une dose acceptable d’irrationnel dans le factuel. Si le factuel comporte une réalité et une actualité connue et pas encore archivée par deux personnes, c’est suffisant.

Venant du Tréport une cycliste sur un vélo bâté comme une mule m’ignora avec beaucoup d’élégance. Mon vélo, très peu chargé, stationné devant le bar me retire définitivement toute crédibilité. Les cyclotouristes se parlent entre eux, répondant à un stimuli visuel des bécanes comportant deux sacoches placées symétriquement autour de la fourche avant et à l’identique autour de la roue arrière, un porte bagage complète souvent le tout avec parfois un sac à dos. Pour garder du plaisir sur les single track et du répondant dans les montées, je me contente d’une sacoche de cadre, que beaucoup confondent avec des batteries d’un présumé moteur électrique, et d’un porte bagage classique suffisant pour mon bivouac limité à une tente, un duvet léger, une tenue de nuit avec grosses chaussettes, une de jour, des lingettes et une brosse à dents répondant à la règle non écrite de 10% du poids du cobaye. Rien pour la panne ou la pluie, pas de place pour un réchaud, interdit par la législation régissant les bivouacs, et pas de nourriture, dans tous les cas, j’improvise avec quelques fruits secs et de la flotte. Cela me vaut fréquemment d’être snobé par les rouleurs.

Je lui laisse le temps de déjeuner à l’écart sur son banc public pendant que je termine ma bière avant de repartir sur l’EV 4. Je le parcours à contresens, un choix qui limite considérablement le roulage de conserve avec des inconnus qui roulent dans le bon. Je lui demande la permission de photographier nos vélos à des fins de comparaison de deux concepts aux antipodes l’un de l’autre. Je suis stupidement fier d’être différents du commun des mortels. Ceux qui anticipent, contrôlent, prévoient contre, ou avec,  mon "Inch allah" impuissant pour la pluie, la crevaison, le froid et la faim. En pleine contradiction avec mon Moi de mécréant, il y a pourtant une sacrée et subliminale foi en la providence. Un cobaye idéal pour le scénariste.

Tout nous sépare ! Le genre, la vie, la destination, le vélo, l’art et la manière d’être soi, l’âge sans doute, le monde, l’envie aussi, peut-être.

 « pas fiable, pas confiance, pas pareil, pas d’avenir, pas facile, pas trop vite, pas besoin, pas d’mon’monde, pas pratique, pas envie »

A quoi bon ? En vertu de ce qui pourrait nous compléter ? Le hasard fait ce qu’il veut de moi, de nous ! Pour ce qui me regarde, taquin, il m’accorde l’or sachant que je ne le cherche plus, me tenant dans l’ignorance de son cours du jour à la bourse du moment, de son aspect, de ma quête, mon mérite et des incohérences du calendrier. C’est quand je le perds que j’apprends son coût, ma veine passée, que je prends la mesure de ma vigilance assoupie et de l’ironie du sort.

Je me garde bien de la photographier mais je témoigne de l’intérêt pour le contenu mystérieux de son barda : barbecue, télé … ? Elle rit poliment et ce rire, cette attitude, ce regard m’intriguèrent comme puzzle éparpillé.

Nous quittant, nous échangeâmes nos prénoms et nos destinations finales. Paris pour moi, Lyon pour elle.

Le nom de cette ville amorça la mèche lente d’une impression de déjà vu. Une langueur mystérieuse m’engourdissait les jambes et je trainais un spleen indéfinissable avec l’alibi du tourisme au Tréport. Une part de moi se projetait sur un futur fait de pédalage regardant avec crainte le raidillon de la falaise ignorant ce que l’autre Moi cherchait dans l’inconscient de ma mémoire morte ce qui n’était pas encore une énigme. Un funiculaire gratuit et autorisé aux bicyclettes me transporta sans effortau sommet d’un belvédère somptueux. S’offrait à ma vue, et celles des autres, les couleurs de la mer, le port labouré par les sillages de bateaux miniatures mais la Vierge de mon dernier bivouac ne fixait que moi malgré la distance et les autres touristes du moins le crus-je.AvecDieppe pour vague projet il était temps de consacrer mon énergie à la route. Je chargeai mon vélo dans la cabine descendante puis j’attaquai la falaise grimpante comme un mort de faim. Bien sûr, au sommet je reconnu la gare du funiculaire que je venais de quitter un quart d’heure plus tôt. Un farceur ce scénariste, j’en ri encore! Il me permit néanmoins de franchir les 30 bornes restantes en un peu plus d’une heure malgré la grimpette de Criel-sur-Mer et grâce à des vents complices. La solution du mystère s'organisait dans ma caboche à mon insu.

La boite du puzzle était planquée dans le cimetière marin de Varangeville-sur-Mer dont j’ignorais tout.

Pourquoi?

Parce que!

La vie est merveilleuse. A Dieppe où j'arrivais rincé de mon record de l'heure après mon vagabondage au Tréport je me suis dis qu'une glace à l'italienne en regardant le gros Q du ferry rentrant chez la Queen ferait du bien à mes bourrelets. 

J'eu l'idée de céder ma table bien protégée du vent qu'un couple senior +++ regardait avec envie. 

C'est la dame qui m’invita à  la partager plutôt qu'à la céder.

Je suis tombé sur des vies magnifiques. Madame, fille de héros aviateurs tombés au combat avec les Spad de l’escadrille des Cigognes chère à Guynemer durant la guerre de 14. Madame, n’ai-je pas, moi-même canonique, bien connu Icare ? Monsieur ex ingénieur chez Dassaut ex-cauderanais de la rue des Orangers à Bordeaux, ex-Cap-Hornier de l'an 2000 sur le Pen-Duick ex-Tabarly qui m'a conseillé, ignorant mon culot, le cimetière marin pour planter ma tente.

Voilà ! 

Tout cela parce personne ne m'attends, que je n'ai pas de record à battre, rien à prouver et que je  peux discuter 2 plombes avec des inconnus puisque j'ignore chaque jour où je dormirai.

Pas de réservation nulle part je m'arrête où et quand je veux.

La Route du Lin
La nuit était bien tombée quand mon installation fut terminée. Une poignée d’amandes m’avait fait oublié la glace italienne du bord de mer ("Restez le temps qu’il vous plaira, on ferme mais quelqu’un viendra rentrer la table et les chaises tout à l’heure !" nous avait dit le taulier du kiosque voyant que nous faisions assaut d’anecdotes sur la marine, l’aviation, la guerre, la vie et le cimetière de … Varangeville).
La Route du Lin
Ma frontale allumée sur le rouge, je déambulai entre les tombes à la recherche de celle de Georges Braque.

On trouve de tout dans un cimetière

Des héros et des imbéciles, le souvenir et l'abandon, la gloire et l'oubli, la misère et l'opulence, la vanité et la discrétion

Toute réussite, chaque échec sont promis à finir en terre une pierre sur le bide

Sauf les flambeurs qui préfèrent partir en fumée en ciel plutôt qu'en terre. Au prix où est le carburant …

J’ai recueilli quelques indices grâce au curé qui m’a laissé libre l’accès au territoire des ombres.Sur le mur, une phrase. Dans l'église, un vitrail. Dans la terre du cimetière marin, Georges Braque est là regardant la falaise et la mer. "J’ai le soucis de me mettre à l’unisson de la nature bien plus que de la copier "chante l’aède.

La Route du Lin

Un peu secoué je regagnai ma couche. Poliment posée devant ma tente LA boite du puzzle. Une pièce représentait la gare de Perrache, une autre Fourvière puis la place Bellecour, la statue équestre du monarque, Viktor et ses tapas.

Il n'en fallut pas plus. Débouchée, la mémoire m’aspergea comme la source cachée à Manon par Ugolin et le Papet. Pas du Netflix mais du Pagnol! De toutes les façons la vie, en tout cas Ma Mienne, n’est qu’un épisode où la vérité apparait dans sa nudité à la fois obscène et merveilleuse

Je me vis déambulant de Perrache à  Bellecour. Attendant mon train après le contrôle technique que réclamais mon ego et dont je m’étais acquitté avec le concours de P. à Lyon en janvier 2020. "Ma" cyclotouriste  était la photographe rencontrée sur la place entre saisissant Fourvière dans l’arc-en-ciel d’une ondée récente. Deux conversations d’un petit quart d’heure en deux ans et deux lieux.

"… Accroupie pour capter  à l’aide d’un appareil photo l’image de Fourvière dans le miroir d’une flaque d’eau place Bellecour tandis que les pans de sa veste trois quart de serge noire affleuraient la latérite du sol souillant son vêtement. Affairée au cadrage de cette prise de vue audacieuse, elle ignorait le dommage que pouvait apporter la salissure à son élégance.

Le temps de bloquer le frein à main de ma navette spéciale en terminant mon créneau entre deux trottinettes électriques, le mal était fait.

J’engageai donc la conversation par défaut sur le thème du danger que comporte la concentration indispensable à la créativité photographique extrapolant sur celui de l’intégrité physique ainsi menacée. J’évoquais l’actualité riche du nombre des victimes de selfies tombées dans des ravins  fatals accaparées comme elle par la recherche du cliché ultime. Elle surenchérit en évoquant sa mésaventure récente sur un banc de la place des Jacobins voisine d’où elle avait chuté, sans séquelles, sacrifiant involontairement son équilibre pour le bon angle digne de cette magnifique fontaine éponyme."

Lève-toi et pense. Dusportmaispasque

J’en sais plus que la dernière fois : elle s’appelle O. !

Je suis reparti en pédalant vers Fécamp sur la route du lin. La dernière phrase jouait au Squash comme une balle dans le cube de mon crâne  

  "La moindre interrogation de l’une ou de l’autre aurait rendu vil ce qui devait rester innocent."

La pluie, le train au Havre, puis Paris, le GR 75, le théâtre 14, Denis Lavant, ma vie, mon culot, le crépuscule de mon appétit d’Elles.

Puis il y eut ce bug dans la matrice.

C’était hier vers midi rue de Rennes. Un chauffeur de taxi s’arrêta malgré le feu qui lui donnait du vert le droit de passage. Je m’engageai sans vérifier la couleur et il me klaxonna. J’ai répondu avec une violence qui m’étonna dans un registre bien connu de l’ancien Moi un truc genre « pourquoi tu t’arrêtes, connard ! » et autres grossièretés qui suivirent en sourdine de fin de monologue. Voilà bien l’indication que, malgré cette frénésie hyperactive, je reste un frustré, intranquille, inachevé. J'avais acquis à bon prix l'insouci du temps, la désinvolture envers l'agitation des actifs et la colère semblait m’avoir quitté depuis belle luronne. Pourtant, cette émotion explosive surgissait à ma grande surprise comme parfois jaillissaient d’autres intempestives émotions  lacrymales  incontrôlables de je ne sais quelles autres nostalgies du détestable Moi d’avant.

La chatte entra dans la pièce. Elle s’étira de tout son long verticalement contre la vitre du coulissant du salon. J’apercevais la colline de Saint Cloud au loin dans une bande bleue sous une couche grise.

Elle, elle voyait un insecte inaccessible.

Quel que soit le talent, l'entraînement, l’optimisme, l’ambition, elle n'atteindra jamais cet objectif.

Croire ne suffit pas.

Du moins c’est le message du jour que me transmettent les forces obscures.

Je me dirigeais vers ma prochaine frustration et vers l’endroit "où ce qui est entré doit sortir"


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