Les 7 vies de Léa (Mini-series, 7 épisodes) : qui a tué Ismaël ?

Les séries françaises sur Netflix sont assez inégales et pourtant il y a de l'ambition. On sent que Netflix veut proposer des contenus différents de ce que l'on retrouve depuis des années sur les chaînes françaises et cette série fantastique avait le potentiel d'être justement un bel exemple de ce qui peut fonctionner chez nous. Charlotte Sanson (Vampires, Comment je suis devenu super-héros) adapte donc le roman " Les 7 vies de Léo Belami et Nataël Trapp " avec plus ou moins de fainéantise. Tout commence dans une rave partie aux abords du pont du Gard et Léa tombe alors sur le squelette d'un jeune garçon assassiné il y a plus de trente ans. Grâce à des retours dans le temps, Léa va alors devoir enquêter et rendre justice à Ismaël. Tout n'est pas mauvais dans Les 7 vies de Léa car le rythme est assez soutenu et la série suffisamment courte pour se laisser prendre au jeu mais la série aborde de façon trop superficielle ses thématiques sociales. On aime en France les séries qui parle des problématiques modernes (le racisme, la sexualité, la drogue, les abus domestiques, etc.) mais Les 7 vies de Léa ne creuse pas suffisamment le scénario pour aller au bout de son idée.

Léa déteste sa vie... Elle va en vivre 7. Quand elle tombe sur le corps d'Ismaël, un adolescent disparu trente ans plus tôt, Léa retourne en 1991 et se réveille chaque matin dans le corps d'une personne différente. Pourra-t-elle le sauver ?

C'est donc le récit de départ qui amène Léa à enquêter qui s'avère intéressant. Si l'on oublie un peu les défauts du voyage dans le temps et dans les corps que la série a parfois du mal à mettre en scène, les sept épisodes s'enchaînent à une certaine vitesse permettant de ne pas s'ennuyer. L'intrigue est parfois incohérente ce qui peut devenir problématique à certains moments. Peut-être que si Les 7 vies de Léa avait forcé un peu plus sur le thriller fantastique alors les éléments très adolescents et un brin cul-cul pourraient passer plus aisément. Les paysages du sud de la France apportent un certain charme au récit qui permet de séduire aussi par la même occasion. Le casting est plutôt correct dans son ensemble avec certains meilleurs que d'autres ce qui créé forcément des épisodes inégaux. Avec sept épisodes sur sept jours, Les 7 vies de Léa peut compter sur un rythme soutenu. La série ne passe pas son temps à ajouter des évènements narratifs ce qui s'avère assez réussi dans son ensemble.

L'autre aspect qui me rendait curieux c'est la nostalgie des années 90 avec tous les références musicales qui vont avec. Dans un sens c'est presque réussi même si j'ai un peu de mal à voir les différences entre 2021 et les années 90 dans la série en dehors de quelques références (Terminator 2 dans le premier épisode, les voitures et les tenues). Le fait que Léa se moque des conséquences de ses actions lorsqu'elle est dans le corps d'un autre ne permet pas de créer les enjeux nécessaires à un tel récit. Malgré des défauts dans tous les épisodes, l'une des vraies forces de Les 7 vies de Léa reste son dénouement. Je dois avouer que je ne m'attendais pas du tout à ce twist et en plus de ça il est réussi. L'enquête piétine souvent et ce sont les relations entre les personnages qui animent donc le récit. Le dernier épisode est presque une sorte de petit miracle alors que le reste de la série a du mal à façonner un récit percutant.

Un effort aurait aussi pu être fait sur les dialogues qui ne sont pas toujours bien pensés. Les 7 vies de Léa utilise les gros sabots narratifs afin de parler des problèmes de notre société. La mini-série a donc un charme mais ne va pas suffisamment au bout des choses pour devenir séduisante. Le fait qu'elle survole tous les sujets qu'elle cherche à exploiter et qu'elle ne fasse pas grand chose de tout son potentiel est vraiment dommage.

Note : 4.5/10. En bref, avec une fin surprenante Les 7 vies de Léa sort son épingle du jeu mais la série survole trop les sujets pourtant intéressants qu'elle a à traiter.

Disponible sur Netflix