On entend souvent dire que la langue française écrite et la langue orale diffèrrent de plus en plus… C’est vrai est cela est du au fait que tous les mots qui se créent n’ont pas la chance d’atteindre l’honneur suprème de figurer dans le dictionnaire de l’académie française!
Mais comment se créent les mots, et qui décide de leur entrée dans le dictionnaire?
Certains mots sont de moins en moins utilisés : c’est le cas du mot complet qui est remplacé par costume ou encore soulier par chaussure!
Au contraire des mot que l’on croyait disparus reviennent à la charge comme maille qui désignait une petite monnaie de cuivre qui valait un demi denier. On entend maintenant souvent “t’as pas de la maille?” alors que ce terme avait quasiment disparu…
Vient ensuite la création pure et dure de nouveaux mots :
L’évolution technique oblige souvent à inventer des nouveaux mots pour désigner des objets jusque là inconnus comme ordinateur par exemple.
Les néologismes sont des mots inventés soit pour combler un manque dans le vocabulaire français comme on vient de voir, pour remplacer un mot existant ou encore pour pouvoir éviter d’utiliser des périphrases. L’essentiel est que le néologisme soit compréhensible (ne pas avoir besoin de dire “c’est à dire…”).
Pour la création de nouveaux mots, certaines règles doivent être respectées:
- Les préfixes les plus communs sont dé, en, re ( déminer, entuber, refaire…) mais certains peuvent aussi être utilisés comme anti, e ou encore cyber (antiOGM, e-commerce, cybercriminel…).
- Le nombre de suffixes est aussi limité et constitue le procédé le plus utilisé pour créer des nouveaux mots en français : gouvernance, tertiarisation…
- Il est aussi possible de combiner les deux précédentes règles…
- Un mot peut revêtir un nouveau sens, une nouvelle conotation et passe souvent à la forme plurielle : les incivilités, les banlieues, les cités…
- Les deux mots peuvent se rapprocher l’un de l’autre pour créer des mots composés: lave-linge, mal-bouffe, malvoyant ou même pomme de terre
- Deux mots peuvent aussi fusionner pour en former un nouveau : courriel (courrier+electronique), alicament (aliment+medicament)
- Certains mots peuvent provenir d’une simple erreur : l’expression “se mettre sur son 31″ viendrait du mot trentain qui est un drap qui s’employait pour créer les vêtements de cérémonie. L’expression “parler français comme une vache espagnole” proviendrait de l’expression “parler français comme un basque l’espagnol”!
- Le verlan fournit aussi certains mots à la langue française même si ceux si entrent rarement dans le dictionnaire…
- Le loucheberm (je ne connaissait pas avant aujourd’hui) fournit aussi quelques mots. Cela consiste à enlever la première consonne, la mettre à la fin puis rajouter un l devant le mot et pour finir faire suivre le mot d’une consonne de son choix : facile, non? Cela a par exemple donné loufoque qui veut dire fou en loucheberm
Et c’est l’Académie Française qui décide quels mots peuvent entrer dans le dictionnaire de la langue française.
Cette institution a été crée en 1635 pour unifier la langue française et a contribué à l’époque à un rejet très fort des néologismes. Elle est composée de 40 membres et elle rassemble des poètes, des romanciers, des hommes de théâtre, des philosophes, des médecins, des hommes de science, des ethnologues, des critiques d’art, des militaires, des hommes d’état, des hommes d’église, qui ont tous illustré particulièrement la langue française.
Les immortels doivent leur nom à la devise qui figure sur le sceau donné par Richelieu (son fondateur) à l’Académie Française “À l’immortalité”
Être académicien est une dignité inamovible : il n’est pas possible de démissionner de l’Académie Française mais il est possible de s’en faire renvoyer pour motifs graves entachant l’honneur (ça a été très rare dans l’histoire de l’Académie)
Je pense maintenant sérieusement à me mettre au fameux loucheberm
Vive la lulturcope générale!
Sources :
Dictionnaire de l’académie française
http://www.culture.gouv.fr/culture/dglf/