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Capriccio de Richard Strauss à l'opéra de Munich— Première ce dimanche 17 avril au Prinzregententheater — Direct radio sur BR Klassik à 19H

Publié le 16 juillet 2022 par Luc-Henri Roger @munichandco

C'est à l'opéra de Munich que fut créé le 28 octobre 1942 le Capriccio le quinzième et dernier des ouvrages lyriques de Richard Strauss alors âgé de 78 ans. Pour le livret du Capriccio,  pièce de conversationpour la musique , Strauss collabora successivement avec trois personnes : Stefan Zweig, Joseph Gregor et son ami et interprète de prédilection Clemens Krauss. Avec pour source lointaine un opéra créé en février 1786 Prima la musica e poi le parole (D'abord la musique, ensuite les paroles) composé par Antonio Salieri sur un livret de Giambattista Casti. La première des Nozze di Figaro de Mozart devait avoir lieu le 1er mai. 

La seconde guerre mondiale (ou faut-il déjà écrire la deuxième ?) fait alors rage. La bataille de Stalingrad est engagée, le débarquement des Alliés en Afrique du Nord se prépare (il aura lieu le 8 novembre ), le 23 octobre, l'armée britannique vient d'engager la bataille d'El Alamein. Mais loin des combats sanglants, c'est une autre bataille, une brette de salon, qui va se dérouler à fleurets mouchetés sur la scène de l'opéra de Munich : les gluckistes s'opposent aux piccinistes dans un salon de style roccoco près de Paris. La question est de savoir laquelle, de la parole ou de la musique, doit avoir la prééminence dans le théâtre lyrique. Un an plus tard, le 2 octobre 1943, le Théâtre national de Munich était la cible des bombardements alliés et fut entièrement détruit.

Capriccio de Richard Strauss à l'opéra de Munich— Première ce dimanche 17 avril au Prinzregententheater — Direct radio sur BR Klassik à 19H

Richard Strauss et Clément Krauss en 1942

Résumé de l'action — Un texte du compositeur et critique musical Gustave SamazeuilhL'action, inspirée d'un ancien livret de l'abbé de Casti intitulé D'abord la parole, ensuite la musique, se déroule dans un château de style rococo, voisin de Paris, vers 1775, à l'époque où les réformes du chevalier Gluck agitaient les professionnels du théâtre lyrique, et suscitaient de virulentes disputes. La comtesse Madeleine, veuve encore jeune, jolie, éprise de lettres et d'art, est courtisée à la fois par le compositeur Flamand, partisan de l'école nouvelle, et le poète Olivier, qui revendique la prééminence de la parole sur la musique. Tous deux l'aiment et veulent la faire prendre parti dans leur différend.L'actrice Clairon, spirituelle et sèche, le frère de la comtesse, personnage avantageux et ironique, surveillent le jeu, y prennent même part, ainsi que le directeur de théâtre La Roche, partisan convaincu du bel canto, sceptique sur l'avenir de toutes les tentatives nouvelles, son souffleur M. Taupe, des chanteurs italiens, une danseuse. Le cœur de la comtesse, d'abord indécis, semble pencher pour Flamand. après que celui-ci a improvisé pour elle la délicieuse musique d'un sonnet d'Olivier. Elle lui donne rendez-vous pour le lendemain. Mais voici que La Roche fait répéter le programme du divertissement musical qu'il prépare en l'honneur du jour de naissance de la comtesse.Son allure désuète, sa forme ridicule soulèvent des protestations, et bientôt une bataille. générale entre les partisans des deux écoles. La comtesse propose de le remplacer par un opéra unissant harmonieusement les divers arts dans l'esprit des tendances nouvelles. Tous acceptent le principe, mais ne s'entendent pas sur le choix du sujet. Le comte suggère insidieusement de s'inspirer des événements du jour. Les artistes partent pour la ville afin de trouver des idées. La comtesse reste seule. Olivier lui fait dire qu'il viendra apprendre d'elle la fin du nouvel opéra, le lendemain au même endroit et à la même heure où elle devait retrouver Flamand. La comtesse, troublée, interroge son cœur, son miroir, leur demande de l'inspirer dan.s le choix qu'on veut lui imposer. Ils se taisent. Caprice des êtres, des choses, ou signe du destin ? Ne vaut-il pas mieux pour elle écouter la leçon de ce présage incertain, fuir. suivant le conseil de Pascal, les réalisations trop souvent décevantes de l'amour, rester la muse de ses deux soupirants, en conservant leur tendre amitié, éviter de déchaîner un drame inutile ? La sage et clairvoyante femme n'hésite pas longtemps à en décider ainsi, et à se diriger vers le souper que lui annonce l'intendant, en murmurant la mélodie du sonnet qui, au moins, lui appartient en propre et unit ses deux amours. Rideau.Diffusion radiophonique ce dimanche 17 juillet à 19 heures par la radio bavaroise BR Klassik

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