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Surprenante découverte de deux portraits

Publié le 24 juillet 2022 par Podcastjournal @Podcast_Journal
Il y a quelques jours au musée National Galleries of Scotland d’Edimbourg, on passait aux rayons X le tableau "Portrait d'une paysanne" réalisé en 1885 par van Gogh, avant une exposition "Taste for Impressionism" consacrée à des œuvres de van Gogh, Degas, Gauguin et Monet devant se tenir du 30 juillet au 13 novembre prochains à la Royal Scottish Gallery de la même ville. On s’est alors aperçu qu’on avait affaire à un autoportrait de van Gogh, peint au dos du "Portrait d'une paysanne". "Quand on a vu la radio pour la première fois, bien sûr qu'on a été super excités", raconte Lesley Stevenson, conservatrice au musée. Et Frances Fowle, conservatrice spécialiste de l'art français dans la même institution de poursuivre "De tels moments sont incroyablement rares".

L'autoportrait reproduit d’après la radiographie sera la curiosité de la future exposition. Cette oeuvre avait été recouverte de couches de colle et de carton avant une exposition organisée par Johanna van Gogh-Bonger, veuve de Théodor, frère de l’artiste, au Stedelijk Museum d’Amsterdam en 1905. Il aurait donc été caché à cette occasion dans le but de mettre en valeur "Portrait d'une paysanne". On sait que van Gogh réutilisait ses toiles par souci d'économie.

Actuellement, le musée cherche le moyen de retirer la colle et séparer les deux œuvres sans endommager le "Portrait d’une paysanne".
L’autoportrait que l’artiste aurait peint en 1885 alors qu’il résidait aux Pays-Bas, montre un homme barbu assis, avec un chapeau et un foulard autour du cou, l’oreille gauche qu’il se coupera le 23 décembre 1888 après une violente dispute avec Paul Gauguin à Arles, est parfaitement visible.

Après la mort de Vincent van Gogh le 29 juillet 1890 à 37 ans et celle de son mari Theodor le 25 janvier 1891 à 33 ans, Johanna reçoit l’œuvre qui appartient ensuite à plusieurs collections, notamment celle de la famille Fleming, avant d’entrer dans la collection d’Alexander et Rosalind Maitland qui la légua aux National Galleries of Scotland, en 1960. Réalisé par sa soeur, il devrait rejoindre prochainement les collections du musée consacré au célèbre poète dans sa ville natale, chef-lieu du département des Ardennes. Le dessin au crayon, 10 sur 13 cm, a été exécuté par Isabelle Rimbaud en janvier 1893, soit deux ans après la mort de son frère, décédé à 37 ans le mardi 10 novembre 1891 à l’hôpital de la Conception dans le Ve arrondissement de Marseille. Il était arrivé très malade le 20 mai précédent, venant de Harar en Ethiopie, alors l’Abyssinie. L’auteur du Bateau ivre et des Illuminations est en train de jouer de la harpe abyssine, Isabelle se serait inspirée d’une illustration de la revue Le Tour du monde et aurait de mémoire remplacé le visage du harpiste par celui de son frère. On peut croire en la ressemblance car elle fut la dernière personne à l’avoir vu de son vivant. Ce sont aussi ses mains et le dessin est signé. Le portrait "donnera une idée de (son) visage à 36 ans", précisait-elle dans une lettre. Le portrait a également été évoqué dans une dédicace de Paul Verlaine «"Poète qui mourus comme tu le voulais/En dehors de ces Paris-Londres moins que laids,/Je t’admire en ces traits naïfs de ce croquis./Don précieux à l’ultime postérité/Par une main dont l’art naïf nous est acquis/Rimbaud ! Pax tecum sit, Dominus sit cum te!".
Le portrait a été vu pour la dernière fois à Paris en 1931, lors d’une vente aux enchères de la collection de madame Heart, une Américaine dont on ne sait rien si ce n’est qu’elle avait un important catalogue. Ensuite, le dessin rejoint une collection parisienne dans les années 1970 et au début de l’année 2021 il arrive chez Jean-Baptiste de Proyart, libraire parisien et expert en manuscrits et livres anciens. Il se souvient "C’était une découverte absolue, et quand on s'y connaît un peu, on ne peut être que stupéfait. Je suis tombé sur cet objet par hasard. La personne savait ce que c'était, évidemment. Je l’ai acheté, mais je ne suis qu'un passeur vers Charleville-Mézières".

Pour lui, c’est presque une œuvre d'art car c'est l'un des rares dessins d'Isabelle Rimbaud représentant son frère et surtout l'un des rares visages de Rimbaud que l’on possède. On ne connaît surtout de lui que la célèbre photo d’Étienne Carjat.

Boris Ravignon, maire de Charleville-Mézières et rimbaldien convaincu ainsi que Carole Marquet-Morelle, directrice des musées de la ville, ont très vite contacté Jean-Baptiste de Proyat pour lui acheter le portrait. Mais tout ce qui concerne Rimbaud est très cher et le budget de Charleville-Mézières est plutôt limité. Le prix initial était de 210.000€ et on tombe d'accord pour 180.000. Le Fonds du patrimoine de l'État s’est engagé pour 70.000€, la région Grand Est via le Fonds régional d'acquisition pour les musées en versera 50.000. Pour les 30. 000 restants, une souscription accessible en ligne est lancé. Carole Marquet-Morelle ajoute que si cette souscription rapporte plus de 30.000€, le supplément servira à acquérir d'autres œuvres pour les musées.
Ce portrait sera montré au public au début de l’année prochaine au musée Rimbaud qui a rouvert ses portes en octobre 2015 avec une salle entièrement dédiée aux manuscrits du poète. Rédaction internationale En savoir plus sur cet auteur Dernier week-end des vacances. C’est la rentrée et nous nous l’affrontons tous en traînant nos galoches, ne sachant pas trop de quoi elle sera faite. Il y a un an, nous avions encore l’espoir que les problèmes et autres difficultés liés au Covid-19... https://www.millennium-education.com/?fbclid=IwAR0bxEMEgE0YkMnpubGdGRvM4hTXIWQNjbDw1f5JmtVoSUjBLyKnNkSRenc LES BRÈVES #

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