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BBVA mesure la pauvreté multidimensionnelle

Publié le 02 août 2022 par Patriceb @cestpasmonidee
BBVADe prime abord, la notion de pauvreté est seulement associée à un niveau de revenus insuffisant. Pourtant, bien d'autres critères entrent en ligne de compte. La fondation de microfinance de BBVA instaure donc désormais une mesure multidimensionnelle afin de mieux accompagner ses (nombreux) clients souffrant de plusieurs facteurs de précarité.
Mis au point par l'université d'Oxford et reconnu officiellement par les Nations Unies, ce principe d'analyse relativement flexible est depuis longtemps adopté par une centaine d'états dans le monde qui l'utilisent pour suivre l'évolution de la prospérité de leur population et déployer des politiques d'amélioration efficaces. En dehors de ces contextes gouvernementaux et en dépit de son potentiel évident, il reste cependant largement ignoré du secteur privé et l'initiative de BBVA s'avère pionnière en la matière.
S'il est vrai que, pour une institution financière, se focaliser sur les problèmes d'argent est un réflexe naturel, il ne fait guère de doute qu'une meilleure connaissance des conditions de vie des individus est également une exigence importante, surtout pour celle qui a justement vocation à aider les plus défavorisés. Avec son index enrichi, BBVAMF prend donc en considération les lacunes sur trois grands domaines prioritaires non pécuniaires pour les entrepreneurs qu'elle soutient : éducation, santé et habitation.
La première campagne d'évaluation, menée dans quatre des cinq pays de présence de l'organisme (Colombie, Pérou, République Dominicaine et Panama, le Chili devant les rejoindre prochainement) fait nettement ressortir la multiplicité des difficultés rencontrées par les personnes qui recourent à ses produits, puisque dans près d'un cas sur quatre, leur foyer cumule au moins trois catégories de faiblesses (sur neuf définies), ce qui correspond à la qualification formelle de pauvreté multidimensionnelle.
BBVA mesure la pauvreté multidimensionnelle
Concrètement, les indicateurs retenus touchent, entre autres, à l'assiduité scolaire, la durée totale de scolarisation, le bénéfice d'un assurance santé, l'accès à l'eau, la situation sanitaire du logement, sa suroccupation, la disponibilité d'une connexion internet… Et il n'est peut-être pas facile de les résoudre pour une banque, mais il est certain que leur intégration dans l'équation économique de ses opérations est impérative. Elle devrait notamment contribuer à orienter les décisions et les mécanismes d'assistance.
Par exemple, les déficiences dans les apprentissages élémentaires justifieront à la fois de développer une approche pédagogique adaptée dans la description des produits distribués mais aussi, pourquoi pas, de proposer quelques sessions de remise à niveau sur des disciplines fondamentales. Ou, face aux obstacles observés avec les habitations, des solutions collectives d'hébergement d'entreprises (du type pépinière ou autre) pourraient être encouragées et promues, en complément des financements.
Pour conclure, je souhaite rappeler que de telles réflexions ne concernent pas exclusivement les régions structurellement fragiles. Les mêmes circonstances affectent une fraction non négligeable des habitants des zones développées et les établissements qui les servent seraient bien inspirés, eux aussi, d'appréhender plus précisément les handicaps de pauvreté auxquels ils sont confrontés dans leur vie quotidienne, de manière à leur offrir un service personnalisé, qui convienne mieux à leurs besoins et attentes.
Au fait, n'oublions pas que ce sujet fait intrinsèquement partie de la sphère de la RSE !

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