Après une première saison assez surprenante, la série produite par Ridley Scott était de retour plus tôt cette année. Bien que la série nous délivre des visuels assez forts et un univers SF dispendieux, le coeur même de Raised by Wolves a toujours été l'intime. La série a toujours exploité les émotions de Mother et Father, deux androïdes avec pour but d'élever une jeune fille... humaine. La question est de savoir si ces machines sont capables d'avoir des émotions et cela hante en grande partie cette nouvelle saison. Mother et Father doivent alors se battre contre leur identité programmée de parents protecteurs dans un monde qui se moque complètement de tout ça. Le monde qui entoure nos deux personnages est presque hostile par moment pour eux et leur enfant humain. Contrairement à Westworld où les androïdes sont réalistes et difficiles à cerner par rapport aux vrais humains, Raised by Wolves se concentre sur des androïdes qui sont des robots. Tout cela permet aussi de voir les choix moraux de Mother et Father de façon intrigante.
Qu'est-ce qu'être un être bon ? C'est la question à laquelle Raised by Wolves tente de répondre au travers de machines. Raised by Wolves aime parler de la complexité émotionnelle des machines fabriquées par l'Homme mais la saison a du mal par moment à créer des personnages humains qui montrent la même émotion. Si la première saison parlait des dangers du fanatisme religieux, la seconde saison met en évidence la manière dont les colons athées sont tout aussi cruels, mesquins et inhumains que leurs homologues Mithraic. Les problèmes que la série rencontre dans le développement de ses personnages a forcément un lien avec les problèmes de ton. La saison 1 avait déjà quelques faiblesses de ce point de vue là et la saison 2 a parfois du mal à trouver le ton juste afin de créer des émotions suffisamment pures pour qu'elles ne soient pas artificielles.
Le résultat de cette saison c'est que malgré tout ce qu'il y a d'intrigant dans Raised by Wolves, la série ne finit jamais par être totalement satisfaisante. Il manque toujours un petit ingrédient qui pourrait la rendre encore plus forte et riche émotionnellement. Raised by Wolves aime développer son univers dispendieux mais la série est finalement plus touchante quand elle passe moins de temps sur les colons mais plus sur la richesse émotionnelle produite par ses protagonistes androïdes. Amanda Collin et Abubakar Salim sont parfaits dans leurs rôles et ce sont eux qui font finalement tout l'intérêt de Raised by Wolves. En dehors de ces deux là la série a du mal à créer quelque chose de neuf. Notamment car la saison 2 a tendance parfois à répéter la première saison. Le fait que Raised by Wolves soit produite par Ridley Scott n'est peut-être pas un hasard dans le fait qu'elle me rappelle le bordel qu'est Prometheus. Il n'y a pas vraiment de réponses aux grandes questions (qui sont pourtant les plus intéressantes) alors que l'on passe énormément de temps sur le développement encore et encore de cet univers.
Peut-être que Raised by Wolves aurait mérité d'être un peu moins ambitieuse dans son histoire afin de créer quelque chose de plus intimiste. La saison 2 veut le spectacle et étendre l'univers alors qu'elle aurait justement dû se concentrer sur ce qu'elle avait déjà introduit dans la première. Ce n'est pas raté et cela reste toujours un plaisir à suivre mais étant donné que l'on n'aura jamais le fin mot de l'histoire (pas de saison 3), j'aurais préféré une saison qui poursuive le chemin de la première plutôt que de créer de nouveaux environnements pour rendre le tout encore moins simple à cerner.
Note : 5/10. En bref, la saison 2 tombe dans un piège qui est celui de la série gorgée d'idées alors qu'il aurait été intéressant de se reposer sur les bases de la première pour créer une saison plus intimiste et donc plus touchante.
Prochainement en France
HBO Max a annulé Raised by Wolves après 2 saisons. Il n'y aura pas de saison 3.