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188° Hortefeux se tire dans le pied.

Publié le 12 août 2008 par Jacques De Brethmas

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188°   Hortefeux se tire dans le pied.
Il y a quelques années, alors que le chômage était en pleine expansion, une de mes amies travaillant à l'ANPE avait été licenciée, sans doute au motif de quelque réduction d'activité...

Ce qui lui avait valu de se présenter le lendemain au guichet même qu'elle avait tenu jusqu'à la veille au soir pendant des années, mais... côté client...

La mésaventure survenue la semaine dernière au Mesnil Amelot relève de la même absurdité, mais avec des conséquences bien plus dramatiques.

Pour faire face à l'explosion du nombre des touristes « ayant vocation à quitter le territoire », l'état agrandit le centre de rétention du Mesnil Amelot, et pour ce faire, confie le chantier à une entreprise qui sous-traite le boulot.

C'est ainsi qu'à l'insu de son plein gré, et au terme d'une impeccable dissolution des responsabilités, l'état s'est retrouvé employer... des sans-papiers – à l'agrandissement de son centre de rétention des sans-papiers.

Après s'être inspecté lui-même et avoir découvert son propre pot aux roses, et pour remercier les malheureux de leurs bons et loyaux services, l'état les a donc libérés du chantier du centre pour les enfermer dans le centre du chantier.

S'en est suivi une altercation surréaliste entre Farid Lamzaoui, secrétaire national du PS délégué à l'égalité, et Frédéric Lefèvre, porte parole de l'UMP.

De l'état, interpellé, point de réponse. mais de l'UMP, si. C'est curieux, cette république où, quand on interpelle l'état, c'est le porte parole d'un parti qui répond...

188°   Hortefeux se tire dans le pied.
Il répond, évidemment, « qu'il faudrait savoir si le PS « nous » reproche d'employer des clandestins à travers des sous-traitants, ou de mettre des clandestins en détention suite à un contrôle », et accuse le PS de double langage.

Moi, je ne trouve pas. L'incongruité consiste bien pour l'état à se conduire en goujat et à faire le contraire de ce qu'il impose aux autres. Car que le maître d'oeuvre n'ait pas été informé de la présence de clandestins dans une entreprise sous-traitante, c'est légalement possible, mais pratiquement fort hypocrite, s'agissant de l'état employeur, et du chantier d'un centre de rétention.

Ayant poussé toutes ces balayures sous le tapis, les chantres de l'UMP s'offrent le luxe d'une leçon de morale:

« Le PS devrait savoir que l'emploi de clandestins favorise l'écrasement des salaires par le patronat en dévalorisant le travail »...

Leçon de morale tout aussi ubuesque, car si l'état n'use effectivement pas volontairement de l'emploi de clandestins pour limiter les salaires, il donne par ailleurs au patronat tous les outils pour le faire autrement, en s'attaquant au droit de grève, en imposant des services minimum et en empêchant les chômeurs de choisir librement leur nouveau travail.

Mais si on lui demande en plus d'être de bonne foi...

http://tempsreel.nouvelobs.com/actualites/societe/20080812.OBS7066/cra_du_mesnilamelot___l_ump_raille_le_ps.html

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