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ANTIBIORÉSISTANCE : Le grand espoir des anti-ligands

Publié le 13 août 2022 par Santelog @santelog
L’étude du mécanisme d'adhésion des bactéries aux cellules hôtes révèle de nouvelles cibles pour de nouveaux antimicrobiens (Visuel Adobe Stock 330216893).L’étude du mécanisme d'adhésion des bactéries aux cellules hôtes révèle de nouvelles cibles pour de nouveaux antimicrobiens (Visuel Adobe Stock 330216893).

Lorsque les bactéries infectent; elles utilisent en particulier, et dès le début du processus, leur capacité d’adhérence : elles se collent littéralement aux cellules hôtes. Pour cette équipe de biologistes de l’Université Goethe de Francfort, c’est la base du développement d’une nouvelle classe d’antibiotiques. L’étude de ce mécanisme pathologique, sur la bactérie Bartonella, un mécanisme également conservé chez d’autres espèces bactériennes, révèle des protéines clés dans cette adhérence qui constituent de nouvelles cibles pour de nouveaux antimicrobiens.

L’adhésion des bactéries aux cellules hôtes est toujours la première et l’une des étapes décisives du développement de l’infection. Le but de cette adhésion par des agents pathogènes infectieux est d’abord de coloniser l’organisme hôte puis de déclencher une infection. La compréhension précise de l’adhésion de la bactérie aux cellules hôtes est donc essentielle pour trouver des alternatives thérapeutiques qui bloquent cette interaction critique au stade le plus précoce de l’infection.

Une interaction critique avec la protéine humaine fibronectine

L’étude : les scientifiques de l’hôpital universitaire de Francfort et de l’université Goethe décryptent ici le mécanisme d’adhésion bactérienne en travaillant sur la bactérie pathogène humaine Bartonella henselae. Cet agent pathogène provoque la « maladie des griffes du chat », une maladie transmise de l’animal à l’homme. Pour cela, l’équipe réalise une combinaison de tests d’adhérence in vitro et utilise la protéomique (ou étude des protéines) à haut débit.

Un mécanisme clé dévoilé : l’adhérence bactérienne aux cellules hôtes est attribuée à l’interaction d’une classe d’adhésines (adhésines auto-transporteuses trimériques) comprenant la fibronectine, une protéine souvent présente dans les tissus humains. Les adhésines sont des composants à la surface des bactéries qui permettent à l’agent pathogène d’adhérer aux structures biologiques de l’hôte. Des homologues de l’adhésine identifiée ici comme critique, sont également présents dans de nombreuses autres bactéries pathogènes pour l’homme, telles qu’Acinetobacter baumannii multirésistant, par exemple.

L’espoir des antibiotiques « anti-ligands »

Identifier les points exacts d’interaction entre les protéines : en identifiant ces points clés et en bloquant sur ces sites le processus d’adhérence bactérienne, les scientifiques parviennent à bloquer l’infection : c’est une alternative thérapeutique prometteuse avec, en perspective, une nouvelle classe d’antibiotiques (dites « anti-ligands ») prometteuse contre les bactéries multirésistantes.

Source: Microbiology Spectrum May, 2022 DOI: 10.1128/spectrum.00598-22 Interaction of Bartonella henselae with Fibronectin Represents the Molecular Basis for Adhesion to Host Cells

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Équipe de rédaction SantélogAoût 13, 2022Équipe de rédaction Santélog




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