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Lettre à un sarkozyste préformaté de 21 ans, suite

Publié le 12 août 2008 par Rebus

 Une deuxième partie à cette lettre pour revenir sur quelques uns des points abordés précédemment.

  Le discours que tu tiens ne vient pas de ton âge, on ne peut faire grief à quelqu'un de sa jeunesse (ou même de sa vieillesse d'ailleurs) ; on peut par contre lui reprocher de ne pas pousser la réflexion plus loin que le formatage médiatique alentour ne le lui impose.

 Comme tout le monde, tu es le produit de ton entourage et de ton époque. Pas revenir sur l'inné, l'acqui et tout le reste mais il est évident qu'une conscience poltique ou individuelle se forge dans la cellule familiale, l'entourage proche et subit au final les influences externes véhiculées par les médias et l'époque.

 Que tu sois un chantre du discours égoÎste, "laissez les crever" et pseudo méritocrate libérale n'a rien de surprenant. Cette propagande nous la subissons depuis 20 ans. On me répliquera qu'il ya eu une propagande de gauche à l'époque mitterrandienne et que c'est peut être ma réceptivité de l'époque qui explique mon positionnement actuel.

 Soit, sauf que cette propagande était bien contrebalancée. Un gros vecteur d'influence chez les ados, c'est le cinéma. le cinéma des années 80 a passé son temps à glorifier l'Amérique reagannienne, celle des "winners" et a vouloir bnous imposer ces horribles yuppies en modèle. Modèle qui me faisait personnnellment gerber. En preuve, le naif Working Girl dont je ne me rappelle plus l'auteur avec Mélanie Griffith dans le rôle de la potiche méritante qui finira par réussir.

 Ce modèle yuppies sera dézingué dans un film "Wall Street" de, hasard, Oliver Stone ; ça n'a pas empêché certains de n'en retenir que la glorification du "tous en bourse". Un beau contre exemple, représentant parfaitement l'aliénation de ce système,, c'est le roman "American Psycho" de Brett Easton Ellis, dont seuls les meutres et non la charge à l'acide furent retenus, dommage.Lettre à un sarkozyste préformaté de 21 ans, suite

  Cette célébration de la gloire frico reaganiennen trouva à l'époque son écho en France, où l'on put voir un acteur/chanteur ex stal, Yves Montand, s'imaginer un destin de Président et pétant le "dimat" avec une abomination nommée "Vive la Crise".  Le néo remboursé du Crédit Lyonnais sévissait déjà et commit aussi quelques nannards télévisuels destinés à faire de tout franchouillard un "winner". Beurk

 Apparurent les Madelin et autre neuneux néo libéraux bêlant bêtement les recettes friedmanniennes et inspirant le Chirac de l'époque qui gagna les législatives et devnt un Premier Ministre reagano thatchérien à la française (voir la BD de Wolinsky sur le programme RPR de 1986 "Libéral, nous voilà" et l'on se rend compte qu'il n'y rien ou presque de nouveau sous le soleil)

  Petit à petit cependant, ces idées libérales (au sens français) firent leur chemin et eurent leur apogée en 1993, permettant à Balladur de nous imposer sa cure personnelle, fidèlement secondé par des médias ravis, le Monde, TF1, tous unis derrière le grand Mammamouchi. On enterra un peu prématurément Chirac, qui remporta quand même l'élection en 1995 et en profita pour promettre les "mines de sel" à ceux qui lui avaient manqué (notamment un certain Sarkozy).

  Chirac se fit élire sur "la fracture sociale" mais essaya quand même de continuer dans le sens de Balladur. le pays se retrouva en grève et Juppé dut reculer. Échaudé par cette expérience, Chirac 2002 fut plus timide, quoique Raffarin ait frappé très fort dans l'anti social.

  Le discours actuel n'a rien de nouveau et, si la France n'est pas (pas encore) l'Angleterre ou les États Unis, c'est que la rue a , jusqu'à présent réussi à s'exprimer. mais la droite est têtu, chaque projet avorté a fini par revenir.

 Alors continue de rêver à ton chien Médor, ta maison à barrière blanche et à ta copine, aspirations qu'à ton âge j'aurais trouvé très "petit bourgeois".

 Chacun son truc en même temps.  Pense simplement que si personne ne se bat pour tes (nos) droits, tout cela ne se réalisera pas ou alors tu trimeras 80 h pendant une éternité pour une vie dont tu ne profiteras guère. Mais, c'est ton choix après tout


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