Perdu dans les mirages d'un désert hanté, j'avance avec l'impression de marcher sur des vertiges en portant ma pierre tombale à bout de bras. Mes pas dessinent des arabesques sur les routes d'un exil pavé de boussoles ivres, au centre de territoires assiégés par des forces sans visage. Avec la ferveur d'un prophète délivré de ses visions, je revivrai la solitude des tranchées, vêtu d'un uniforme orné de cibles, caché dans les replis de la terre, en doutant d'appartenir encore au monde des vivants.