J'ai toujours adoré les comédies danoises car ils savent être excentriques et en même temps touchants. Baby Fever fait partie de ces séries un peu bizarre quand on lit le résumé mais qui s'avère être une belle surprise une fois vue. Les six épisodes qui composent cette première saison sont séduisants, touchants et drôles car l'on s'attache rapidement à l'héroïne et à sa bêtise. Josephine Park (Doggystyle, Le tueur de l'ombre) tient la série sur ses épaules sans difficultés. Baby Fever ne s'installe pas tout de suite pour autant. Les deux premiers épisodes peuvent parfois être un brin déroutants ou moins percutants que les suivants qui laissent la série prendre son envol. En prenant le temps d'installer son univers, Baby Fever se créée quelque chose d'unique avec un véritable conflit touchant entre l'amour pour son partenaire et l'amour que l'on peut éprouver pour son futur enfant. Baby Fever n'est pas qu'une série sur une femme qui, ivre, s'est inséminée artificiellement avec le sperme de l'un de ses patients.
Après s'être inséminée, un jour d'ivresse, avec le sperme de son ex, une médecin spécialiste en fertilité peine à expliquer sa grossesse et à reconquérir son amour perdu.C'est avant tout une série sur la responsabilité d'être parent et la difficulté que peuvent avoir les femmes à faire des choix quand elles arrivent à la fin de leur trentaine et se rendent compte qu'avoir un enfant n'arrivera peut-être jamais. Les deux derniers épisodes de la saison viennent résoudre le conflit et faire la jointure de tous ses mensonges. En reprenant les codes de la comédie romantique à sa sauce, Baby Fever est une petite surprise danoise avec des personnages qui ont le temps de prendre place et d'être développés. Au départ, Baby Fever donne l'impression de plonger dans une sorte de telenovela alors que ce qu'elle fait dans le premier épisode a des conséquences sur toutes ses actions par la suite. Pour résoudre le problème, elle doit mentir encore et encore. L'histoire d'amour qui rythme la saison 1 de Baby Fever est assez surprenante et permet de sortir un peu des carcans du genre (même si l'on retrouve pas mal d'éléments classiques de la comédie romantique).
La force de Baby Fever est puisée dans la morale de son héroïne Nana. Cette femme, gentille comme tout avec ses patients, apporte toujours le soutien et le réconfort dont ils ont besoin. Sauf que cela cache aussi ses propres fêlures. A voir de voir ses patients avec des enfants et elle approcher de la vie de ses cycles d'ovulation alors elle décide qu'elle aussi elle a droit au bonheur. Si la morale de l'héroïne est parfois douteuse, elle veut toujours tout faire pour que tout le monde autour d'elle aille mieux, quitte à mentir. C'est l'évolution de l'héroïne au fil des épisodes qui donne à celle-ci un ton relativement charmant. On grandi en même temps que le personnage. Dommage d'ailleurs de glisser des moments plus sombres qui casse alors le bon rythme de la saison par moment. Grâce à un scénario globalement imprévisible et aux multiples rebondissements assez bien orchestrés alors Baby Fever est une agréable petite surprise inattendue mais qui démontre une fois de plus la capacité d'écriture des danois.
Note : 6.5/10. En bref, que feriez-vous si vous appreniez que demain vous pourriez ne plus tomber enceinte et que vous travaillez dans une société d'inséminations artificielles ? C'est l'histoire de Nana et c'est touchant, attachant et à déguster avec grand plaisir.
Disponible sur Netflix
Netflix n'a pas encore renouvelé Skruk / Baby Fever pour une saison 2 à l'heure où j'écris ces lignes.