Patrick Renault, connu en France pour s'est occupé de R.I.S Police Scientifique et les adaptations de Harlan Coben (Une chance de trop, Juste un regard) pour TF1 nous offre un énième thriller international avec tous les poncifs du genre que l'on peut en attendre. Sauf que Last Light, malgré toutes ses qualités (et notamment son solide casting) souffre de tous les problèmes de ces séries là : le scénario flanche à un moment pour tenter de créer de l'émotion qui ne fonctionne pas du tout. Les trois premiers épisodes parviennent de par leur rythme à fonctionner et à plonger le téléspectateur dans un récit palpitant. Mais les deux derniers épisodes, entre un quatrième épisode long et ennuyeux et un final qui tombe dans un piège de thriller familial sans intérêt, font retomber la série comme un soufflé inintéressant. Je trouve dommage que Last Light n'arrive pas à créer un vrai thriller au commentaire écologique fort. Cette histoire d'éco-terrorisme avait du potentiel, notamment en étant plus intelligente mais il n'en est rien. Peut-être aussi car Last Light ne fait jamais attention aux détails et se contente de petits faits sans grande envergure.
Le pétrochimiste Andy Yeats, un expert dans le domaine, réalise, lors d'un voyage d'affaires au Moyen-Orient, que ses pires craintes sont en train de se réaliser. Si quelque chose empêchait l'approvisionnement en pétrole sur toute la planète, cela déclencherait une réaction en chaîne : les transports seraient paralysés ; les fournitures cesseraient d'être livrées ; et les forces de l'ordre seraient débordées. Sa fille adolescente, Laura, est seule à la maison à Londres tandis que sa femme, Elena, et son jeune fils, Sam, sont à Paris. Au milieu de ce chaos, chaque membre de la famille va tout sacrifier pour se retrouver, malgré la distance et les dangers qui les séparent.Quand on regarde les deux premiers épisodes on se dit que Last Light a une vraie ambition et qu'elle sera capable de nous offrir des tas de surprises. Puis dans le dernier épisode on se rend compte que tout cela n'a rien de vraiment global et que tout est lié à Andy Yeats et un ancien ami à lui qui veut se venger. On comprend rapidement qu'il y aura un twist de ce genre là quand toute la famille d'Andy est visée alors qu'ils auraient pu simplement s'en prendre à lui à cause de ses compétences et de ce qu'il pourrait découvrir. Le moment où l'on découvre que Andy a créé la bactérie qui tue le pétrole et les appareils qui l'utilise alors on se retrouve avec un rebondissement artificiel, amené de façon tout aussi artificielle. Visuellement la série est assez travaillée pour être jolie à suivre. Pour autant, il ne faut pas venir voir Last Light pour trouver quelque chose de réaliste. Les effets spéciaux sont par moment un brin trop limités par le budget (même si nous sommes face à une co-production internationale).
Le scénario reste donc la vraie faiblesse de Last Light et c'est bien le problème. Une série comme celle-ci aurait pu faire de vrais commentaires sociaux, de vrais commentaires sur l'écologie mais se contente d'effets de style et de dialogues rasoirs. Les personnages sont assez creux pour certains (et le comportement d'autres a de quoi rappeler Kim dans la saison 2 de 24, ce qui n'est jamais rassurant). Le retour de Matthew Fox (Lost) se fait donc par une petite porte. Rien d'exceptionnel, juste une série qui pourrait remplir un dimanche après-midi pluvieux. Mais un nom comme Matthew Fox (qui pour le coup se donne à fond dans son rôle le rendant ainsi crédible) ne suffit pas pour faire une bonne série et Last Light n'en est pas vraiment une. C'est assez efficace au début mais tombe dans trop de pièges pour terminer sa course intelligemment.
Note : 4.5/10. En bref, si le début est sympathique et rythmé, les deux derniers épisodes concluent cette histoire dans une eau de boudin familiale pas très digeste. Reste le casting, réussi.