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Les opportunités climatiques pour l'assurance

Publié le 19 septembre 2022 par Patriceb @cestpasmonidee
McKinseySi le changement climatique est généralement perçu d'abord comme une menace pour les métiers historiques de l'assurance, McKinsey nous rappelle dans un récent article qu'il représente aussi une source d'opportunités, pour peu que les compagnies anticipent les mutations à venir et se préparent activement à investir de nouveaux territoires.
La première piste à explorer concerne naturellement l'ensemble des technologies qui seront déployées dans les prochaines années et décennies dans le but de réduire les émissions de gaz à effet de serre, en particulier via les méthodes de « décarbonation » dans les industries les plus émettrices, pour lesquelles il s'agira d'un enjeu vital. Les estimations évoquent des dépenses annuelles de l'ordre de 800 milliards de dollars d'ici à 2030, qui correspondraient à 10 à 15 milliards de primes supplémentaires.
Au-delà des mises en œuvre de la production d'énergies renouvelables (solaire, éolienne, hydrogène…) et des équipements et aménagements complémentaires (batteries, bornes de recharge électrique…) qui les accompagnent, les dispositifs immatériels d'incitation, tels que les bourses de compensation volontaire et leurs supports (par exemple les projets de reforestation), offrent une immense potentiel de développement de nouveaux produits d'assurance (ou de reconversion et de réajustement des produits existants).
Bien sûr, les consultants de McKinsey oublient, à ce niveau, de mentionner qu'une partie des réserves de valeur qu'ils vantent se substitueront à des solutions antérieures sur le déclin. La progression des options de génération verte d'énergie, en particulier, se fera aux dépens des centrales classiques et de la couverture de l'ensemble de leurs écosystèmes, dont tous les aspects sont connus et maîtrisés depuis belle lurette. Le bilan de l'équation sera cependant positif pendant la (longue) période de transition.
McKinsey – Capturing the climate opportunity in insurance
Ensuite, la multiplication des phénomènes météorologiques « anormaux », qui met en danger la possibilité même de délivrer des solutions viables, ouvre pourtant de nouveaux horizons, notamment grâce aux approches paramétriques. En effet, des secteurs de plus en plus nombreux, y compris ceux qui naissent autour de la lutte contre le réchauffement, sont sensibles à ces risques et auront besoin de services de toutes sortes (pensez aux pertes de revenus sur une centrale solaire en cas de passage nuageux…).
Enfin, surtout, ces transformations structurelles procurent une extraordinaire occasion de faire porter les efforts en amont, dans la protection, la prévention et la résilience. Les acteurs de l'assurance occupent certainement une place idéale pour aider (en collaboration avec des entreprises spécialisées) leurs clients à identifier et quantifier les risques climatiques auxquels ils sont exposés, puis leur conseiller, voire leur proposer, des mesures de remédiation personnalisées en marge de la souscription d'un contrat.
De toute évidence, les orientations suggérées par McKinsey, critiques pour l'avenir des compagnies, ne seront pas aisées à adopter. Elles requièrent souvent de prendre pied dans des domaines à peu près inconnus, où les modèles actuariels sont quasi inexistants, où les données disponibles sont rares… où, en somme, tout reste à faire. La première étape, urgente, consiste donc à engager des partenariats avec ceux qui détiennent ou sont en position de capter cette ressource indispensable, dont les investisseurs.

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