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Stranger Things (Saison 4, 9 épisodes) : Running Up That Hill

Publié le 11 octobre 2022 par Delromainzika @cabreakingnews
Stranger Things (Saison 4, 9 épisodes) : Running Up That Hill

Disponible depuis pas mal de temps, la saison 4 de Stranger Things était longue, très longue. Il faut dire qu'avec des épisodes qui ressemblent plus à des mini films, difficile d'enchaîner des heures et des heures de Stranger Things. La première partie de la saison 4 (épisodes 1 à 7) reprend après une saison 3 répétitive et pas toujours juste. Ce début de saison (voire presque l'intégralité de la saison) permet à la série de se renouveler. La série parvient à retrouver une certaine forme d'ampleur narrative qu'elle avait égaré au fil des saisons. Notamment car la série parvient à sortir un peu de tout ce qu'elle a déjà fait auparavant afin de nous surprendre et étendre son propre univers. Maintenant que les enfants du début de la série ne sont plus des gamins, Stranger Things gagne un peu à développer des éléments plus matures et donc plus intéressants pour ceux qui suivent les aventures d'Eleven, Mike, Nancy, Jonathan et cie.

Il y a notamment Lucas, qui est devenu une star montante de l'équipe de basket et qui creuse l'écart avec Mike et Dustin. Alors qu'il est le roi du lycée en devenir, ses anciens amis ne sont pas du tout dans la même démarche sociale. C'est là que l'on voit enfin Stranger Things grandir et faire grandir ses personnages. Tous ont droit à une vraie évolution dans la saison alors que le côté surnaturel de la série est parfois mis de côté pour mieux redonner aux personnages la place qu'ils méritent. A trop complexifier certains éléments du récit, Stranger Things s'était un brin égarée. Cette saison, avec des épisodes très très très longs (parfois à déraison), la série parvient alors à développer un peu plus les personnages et leurs aventures. Certains épisodes sont même brillants dans leur façon de prendre leur temps sans pour autant rogner sur l'intensité du récit.

Chaque personnage de Stranger Things a droit à son heure de gloire. Tout le monde a de la place dans la série ce qui permet de dérouler l'ensemble de manière équitable sans laisser les autres sur le bord de la route. Le premier épisode de la saison est minutieux, travaillé et permet justement de nous remettre dans un bain que l'on aurait peut-être oublié. Dès le premier épisode, Stranger Things parvient à réintroduire un vrai récit énigmatique et angoissant. Les créateurs semblent avoir retrouvé leur charme, ne serait-ce qu'en renouant avec l'âme de la saison 1. On a enfin un vrai retour du mystère et de la peur, parfois même en tirant sur le genre horrifique. Dès le premier épisode nous avons même du gore et cela ne fait que participer aux réjouissances. Stranger Things est à son paroxysme quand elle embrasse complètement sa dimension surnaturelle et les frères Duffer ont peut-être enfin compris ce que l'on venait chercher avec la série.

Visuellement, Stranger Things reprend aussi du poil de la bête avec des transitions plus travaillées, un dynamisme dont le récit avait cruellement besoin après une saison parfois trop molle. Le rythme est là et la bande originale ne fait que renforcer tout ça (jusqu'au fameux épisode qui lancera les hostilités pour la suite). Car tout est aussi une question de bande originale : " Running Up that Hill " de Kate Bush rythme de nombreuses scènes, de nombreux épisodes quitte par moment à forcer l'overdose. J'adore cette chanson et j'imagine que les droits ont du coûter une fortune pour l'exploiter autant mais était-ce nécessaire d'en faire une sorte d'hymne que l'on retrouve sous toutes ses formes (notamment dans les deux derniers épisodes de la saison, aka la partie 2). Tout n'est pas parfait dans cette saison alors que certaines sous intrigues ont du mal à co-exister et délivrent même des éléments plus pompeux et ennuyeux que d'autres.

Je pense à l'intrigue en Californie ou en Russie qui alourdissent Stranger Things sans que cela ne soit nécessaire. Parfois la mécanique la plus intéressante reste la plus simple et c'est ce que j'aimais dans la série à ses débuts. L'intrigue à Hawkins contre Vecna est excellente de bout en bout et forcément d'autres choses qui viennent pivoter autour ne le sont pas. La caricature de la Russie devient rapidement ennuyeuse et même gênante. J'aurais imaginé que Stranger Things puisse faire quelque chose de toute cette façon introduite à la fin de la saison 3 mais il n'en est rien. C'est souvent rébarbatif et raté. Comme si la série voulait surtout nous distraire et remplir les épisodes à sa sauce. Hawkins reste donc un personnage à part entière de Stranger Things, le héros de la série. Lorsque la série sort d'Hawkins elle s'embourbe dans des éléments qu'elle ne maîtrise pas du tout et dont elle ne sait jamais quoi faire.

Une fois passé l'épisode 4, les épisodes suivants ne sont plus aussi bons (dans la partie 1). On retrouve les problèmes des saisons précédentes, notamment car Stranger Things s'accroche justement à son propre passé. Les deux derniers épisodes de la saison (très longs eux aussi) et je dois avouer avoir eu un peu de mal à terminer la saison. Si ces deux épisodes parviennent à conclure la saison de façon intéressante afin de lancer les hostilités de la future saison 5 (qui sera aussi la dernière de la série), on met énormément de temps à en venir à la conclusion. Malgré tous les défauts de ces deux derniers épisodes, le spectacle reste bien présent. On a droit à énormément de fusillades, d'explosions, dans l'avant dernier épisode alors que le dernier de la saison se concentre réellement sur la menace surnaturelle (et tout un tas de surprises intéressantes). Les moyens sont là et Stranger Things a la capacité de mettre en oeuvre tout ce qu'elle veut faire. C'est une excellente chose qui offre à la série tout un tas de surprises.

En dehors de ce running gag autour de la chanson de Kate Bush qui devient lassant à la longue, certains moments sont mal gérés en espérant que la dernière saison de la série embraye sur quelque chose d'encore plus spectaculaire. Même si je doute qu'en une saison elle soit capable de renverser la balance.

Note : 6.5/10. En bref, une saison parfois trop longue pour réellement avoir l'impact voulu mais les quatre premiers épisodes de la saison sont brillants et la fin assez épique pour rester en tête.

Disponible sur Netflix


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