Magazine Journal intime
Chaque fois qu’il commençait ce livre, il se sentait porté par le souffle épique et l’écriture puissante. Il s’agissait pourtant d’un roman traduit d’une langue très éloigné de la sienne. On ne souligne jamais assez la qualité et la quantité de travail de certains traducteurs, pensait-il alors. Pourtant après une cinquantaine de pages, il butait, ralentissait puis espaçait sa lecture et finissait par abandonner. Chaque année il réessayait. Et chaque année le livre le battait. C’était devenu son Moby Dick personnel, il voulait la peau du livre et il le pourchasserait sur tous ses océans.