Concrètement, Les Combattantes des défauts mais tout au long de ces huit épisodes il y a suffisamment de qualités et de moments forts pour prendre un vrai plaisir. Cette superproduction de TF1 nous plonge donc en plein coeur de la Première Guerre Mondiale autour de femmes qui ont participé à la résistance. Car Les Combattantes veut nous parler de l'importance des femmes à cette époque. Les scénaristes choisissent le destin de quatre femmes qui vont se croiser : une religieuse à la tête d'un couvent qui a été reconverti en hôpital militaire, une infirmière recherchée par la police, l'épouse d'un industriel parti au front et une prostituée suffisamment mystérieuse pour tenir son personnage au fil des épisodes. Un peu comme Bomb Girls au Canada qui parlait de l'importance des femmes dans la Seconde Guerre Mondiale dans une usine de fabrication d'armes, Les Combattantes se concentre sur ce groupe de femmes qui va tenter de sauver tout le monde, notamment en soignant les soldats.
Je ne peux que soutenir Les Combattantes dans sa façon de vouloir bousculer les genres qui sont trop présents sur le petit écran. Les séries historiques sont toujours intéressantes, au delà du sujet qu'elles traitent. Les Combattantes ne cherche pas forcément à être une leçon d'Histoire mais plutôt à nous offrir un divertissement efficace. Outre la valeur même de la production entre les décors et les coutumes, J'aurais aimé que la série tienne toutes ses promesses dans chaque épisode. Certains sont un peu trop mous du genou pour être percutants (les épisodes 5 et 6 sont à mon sens bien moins bons que les précédents). A vouloir trainer la patte sur certaines intrigues, Les Combattantes oublie donc le divertissement efficace qu'elle était à ses débuts. Les deux premiers épisodes enchaînent les évènements à une vitesse folle.
Les producteurs et créateurs du Bazar de la Charité (TF1/Netflix) démontrent une fois de plus qu'ils savent faire des productions de ce genre là et ont les moyens de leurs ambitions. Les actrices de Les Combattantes sont bien choisies (comme dans le Bazar de la Charité) et l'arrivée de Sofia Essaidi en femme d'un industriel parti au front parvient à apporter un côté particulièrement touchant et une histoire presque plus complexe que celle des autres femmes. Ce que je trouve par moment un peu moins sympathique (mais clairement là pour séduire le public cible de TF1) c'est le romanesque. On a certains épisodes qui en sont gavés jusqu'à l'overdose alors que d'autres intrigues qui gravitent autour s'avèrent bien plus intéressantes. Ce n'est pas déplaisant en tant que tel mais cela aurait mérité d'être un peu mieux dosé par moment.
Je trouve que c'est une bonne idée que de parler de la place des femmes dans l'Histoire. Que cela soit ici ou dans la précédente grande production historique de la chaîne. Globalement rythmée et efficace, Les Combattantes reste une belle aventure. Malgré quelques moments ultra prévisibles qui pourraient gâcher le plaisir, le scénario est suffisamment malin aux bons moments pour créer l'étonnement. Le scénario utilise donc les gros sabots pour présenter son récit et c'est dommage que toutes les bonnes idées finissent finalement avec simplicité. J'aurais aimé voir des personnages encore plus complexes tant les rebondissements sur chacun d'eux s'avèrent prévisibles. Mais si vous cherchiez une grande production historique française, Les Combattantes est un choix à faire.
Note : 6/10. En bref, globalement sympathique, Les Combattantes souffre par moment du côté romanesque et mélodramatique surdosé qui empêchent certains évènements de réellement reprendre leur souffle. Le casting est au diapason.
Disponible sur Salto et sur Netflix à partir du 28 octobre 2022