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Cameroun – Mousgoy : Les populations réclament leur chef

Publié le 20 octobre 2022 par Tonton @supprimez

A Mousgoy, Sali Ibrahim, le chef de canton est incarcéré à la prison centrale de Garoua, son absence prolongée a installé l’insécurité et les prises d’otages dans le canton. Des centaines de millions payés par des familles aux preneurs d’otages. Les populations dans une pétition adressée au gouverneur de la région du Nord exigent sa libération.

Les jeunes actifs et les populations du canton de Mousgoy, dans le département du Mayo-Louti, région du Nord ont adressé une lettre au gouverneur de la région et aux autorités administratives du département dans laquelle ils réclament la libération de Sali Ibrahim, le chef de canton. Il est incarcéré depuis 2011 pour assassinat d’un jeune par des membres de sa cour royale. Selon les auteurs de la correspondance, l’absence prolongée du chef de canton de Mousgoy plonge les villages dans une insécurité où preneurs d’otages, voleurs de bétails et autres bandits de grands chemins dictent leur loi. « C’est avec un sentiment d’indignation profonde que nous nous exprimons face à cette situation devenue gênante pour nous population vivante dans le village. En effet, depuis plus de 10 ans maintenant, le Canton de Mousgoy est détrôné de son chef traditionnel de 2ème degré et administré depuis lors par un « khalifat » c’est-à-dire un intérimaire», écrivent les populations de Mousgoy.

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Pour la population de Mousgoy, l’arrestation du chef de canton et l’installation d’un intérimaire est à l’origine de la montée de l’insécurité. « Depuis septembre 2011, le trône de la chefferie brille par l’absence de son occupant. Plus de 11 ans passés, les populations de cette grande chefferie traditionnelle, ne sont plus administrées par leur chef appelé Lamido. Et pour cause, sa Majesté Sali Ibrahim qui était alors, chef souverain a été décoiffé et jeté en prison. Le Lamido de Mousgoy a été condamné dans une affaire l’impliquant dans la mort du jeune Petel Malapkai, succombé aux supplices qui lui ont été infligées par les sujets du monarque et dans les geôles traditionnelles de ce dernier », insistent les populations de Mousgoy.

Condamné à 10 ans en première instance, la population de Mousgoy fait savoir que la peine du Sali Ibrahim, lamido de Mousgoy a été réduite à 4 ans par la cour d’appel du Nord. Jusque-là, le chef du canton reste encore détenu à la prison centrale de Garoua après avoir purgé sa peine. Face à cette frustration qui a fait des populations de Mousgoy des orphelins à la merci des preneurs d’otages et bandits de grand chemin qui enlèvent et volent leurs bétails. « La présence d’un chef est avant tout une garantie de stabilité sociale, ne pas l’avoir, est un signe de malédiction et de déstabilisation à tout bord. C’est pourquoi il est évident que ce qui arrive aujourd’hui dans ce Canton, est énormément inquiétant. L’emprisonnement de Lamido a ouvert la porte à l’insécurité galopante, aux désordres ruraux. En fait, notre Canton est pris en otage.

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Au quotidien, les populations vivent avec la peur dans le ventre. Elles sont laissées à la merci des brigands qui sèment la panique généralisée dans nos différentes localités », poursuivent les signataires de la correspondance. En 12 mois, près de 100 millions Fcfa de rançon ont été payés par les populations du canton Mousgoy aux preneurs d’otages à la suite des enlèvements d’agriculteurs, éleveurs de la localité. « Monsieur le gouverneur de la région du Nord, nous attirons l’attention de tous, nos villages se vident de ses substances, ils se vident économiquement et c’est là le plus grand danger dans cette affaire. Les villageois, ne peuvent plus épargner leurs petites économies, mais pire encore ils ne peuvent plus avoir autant de sacs des produits agricoles à la récolte », déplorent-ils.

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La chefferie traditionnelle du canton de Mousgoy est l’une des plus vieilles de la région du Nord. Elle existe depuis 1884, et compte aujourd’hui plus de 55.000 habitants avec 74 Lawanats. Sur le plan administratif, le Canton dispose d’un poste agricole, 4 établissements d’enseignement secondaire avec une trentaine d’écoles primaires publiques et maternelles, 7 centres de santé intégrés publics.

Adolarc Lamissia / 237online.com

TagsMousgoy

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