Après DAHMER, Ryan Murphy et Ian Brennan, deux scénaristes prolifiques pour Netflix, nous présentent une nouvelle adaptation tirée d'une histoire vraie. Forcément, The Watcher a de quoi être frustrante dans le sens où l'histoire n'a jamais eu de dénouement. On n'a jamais su qui était " The Watcher " dans la vraie vie et la série ne se permet pas de donner de nom si ce n'est tout un tas de pistes et de suspects qui finalement font aussi l'intérêt du récit. The Watcher n'est pas aussi percutante que DAHMER, pas aussi réussie non plus et l'écriture est parfois un brin trop fainéante pour réellement rendre ce récit mémorable. Pour autant, The Watcher reste une mini-série fluide où l'on se prend au jeu. L'atmosphère n'est pas forcément angoissante et Ryan Murphy et Ian Brennan reprennent tout un tas d'éléments classiques que l'on a parfois même déjà vu dans leurs précédentes séries (notamment l'introduction de The Watcher qui n'est pas sans rappeler l'introduction de la saison 1 de American Horror Story).
Un couple marié emménage dans la maison de leurs rêves. Peu de temps après, ils reçoivent des lettres de menace terrifiantes d'un harceleur signant sous le pseudo "The Watcher".Une grande partie de l'intérêt de The Watcher, au delà d'un récit saugrenu de harceleur, c'est son casting. Naomi Watts, Bobby Cannibale, Jennifer Coolidge, Mia Farrow ou encore l'excellente Margo Martindale, tout est fait pour que les personnages aient un impact sur le téléspectateur. Je dois avouer notamment que Margo Martindale est toujours délicieuse dans les séries où elle joue et son rôle lui va ici comme un gant. Je ne connaissais pas l'histoire originale mais sept épisodes c'était peut-être un peu trop car certains épisodes sont moins percutants que d'autres. L'écriture reste par moment le défaut de la mini-série, laissant planer son récit durant trois épisodes et délivrant twists sur twists dans le dernier épisode sans que ceux-ci ne soient particulièrement mémorables. Dès le quatrième épisode, The Watcher commence à partir un peu dans tous les sens et l'on sent le besoin de Ryan Murphy de délivrer tous les poncifs qu'il aime.
Ce n'est pas toujours très soigné, très efficace mais le casting parvient malgré tout à nous garder accrocher. Comme le côté ultra fluide de l'histoire. Certains personnages ne sont pas spécialement intéressants et le problème c'est que The Watcher fait de la maison le centre et le héros de cette mini-série sans pour autant nous présenter plusieurs pièces. J'ai l'impression que l'on ne voit pas l'intégralité de la maison alors que vue de l'extérieur elle a l'air immense. C'est dommage de ne pas profiter de la dynamique de lieu, surtout quand ce lieu est imprégner de tout ce que les personnages vivent. La maison a quelque chose de surnaturel dans le sens où " The Watcher " est probablement un groupe de personnages totalement différents qui par cupidité, par égoïsme, ont voulu utiliser la mécanique du corbeau pour s'approprier la maison ou faire vivre un enfer à ceux qui ont eu la chance de la récupérer (alors que d'autres ont dû la vendre).
Les trous d'air narratifs ne sont pas nouveau chez Ryan Murphy donc ce n'est pas étonnant de voir la série partir en cacahuète régulièrement. Visuellement ce n'est pas toujours brillant non plus mais l'on retrouve la patte de Jennifer Lynch à qui l'on doit notamment tout un tas d'épisodes d'American Horror Story ou de DAHMER. L'écurie Ryan Murphy aime garder les mêmes noms derrière la caméra, comme une sorte de secte. Sauf que c'est aussi parfois le défaut de ses productions et notamment ici de The Watcher.
Note : 5/10. En bref, une avancée fluide et efficace grâce à un solide casting ne font pas toujours bon ménage avec un récit décousu. Reste cette obsession matérielle pour la maison, assez bien dépeinte jusqu'au bout qui donne envie d'enchaîner les épisodes pour découvrir la frustrante conclusion.
Disponible sur Netflix