Magazine Europe

Syrie-Liban : un accord historique

Publié le 13 août 2008 par Danielriot - Www.relatio-Europe.com
Mercredi, 13 Août 2008 23:08 Par William PETITJEAN Syrie-Liban : un accord historiqueLes promesses de Paris sont tenues:En juillet, à l'Elysée,  Bachar al Assad et Michel Souleïmane 

Sarkozy va pouvoir s'attribuer en partie la paternité de cette bonne nouvelle. C'est dans la logique du processus engagé à Paris lors du lancement de l'Union pour la Méditerranée que la Syrie et le Liban viennent de franchir une nouvelle étape sur la voie (difficile) de la réconciliation : les deux pays ont convenu d'établir des relations diplomatiques et d'engager un dialogue sérieux sur le tracé des frontières et le sort des disparus libanais....
Petit rappel qui donne la dimension de l'événement : depuis leur indépendance, dans les années 40 ‘à la fin du mandat français, en 1943 au Liban et en 46 en Syrie), Damas et Beyrouth n'avaient jamais noué de relation diplomatique, parce que les Syriens considéraient le Liban comme territoire ...syrien.. Et depuis 2005, les deux pays se considéraient mutuellement en état de guerre...en dépit du départ des troupes syriennes du sol libanais qu'elle occupait depuis 29 ans.


Coté libanais, on veut voir dans cette normalisation diplomatique la fin du « rêve » d'une Grande Syrie et l'amorce d'une ère nouvelle entre voisins qui se respectent mutuellement et collaborent d'une manière intelligente.
Coté syrien, on admet que des « erreurs » ont été commises dans le passé et on se dit prêt à tout examiner , y compris les dossiers noirs des relations syro-libanaises marquées par des ingérences permanentes, une omniprésence des « services syriens », des actions terroristes (toujours démenties), des relations commerciales non loyales.
En tous les cas, cette « normalisation » intervient à un moment clef
>>>L'élection, en mai, de Michel Sleiman, conformément aux accords de Doha conclus entre la majorité parlementaire, soutenue par l'Occident et l'Arabie saoudite, et l'opposition, conduite par le mouvement chiite Hezbollah et appuyée par Damas et Téhéran a mis fin à une crise qui avait paralysé les institutions pendant 18 mois et dégénéré en affrontements meurtriers, qui avait fait craindre un retour à la guerre, en pire.
>>> L'investiture d'un gouvernement d'union nationale après des débats plus qu'animés, à la limite de l'intolérable en démocratie, marque la fin de six mois de vacances du pouvoir.
>>> La Syrie condamne depuis longtemps par pure forme tous les attentats qui meurtrissent chaque jour un peu plus le Liban (y compris ceux qu'ils télécommandent), mais depuis quelque temps, ils le font avec une vigueur jusqu'ici inconnue. Elle l'a confirmé aujourd'hui après une attaque « terroriste » qui a fait au moins seize morts, dont neuf militaires dans la région de Tripoli, dans le nord du pays.
Reste à mesurer le degré de sincérité des Syriens. Le quotidien libanais An-Nahar souligne « les doutes qui subsistent (...) sur la manière dont la Syrie gérera les relations" avec son ancien « protégé » (occupé) . « Ils veulent tenter d'obtenir en douceur ce qu'ils n'ont pu avoir par la force », estime un correspondant de Relatio-Europe.Mais là comme ailleurs, seul le dialogue permet d'éviter le pire.
Et le pire, on a le sentiment de l'avoir connu dans ce Liban multiconfessionnel qui reste place sous le signe du symbole du Phénix...qui renaît toujours de ses cendres.
William PETITJEAN


Commentaires (0)
Add Comment

Retour à La Une de Logo Paperblog