Le Cabinet de Curiosités de Guillermo Del Toro (Saison 1, épisodes 7 et 8 - season finale) : The Viewing & The Murmuring

By delromainzika

Une anthologie sur la thématique de l'horreur créée par Guillermo del Toro, dont chaque épisode sera signé par un réalisateur différent.

" The Viewing " - de Panos Cosmatos - Avec Peter Weller, Steve Agee et Eric André.

Panos Cosmatos est un réalisateur étonnant d'une sorte de nouvelle vague. Son Mandy avec Nicolas Cage était brillant à bien des égards alors quand j'apprend qu'il a réalisé l'une des petites histoires du cabinet de curiosités de Guillermo Del Toro forcément je suis curieux. " The Viewing " n'est pas forcément aussi bon que j'attendais. C'est très beau mais au delà du visuel, le scénario ne suit pas toujours. Panos Cosmatos a créé ici quelque chose de beau et horrifique en même temps. C'est tout ce que l'on a envie d'attendre d'un tel réalisateur. A cela s'ajoute la présence d'un Peter Weller absolument fabuleux mais malgré tout ce que " The Viewing " tente de faire de bon, le scénario n'est pas forcément aussi bon que le décorum. C'est un peu le problème de cette petite série de Netflix. La mise en scène est particulièrement soignée mais on ne peut pas toujours en dire autant du scénario qui échoue à créer des moments forts et des intrigues mémorables.

" The Viewing " fonctionne pourtant si bien au début. C'est un festin avec un côté très porté du côté de Stanley Kubrick ou encore David Lynch. Je pensais vraiment que l'on aurait quelque chose qui se tient jusqu'au bout mais la fin est tellement mal amenée par le récit que cela fait retomber le soufflé d'un coup d'un seul. La fin n'apporte pas grand chose à tout ce que l'épisode a pu construire. Bien entendu cela n'a pas toujours du sens mais ce n'est pas un problème. Je n'ai pas besoin que tout soit cohérent d'un coup d'un seul, surtout si la fin permet de tout recouper et donc d'assembler ce que le série voulait raconter. Le visuel est donc ce qu'il y a de plus intéressant avec son côté ultra rétro, des décors étonnants et atypiques qui sortent du lot mais l'histoire n'arrive jamais à élever le récit au delà de tout ça. Il y a quelques frissons sympathiques mais c'est grâce aux images que " The Viewing " sort du lot, pas vraiment le reste.

Note : 5/10. En bref, si la mise en scène, la photographie et les décors sont solides, le scénario quant à lui n'arrive jamais à tenir ses promesses et achève le récit en soufflé retombé.

" The Murmuring " - de Jennifer Kent - Avec Essie Davis, Andrew Lincoln et Greg Ellwand.

L'épisode de Jennifer Kent est celui que j'attendais avec le plus d'impatience. Je suis un très grand fan de ce qu'elle fait au cinéma (Mister Babadook, The Nightingale et prochainement Alice + Freda Forever) et je sais qu'elle est capable d'écrire quelque chose de fort avec une vive émotion. Mister Babadook fait partie de mes films d'horreur préférés et " The Murmuring " est probablement mon épisode préféré du Cabinet de Curiosités de Guillermo Del Toro. Cet épisode est brillant à bien des égards. Tant dans la mise en scène que dans le déroulement narratif de l'histoire. Les séquences horrifiques sont soignées et exécutées de sorte à ce que l'on soit à la fois touchés et un brin effrayés. Les jump-scares sont souvent parmi les plans les plus difficiles du cinéma d'horreur car avec tous les films qui existent, difficile encore aujourd'hui d'être effrayés.

Si " The Murmuring " n'en offre pas énormément d'excellents, certains sont magnifiques. Tout cela grâce à un savoureux mélange de mélancolie et d'horreur, incarné par un casting solide et des personnages bien écrits. Jusqu'au bout, l'historie happe son téléspectateur dans ses filets sans jamais le lâcher. Ils ont donc gardés le meilleur épisode pour la fin. " The Murmuring " n'est pas une histoire d'horreur traditionnelle mais une vraie médication sur les souffrances que peuvent créer la vie. On retrouve donc Essie Davis, qui était déjà brillante dans Mister Babadook et Andrew Lincoln (The Walking Dead) dans une aventure splendide où l'alchimie entre les acteurs fait aussi une grande partie du travail et de la réussite de cet épisode. On croit à leur couple et cela permet aussi de nous impliquer plus facilement dans l'histoire qu'ils nous racontent.

Comme dans son film le plus remarquable, Jennifer Kent parvient à créer un sous-texte qui suggère que quelque chose de beaucoup plus profond se déroule et se trame en parallèle. " The Murmuring " était l'épisode que j'attendais le plus et c'est la cerise sur le gâteau, ce petit dessert que j'avais commandé et qui ne m'a pas déçu du début à la fin contrairement à une bonne partie, très inégale, de la saison.

Note : 9/10. En bref, un épisode d'horreur mélancolique brillamment exécuté.

Disponible sur Netflix

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