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Steeve Guenot, Henri Deglane, même combat !

Publié le 13 août 2008 par Philostrate
Steeve Guenot, Henri Deglane, même combat !   Quatre-vingt-quatre ans les séparent, mais ces deux-là sont de la même famille… En 1924 à Paris, Henri Deglane remporte le titre de champion olympique de lutte gréco-romaine toutes catégorie. Il lui aura fallu attendre 2008 et ces olympiades pékinoises pour se trouver un successeur en la personne de Steeve Guenot, médaillé d'or chez les 66 kilos, l'un de ces athlètes pour qui les JO semblent avoir été inventés. Un inconnu dans une discipline oubliée, qui par la magie d'un podium et pour avoir soulagé la France entière - surtout Bernard Laporte…- en ouvrant son compteur doré a droit à son quart d'heure de gloire.
   Ça nous change des footballeurs et des tennismen gavés d'euros qui sous le soleil de l'Olympe trouvent encore le moyen de ramener leurs gueules de "Une". Pour la peine et pour ceux qui ne goûteraient pas toutes les subtilités du sport préféré de l'écrivain américain John Irving et des proctologues sous acide, Philostrate vous a déniché un petit texte d'Edmond Renoir sur la lutte, paru dans L'Illustration du 17 mai 1890. Extrait.
   "La lutte est en train de reconquérir la place à laquelle elle a des droits incontestables, car, au dire des pratiquants, elle est de tous les sports le plus propre à développer la machine humaine, à porter tout l'organisme au maximum de puissance. Presque tous les exercices pèchent par quelque point, les jambes travaillent trop ou pas assez, certains muscles sont astreints à l'immobilité, l'équilibre est rompu forcément.
   La lutte, telle qu'on l'exécute en France (…) n'est pas un combat, c'est le jeu athlétique par excellence, réglé par des conventions formelles lui conservant un caractère de courtoisie très appréciable. Les partenaires peuvent se prendre seulement par le haut du corps, employer toute leur force, mais sans user de rien qui influence la sensiblité; on doit se tomber, et non pas chercher à se faire du mal. Nus jusqu'à la taille, les lutteurs en présence vont utiliser tous les facteurs dont l'homme peut disposer : force, souplesse, agilité, adresse, à-propos, résistance (…)
   La prise marque naturellement le début de la partie; les athlètes se sont approchés, ils se tiennent les mains, cherchant à gagner de rapidité l'un sur l'autre, à "entrer" en terme de lutte. Souvent de cette première attaque dépend le succès, un bon coup peut s'en suivre, la riposte arriver trop tard…"
   P.S : Notre Steeve Guenot, désormais national, n'a pas seulement remporté l'or olympique à Pékin. Il a aussi gagné sa place parmi l'équipe de consultants de Canal+ ou d'ailleurs qui ne manquera pas de se déplacer en force en 2012 à Londres. Il lui suffira alors de ponctuer les commentaires du journaliste qui l'accompagnera de quelques "C'est énorme !" bien sentis, toutes les vingt secondes environ à l'image d'une Emilie Le Pennec décryptant finement aujourd'hui le concours de gymnastique, pour faire partager à la France entière ses analyses "techniques". Trop cool…

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