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Nolwenn Léostic a rencontré un maraîcher dont la vie « n'est ni simple ni facile »

Publié le 07 novembre 2022 par Gezale

Nolwenn Léostic a rencontré un maraîcher dont la vie « n'est ni simple ni facile »
Nolwenn Léostic, conseillère municipale à Louviers, écrit :

Pour votre info, un retour sur ma rencontre avec B. qui m'a accueillie dans sa ferme mercredi de la semaine dernière. Depuis le COVID, notre autonomie alimentaire me préoccupe, elle me préoccupe surtout depuis que j'ai appris que nous pouvions nourrir les 100 000 habitants de notre agglomération pendant une semaine seulement avec nos productions locales, la plupart étant consacrées à l'exportation.

B. est maraîcher à 10 km de Louviers et il a accepté de répondre à la question suivante : comment les élus locaux peuvent-ils soutenir les maraîchers et les fermiers ? 

La réponse est la suivante : ce n'est ni simple ni facile. L'accès à la terre, mais surtout à une bonne terre cultivable, est compliqué. Un des terrains qu'il a racheté était une ancienne pépinière : « cela fait des années que j'alimente cette terre avec mon compost et je ne fais toujours pas pousser ce que je veux. Il faut du temps pour que la terre travaille pour nous.» Avec 7,6 hectares dont 1,6 sous serre, B. a déjà quatre salariés et bientôt cinq et il se fait malgré tout rattraper par les mauvaises herbes. 

«Je dépense 400 euros pour protéger mes haricots des acariens sans utiliser de produits chimiques au printemps/été. C'est pour cela que je ne peux pas vendre mes légumes aux cuisines centrales, parce que les prix d'achat sont trop bas. Et surtout, le prix d'achat, pour la moitié, c'est le coût du temps de récolte. C'est très dur physiquement, recruter est difficile.»

B. pratique la rotation des cultures : là où poussent ses choux, l'année suivante, ce seront des carottes et l'année d'après, du blé. « Ça permet de ne pas épuiser le sol et d'éviter les malformations des légumes qui finissent par attraper des maladies s'ils sont toujours dans le même sol. Et surtout, je cuisine ce que je cultive, il faut que ce soit bon, sinon je change de méthode !» B. rit quand je lui demande s'il a eu des aides financières. Il me répond qu'il a perçu celles accordée aux jeunes agriculteurs mais que le reste, c'est un prêt consenti par une banque.

La route sera longue pour retrouver notre autonomie alimentaire. 


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