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COVID-19 : Alors quelle efficacité des antidépresseurs ?

Publié le 12 novembre 2022 par Santelog @santelog
La classe d'antidépresseurs la plus couramment prescrite, les inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine (ISRS) ne réduisent pas la gravité ou les complications du COVID (Visuel Adobe Stock 494406710)La classe d'antidépresseurs la plus couramment prescrite, les inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine (ISRS) ne réduisent pas la gravité ou les complications du COVID (Visuel Adobe Stock 494406710)

Les chercheurs de l’Intermountain Healthcare (Salt Lake City, Utah) démontrent ici que la classe d'antidépresseurs la plus couramment prescrite, les inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine (ISRS) ne réduisent pas la gravité ou les complications du COVID. Ces données qui s’inscrivent en faux contre les conclusions de plusieurs études, viennent d’être présentées lors de la Réunon scientifique de l’American Heart Association (AHA).

Au début de la pandémie de COVID, certaines études observationnelles ont suggéré qu'il pourrait y avoir un lien entre une plus grande survie et une gravité moindre du COVID chez les patients prenant des inhibiteurs sélectifs du recaptage de la sérotonine (ISRS) – la classe d'antidépresseurs la plus couramment prescrite. Une recherche de la Washington University School of Medicine à Saint-Louis a suggéré ainsi que la fluvoxamine, un antidépresseur inhibiteur sélectif de la recapture de la sérotonine (ISRS) pouvait empêcher les patients de tomber malade.

Il n'est pas surprenant que les premières recherches sur le sujet aient abouti à ces conclusions : car les ISRS ont des effets anti-inflammatoires et antiplaquettaires, qui, théoriquement pourraient réduire voire empêcher la réponse inflammatoire intense caractéristique des formes sévères du COVID.

Ce n'est pas le cas avec du recul

L’auteur principal, le Dr Heidi T. May resitue ces premières conclusions : « A l’époque, tout le monde cherchait comment prévenir les cas graves de COVID et le rôle possible des ISRS est devenu un centre d'intérêt. Mais aujourd’hui, avec du recul, ces observations ne se sont pas concrétisées ».

L’étude rétrospective a analysé les données de 33.088 patients testés positifs pour COVID-19 entre mars 2020 et décembre 2021, suivis en ambulatoire l’Intermountain Healthcare. Parmi ces participants, 8.272 prenaient également un ISRS fluoxétine/fluvoxamine. L’analyse révèle que :

  • les hospitalisations et les décès sont significativement plus élevés dans le groupe « ISRS » vs « non ISRS » ;
  • ne pas prendre d'ISRS est même associé à un risque d'hospitalisation COVID-19 plus faible.

« Cela ne signifie pas que le fait de prendre un ISRS favorise une forme plus grave de COVID mais que l’antidépresseur n'offre aucune protection contre la maladie ».

En résumé, avec le recul, les médicaments ISRS ne permettent pas de réduire le risque de complications du COVID.

Source: American Heart Association Scientific Sessions 7, Nov, 2022 Progression of COVID-19 Severity Among SARS-CoV-2 Positive Patients Prescribed Selective Serotonin Reuptake Inhibitors

Lire aussi : COVID-19 : Des antidépresseurs réducteurs de forme sévère

Équipe de rédaction SantélogNov 12, 2022Rédaction Santé log

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