Les jeunes se distinguent au tournoi de Colina

Victoria Jimenez Kasintseva, future grande

Tandis que la majorité des joueuses de la WTA commencent tout juste à profiter de vacances bien méritées (le dernier chapitre venant tout juste de se refermer avec la Billie Jean King Cup), la saison se prolonge encore un peu pour celles qui ont décidé de participer aux derniers tournois WTA 125 de l'année. Ainsi, le tournoi de Colina, au Chili, dans la province de Chacabuco (au nord de la capitale, Santiago), marque le début d'une mini-tournée sud-américaine sur terre battue qui va ensuite amener les joueuses à Buenos Aires à partir du 15 novembre et Montevideo le 21. Si les regards sont tournés essentiellement vers l'égyptienne Mayar Sherif, qui va tenter à Colina de remporter son quatrième tournoi de l'année (elle en est d'ailleurs la tête de série numéro une), il est à noter que plusieurs jeunes joueuses en devenir étaient inscrites et n'ont pas démérité. Ce fut par exemple le cas de Victoria Jimenez Kasintseva. La jeune andorrane de dix-sept ans, ex-numéro une mondiale junior, et qui remporta en 2020 l'Open d'Australie dans cette catégorie à l'âge de quatorze ans, est parvenue à se frayer un chemin jusqu'en quarts de finales où elle est tombée face à l'ukrainienne Kateryna Baindl, deux manches à une. Celle qui frappe déjà aux portes du top 100 a une nouvelle fois montré ses qualités de jeu sur une de ses surfaces de prédilection, elle qui restait sur une performance de tout premier ordre avec une victoire au tournoi ITF de Loule, au Portugal, le 23 octobre dernier.
Le parcours accompli à Colina par Emma Navarro fut plus surprenant. À vingt-et-un ans, cette américaine, qui joua en 2019 la finale de Roland Garros junior (qu'elle perdit nettement face à une certaine Leylah Fernandez), est parvenue à passer deux tours sans encombre, en écartant notamment la française Clara Burel, avant de chuter lourdement en quarts de finales face à la favorite du tournoi, Mayar Sherif. Un beau parcours tout de même pour une joueuse qui ne s'est pas trop distinguée cette année, hormis une victoire au tournoi ITF de Liepaja, Lettonie, en juillet dernier, contre la soixante-quatorzième joueuse mondiale, la chinoise Yue Yuan.
Tout comme Emma Navarro, la jeune russe Diana Shnaider est elle aussi parvenue à se faufiler jusqu'en quarts de finales où elle a subi la loi de la monténégrine Danka Kovinic, sans pour autant démériter (défaite 7/6 6/4). Elle a naturellement confirmé une année 2022 assez intéressante qui l'a vue atteindre les demi-finales de l'US Open junior, mais également la finale du tournoi ITF de Las Vegas. Elle a même fait encore mieux en gagnant au printemps dernier trois tournois ITF, tous sur terre battue. À Colina, Shnaider a croisé sur sa route une joueuse qui va elle aussi faire parler d'elle dans les années qui viennent, la tchèque Sara Bejlek. À seulement seize ans, cette dernière a crée la sensation en atomisant au premier tour la vétérane italienne Sara Errani 6/3 6/2, avant que Shnaider ne la ramène à la raison au tour suivant dans une première confrontation dont on se dit qu'elle ne sera pas la dernière. Ajoutons enfin que Bejlek n'est pas passée inaperçue lors du dernier US Open, puisqu'elle a réussi l'exploit de sortir des qualifications en battant successivement Kristina Mladenovic, Priscilla Hon et Heather Watson. 
Enfin, il y eut Brenda Fruhvirtova. Faut-il encore présenter celle qui, cette année, a remporté huit tournois ITF, a établi une série d'invincibilité de vingt-sept matches, a été la plus jeune joueuse à inscrire son nom au palmarès d'un tournoi ITF (à quatorze ans, dix mois et quatre jours) et qui, à Colina, a aisément passé le premier tour avant d'entraîner Mayar Sherif dans un troisième set qu'elle n'a perdu que 7/5... Ne cherchez plus la future terreur du circuit WTA, vous l'avez trouvé.