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Trom : les falaises, le vent et la mort (Saison 1, 6 épisodes) : polar aux Féroé

Publié le 21 novembre 2022 par Delromainzika @cabreakingnews
Trom : les falaises, le vent et la mort (Saison 1, 6 épisodes) : polar aux Féroé

Le décor des Îles Féroé n'est pas forcément le terrain de jeu que l'on voit tous les jours sur le petit écran. Qu'une série danoise nous embarque pour une affaire de meurtre là bas ne peut que plaire instantanément. Malgré toutes les qualités du nordic noir, Trom n'est pas le haut du panier. C'est dommage car le récit est bien trop banal pour réellement devenir une référence du genre. Adaptée de romans à succès, Trom peut très bien durer des saisons entières mais pour une première série produite sur les Îles Féroé, je dois avouer que j'aurais pu espérer tout autre chose. Torfinnur Jákupsson se fait donc ici un nom parce que Trom est la première série jamais produite sur ces îles. Mais si c'est un point fort qui donne envie de jeter un coup d'oeil, la saison dans sa globalité est un peu moins folle que j'aurais pu l'imaginer. Les décors sont pourtant impressionnants, originaux et sortent tellement du cadre que l'on en prend plein les yeux. Le tout s'accorde très bien avec le genre visuel qu'est le nordic noir.

Le journaliste Hannis Martinsson reçoit inopinément un message de Sonja, une jeune femme féroïenne qui prétend être la fille d'Hannis et que sa vie est en danger. Rentrant à contrecoeur aux îles Féroé pour enquêter, Hannis découvre le corps de Sonja dans les eaux sanglantes d'une chasse à la baleine. Sa quête de réponses l'amène bientôt à entrer en conflit avec l'inspectrice en chef locale, Karla Mohr, alors qu'il découvre un réseau de secrets au sein de la communauté très unie - mais jusqu'où est-il prêt à aller pour apprendre la vérité ?

Il y a une véritable ambition esthétique dans Trom qui séduit au début mais qui avec un récit qui tourne un peu trop en rond n'a pas l'efficacité attendue. La mise en scène est impeccable. Tant dans la façon de retranscrire le côté fascinant des lieux et la beauté de la nature, mais également le côté parfois inquiétant que cela peut créer. Même la bande originale est soignée et offre à la série une identité propre mais au delà de tout ça, Trom se repose un peu trop sur ses lauriers. Comme si le visuel se suffisait un peu trop à lui-même pour se permettre d'être plus fainéant sur la narration. Les poncifs sont tous présents malgré les belles promesses faites dans les deux premiers épisodes. Dès le premier épisode nous avons droit à un twist qui offre de nouvelles perspectives à l'histoire présentée de prime à bord mais on était tout de même en droit de s'attendre à un brin plus ambitieux.

Si au début Trom est fraîche et intéressante, au fil des épisodes le récit perd de sa superbe. C'est comme si celui-ci était engoncé dans tout un tas de rebondissements prévisibles et cousus de fil blanc, désincarnés. Le souci c'est qu'au delà du second épisode, Trom n'arrive pas à maintenir un quelconque suspense intéressant. Le twist final est assez improbable tant l'acrobatie narrative est étrange pour y parvenir. La série tente tout de même des choses comme la sous intrigue de la chasse à la baleine qui permet à la fois de parler d'un sujet local et moderne. Le débat n'est jamais mis sur la table ce qui n'apporte finalement que très peu de choses. C'est même frustrant de ne pas avoir justement des sous-intrigues qui viennent élever le récit policier qui manque de moments surprenants. A défaut d'avoir des décors magnifiques, Trom n'en exploite pas suffisamment le potentiel. Le premier épisode est merveilleux de ce point de vue là alors que les suivants ne sont pas spécialement très originaux. C'est même un brin répétitif sur la dynamique de lieu, n'apportant ainsi rien de neuf.

Note : 4.5/10. En bref, en dehors des paysages des îles Féroé jamais vu dans une série, Trom n'offre qu'une resucée répétitive des polars nordiques.


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