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COVID-19 : Ces gènes qui nous protègent

Publié le 25 novembre 2022 par Santelog @santelog
La recherche précise peu à peu les facteurs génétiques qui protègent naturellement contre le COVID-19 et ses formes sévères (Visuel Adobe Stock 293181138)La recherche précise peu à peu les facteurs génétiques qui protègent naturellement contre le COVID-19 et ses formes sévères (Visuel Adobe Stock 293181138)

De nouvelles études d’une équipe de virologues et de généticiens de la São Paulo Research Foundation (FAPESP) précisent les facteurs génétiques qui protègent naturellement contre le COVID-19 et ses formes sévères. Menées auprès de participants âgés de plus de 90 ans, résilients au SRAS-CoV-2 et auprès de 2 jumeaux identiques atteints de COVID-19 sévère mais avec des résultats différents, ces deux recherches, publiées dans la revue Frontiers in Immunology ouvrent de nouvelles voies de prévention et de traitement.

L’équipe brésilienne participe à la recherche des gènes qui peuvent conférer une protection contre le nouveau coronavirus, soit en prévenant l’infection, soit en évitant la progression vers une maladie grave. L’auteur principal, Mayana Zatz, chercheur à la FAPESP précise l’objectif de l’équipe : « Si nous pouvons vraiment prouver que certains gènes favorisent la résistance au SRAS-CoV-2, il peut en être de même pour d’autres virus. D’autres équipes pourront ensuite partir de ces découvertes pour tenter d’élucider les mécanismes de résilience et développer des médicaments qui reproduisent ces effets ».

La première étude est menée auprès d’un groupe de personnes âgées résilientes âgées de 90 ans ou plus et tente d’identifier les gènes conférant la résistance au SRAS-CoV-2 et de comprendre les mécanismes impliqués dans 2 situations extrêmes, celle de personnes âgées résistantes à la maladie même avec des comorbidités ; et des personnes plus jeunes en bonne santé qui développent quand même des formes sévères de la maladie, parfois jusqu’au décès. L’analyse des données de 87 participants super-âgés et super-résilients, rétablis d’un COVID-19 léger ou restés asymptomatiques après avoir été testés positifs, comparées aux données de 55 patients de moins de 60 ans ayant développé un COVID graves, rapprochées d’une base de données contenant des séquences du génome de tous les habitants de São Paulo révèle 3 résultats majeurs :

  • la fréquence des variantes du gène MUC22 est 2 fois plus élevée dans le groupe COVID-19 léger que chez les patients atteints de forme sévère, et plus élevée encore chez les super-âgés résilients. Ce gène qui appartient à la famille des mucines et est associé à la production de mucus, protège les voies respiratoires. On sait, par ailleurs que la surproduction de mucus a été liée à l’inflammation pulmonaire caractéristique du COVID-19 sévère. Ces mutations dans MUC22 pourraient apaiser les réponses immunitaires hyperactives au SRAS-CoV-2 ;

il existe un lien entre les variants de MUC22 et l’expression accrue d’un microARN appelé miR-6891. Une expression plus élevée de miR-6891-5p associée à toutes les variantes protectrices MUC22 pourrait contribuer à réduire la réplication virale dans les cellules et les symptômes de l’infection par le SRAS-CoV-2.

Des variantes génétiques plus souvent retrouvées chez les Africains et les Sud-Américains pourraient également la sévérité de l’infection :

  • l’allèle *01:02 du gène HLA-DOB pourrait influer sur le mouvement des protéines de l’intérieur de la cellule vers sa surface aggravant ainsi l’infection. La fréquence de ce gène est 3 fois plus élevée dans les cas graves que dans les cas bénins de COVID-19.
  • le 3è résultat important concerne le gène HLA-A, l’un des gènes responsables de la création d’une « fenêtre » à la surface de la cellule qui permet de montrer aux cellules immunitaires quelles protéines se trouvent à l’intérieur de la cellule. Une variante de ce gène apparaît 2 fois plus souvent chez les patients atteints de COVID-19 sévère.

3 gènes, MUC22, HLA-DOB et HLA-A sont donc identifiés comme clés dans la résilience ou la vulnérabilité à l’infection SARS-CoV-2.

La deuxième étude est menée auprès de jumeaux monozygotes âgés de 32 ans, qui présentent simultanément un COVID-19 sévère. Ces 2 jumeaux ont été hospitalisés et ont reçu une assistance respiratoire, ont été admis directement aux soins intensifs et intubés le même jour. Cependant, l’un des frères a passé une semaine de plus à l’hôpital et seul ce jumeau a développé un COVID long. L’analyse des profils des cellules immunitaires des jumeaux et de leurs réponses spécifiques au virus, ainsi que le séquençage de leurs exomes confirme que les 2 jumeaux partagent les mêmes mutations génétiques -pouvant dans ce cas être associées à un risque accru de développer un COVID-19 sévère- et, chez l’un d’entre eux seulement, une association entre le séjour à l’hôpital et la survenue des symptômes de COVID long.

En d’autres termes, les différences de progression de la maladie chez ces 2 jumeaux génétiquement « identiques » sont confirmées comme corrélées à des facteurs strictement environnementaux.

Sources:

Lire aussi : COVID-19 : L’édition du génome identifie les gènes de vulnérabilité

Équipe de rédaction SantélogNov 25, 2022Équipe de rédaction Santélog

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