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Le syndrome Marie-Jo Pérec

Publié le 14 août 2008 par Marbor

Le syndrome Marie-Jo Perec, ou la fuite devant l'echec, ou ne pas faire les JO de trop.

Laure Manaudou a failli succomber a ce syndrome desormais bien identifie: une star, multi-medaillee, tenante du titre olympique, adulee des medias et du public qui traquent ses faits et gestes, sent bien qu'elle ne va pas y arriver, qu'elle va decevoir, que tout le monde va constater son echec. Seule solution la fuite. Manaudou est finalement restee a Pekin et a participe aux seies du 200m dos; ses chances de succes restent cependant tres reduites.

Aurait-elle fait les JO de trop? On evoquait deja une pause dans sa carriere, voire une retraite. Apres tout a 24 ans beaucoup de nageuses avant elle avaient raccroche a son age.Ce n'est pas forcement un probleme d'usure physique, plutot mentale. Arreter avant de redevenir un athlete ordinaire, un de ceux qui se font battre avant la finale. Voila la difficulte. Il est toujours tentant de croire qu'on peut refaire ce que l'on a deja fait, qu'on peut reconquerir l'or olympique, puisqu'on l'a deja conquis une fois. Ou meme deux, comme Tony Estanguet. L'experience des grands evenements et le sursaut d'orgueil du champion permettent prfois de compenser une preparation insuffisante ou le poids des ans. Mais pas toujours. Le heros de la derniere olympiade passera alors pour un has been. Il ne sera pas seul responsable. La responsabilite est partagee par tous ceux qui n'ont pas eu le courage ou la temerite de ne pas selectionner l'athlete defaillant, les medias qui ont entretenu l'illusion pour vendre du papier.

Laissons le cas de Manaudou. Dans les milieux du canoe-kayak, on savait bien qu'Estanguet ne dominait plus la discipline; il avait en revanche merite sa selection sur le terrain. J. Thomas etait le leader moral de l'equipe, celui qui avait deja decroche une medaille en boxe; apres sa defaite surgit l'evocation de problemes personnels. On pourrait en citer d'autres moins connus.

Certaines stars vieillissante, meme si elles ne peuvent pas forcement briguer l'or, ont suffisamment de maturite et d'equilibre psychique pour s'accomodent de leur nouveau statut. L. Flessel et Jeannie Longo sont exemplaires, bien que tres differentes. Elles ont toutes deux regne sur leur discipline, accumulant titres mondiaux et olympique. Elles etaient encore la a 37 et 49 ans, avec des espoirs reduits, mais reels. Elles gagnent, tant mieux; elles perdent, tant pis: ce n'est que du sport. On ne sait jamais, elles pourraient etre encore la a Londres 2012...


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