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Cegid finance les factures des TPE

Publié le 10 décembre 2022 par Patriceb @cestpasmonidee
CegidSous la pression de quelques startups désireuses de mieux accompagner les besoins des entrepreneurs, les banques traditionnelles tentent désormais de remettre leurs offres à niveau. Mais voilà qu'une autre catégorie de concurrents vient empiéter sur leur terrain, à l'instar de Cegid avec sa nouvelle solution de financement de factures.
L'idée n'est certes plus tout à fait originale mais elle commence maintenant à prendre une dimension industrielle. En l'occurrence, contrairement à d'autres initiatives similaires antérieures reposant sur des partenariats, l'éditeur de logiciels professionnels s'appuie sur son acquisition (il y a deux ans) de la jeune pousse belge spécialisée Koalabox, avec laquelle elle aurait déjà avancé un demi milliard d'euros de trésorerie à ses clients, afin de prendre pied directement dans l'univers de la FinTech, sans intermédiaires.
Concrètement, dès que le responsable de TPE émet une facture – à destination d'une autre entreprise, puisque seules les activités « B2B » sont concernées, assez logiquement – au sein de la plate-forme dédiée de Cegid, ses caractéristiques sont analysées en temps réel afin de déterminer son éligibilité. Dans l'affirmative, une demande de financement peut alors être soumise immédiatement, l'ensemble de la procédure prenant 10 minutes au maximum (ce qui paraît relativement long, toutefois).
Les modalités de fonctionnement sont précises et transparentes. Après validation du dossier déposé, l'intégralité de la somme due est versée sur le compte de la société sous 48 heures. Moyennant un coût fixe, tout compris, de 3,95% du montant de la facture, Cegid se charge du recouvrement – en proposant au débiteur un règlement au choix à 30 ou 60 jours, ou plus rapide assorti d'un escompte – et ajoute en outre à sa promesse une garantie contre les défauts de paiement à hauteur de 70% de la créance.
Cegid – Financement des factures
Outre son rôle potentiellement critique pour la maîtrise de leur trésorerie, qui reste une des principales causes de défaillance, le dispositif s'avère particulièrement adapté aux besoins des petites structures, entre sa mise en avant dans leurs outils du quotidien (qui sensibilise les non experts aux opportunités du financement, bien souvent méconnues) et son parcours de souscription simplifié (déterminant pour les personnes qui préfèrent consacrer toute leur énergie à leur métier et non à la gestion administrative).
Une telle recette a de quoi déstabiliser les banques, y compris celles qui s'emploient à étendre leur périmètre d'intervention au-delà du seul domaine financier. Si, par exemple, elles fournissent de plus en plus fréquemment des modules de facturation, leurs limitations en restreignent l'usage aux utilisateurs les moins exigeants, sans comparaison possible avec les produits spécialisés, et, surtout, ils ne sont (étonnamment ?) guère intégrés avec les services bancaires, au détriment de l'expérience client.
Le constat est malheureusement identique avec la plupart des aventures d'institutions hors de leur secteur d'origine, tellement à la mode aujourd'hui avec la tendance du « beyond banking ». Avant de lancer de telles initiatives, il est impératif de comprendre qu'une grande partie de leur valeur réside dans leur capacité à « absorber » les détails financiers qui n'intéressent personne, jusqu'à les faire disparaître et ne laisser ressortir que l'essentiel, à savoir ce qui concourt effectivement à atteindre l'objectif désiré.

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