Ce complexe sportif faisait partie du Pndis, un vaste projet chinois de construction de dix stades à travers la République, alors qu’Augustin Edjoa était le ministre des Sports.
Au commencement était le Pndis (Programme national de développement des infrastructures sportives) en 2009, avec Augustin Edjoa, le ministre des Sport d’à lors. Ce programme comportait plusieurs phases. Chaque chef-lieu des dix régions du Cameroun devait être doté d’un stade de football de 20.000 places dans la configuration des stades de Limbé et Bafoussam. Selon des informations puisées à bonne source, des trafics d’influence ont conduit à engager ce projet par la construction du stade de Limbé, qui n’était pourtant pas chef-lieu de région. Le stade de Kouekong, à Bafoussam a suivi.
L’entreprise chinoise Cmec a construit les stades de Limbé et Bafoussam et devait continuer le projet. Mais, à Yaoundé, le complexe sportif Paul Biya devait être construit dans la deuxième phase à Olembe dans la configuration d’aujourd’hui à savoir, un stade de 60.000 places, un complexe commercial, un hôtel de 70 chambres, une piscine olympique, une salle de gymnastique, des courts de tennis, terrains de basketball, volleyball, handball. Même le nouveau site de l’Injs (Institut national de la Jeunesse et des sports) y était prévu. C’est ainsi que la première pierre a été posée sur le site d’Olembe en 2009. Mais, l’Etat s’est heurté à la question des indemnisations à régler. Ce qui a été fait et les procédures probablement terminées à ce jour.
Lire aussiCameroun : Ce que le contrat Fécafoot-Crtv va apporter au football localLorsqu’on annonce la candidature du Cameroun pour l’organisation de la Can de football, le projet de construction du stade Paul Biya d’Olembe est de nouveau activé. En novembre 2014 l’organisation de la Can 2019 est attribuée au Cameroun à Addis-Abeba, en Ethiopie au cours d’une réunion du Comité exécutif de la Caf présidée par Issa Hayatou, son président d’à lors. A la suite de l’appel d’offre lancé par le Gouvernement pour la construction du Complexe sportif d’Olembe et du stade de Japoma de 50.000 places, l’entreprise italienne Gruppo Piccini a été choisie pour Yaoundé et celle des Turcs Yenegun pour le chantier de Douala.
Le 30 décembre 2015, le marché est passé à Gruppo Piccini pour la construction du Complexe sportif d’Olembe. Des accords de financements du projet avec les Italiens ont été signés avec la part du Cameroun pour réaliser cette œuvre à 160 milliards de FCfa. Mais, le démarrage des travaux va connaître un retard énorme. Ce n’est qu’en 2017 qu’ils vont effectivement démarrer. Piccini donnait toutes les assurances que le stade de football et ses deux annexes, des infrastructures requises pour la Can, devraient être livrées au 30 décembre 2018. Les autres infrastructures, selon Sam Tamin, le directeur du projet à ce moment, devraient être livrées après la Can, en décembre 2019. Pour cela, elle avait opté pour la technique de construction en matériel préfabriqués dans des usines en Italie.
Lire aussiClassement FIFA : l’ascension du CamerounCe matériel préfabriqué devait être acheminé au Cameroun par bateau. Ce qui a été le cas, avec toutes les exonérations douanières. Sauf que ce retard, avec de nouvelles exigences des préfabriqués en Italie ont entraîné des coûts supplémentaires par rapport au budget initial du stade. On se retrouvait alors à près de 200 milliards FCfa pour achever le complexe. Entretemps, la Can 2019 a été retirée au Cameroun, et suivant le mécanisme de glissement de date, celle de 2021 a été attribuée au pays de Paul Biya. L’entreprise Piccini a commencé à montrer des signes d’essoufflement, malgré les bouffées d’oxygènes en termes financiers à elle octroyées par le Gouvernement. Jusqu’à ce 29 novembre 2019, date de la résiliation du contrat.
Pendant ce temps, la construction du stade de Japoma, à Douala par l’entreprise turque était achevée. Pourtant, après l’attribution du marché au même moment que Piccini, Yenegun a connu un retard d’un an dans le démarrage des travaux. C’est en 2016 que la construction du stade de Japoma a commencé. En deux ans, l’ouvrage a été construit et a été livré.