Le patron de l’entreprise Magil a menti dans ses déclarations lorsqu’il recevait les clés du chantier d’Olembé le 3 décembre 2019 et s’est retrouvé plus tard en prison en Ukraine. L’histoire d’un veritable feyman international.
Les déclarations de Franck Mathiere, le vice-président des opérations internationales de Magil, le 3 décembre 2019 sur le site d’Olembé, alors qu’il recevait les clés du chantier des mains du ministre des Sports le Pr Narcisse Mouelle Kombi, maître d’ouvrage, étaient trop belles pour se traduire en réalité. A la question de savoir si Magil allait simplement s’occuper des travaux liés au cahier de charges de la Caf dans la cadre de l’organisation de la Can TotalEnergies 2021, il répondait : « Les instructions de la très haute hiérarchie, c’est de terminer le Complexe d’Olembe. Donc, il n’y a plus de phase une ; de phase deux. Nous terminons le Complexe ».
Nous avons poussé la curiosité de savoir si Magil allait travailler à partir du financement direct de l’Etat du Cameroun. Franck Mathiere a été clair : « Nous démarrons immédiatement. Les moyens sont un financement international apporté par le groupe Magil. Et donc, ce financement est 100% approuvé par l’international. Nous n’attendons pas des fonds publics pour démarrer », tranchait-il ce jour-là. Et comment en est-on arrivé à ce qu’il reçoive 42 milliards FCfa ?
Lire aussiCoupe du monde Qatar 2022 : Pronostic Suisse CamerounEntre octobre 2020 et avril 2021, le chantier de construction du stade d’Olembe était à l’arrêt. Franck Mathiere disparu du Cameroun ayant pris pour prétexte la raison de maladie. Pourtant, il était en détention dans une prison d’Ukraine, tel que Le Jour le relevait dans une de ses éditions. Comment Franck Mathiere fait-il pour ne pas payer ses sous-traitants alors qu’il vient de recevoir des milliards ? Finalement Magil n’est qu’une entreprise dans le portefeuille, qui recrute des sous-traitants pour ses travaux et n’a aucune expertise dans des chantiers d’envergure comme celui du Complexe sportif d’Olembé. Il a bluffé des responsables camerounais par la réhabilitation du stade de la Réunification qu’il a réussie à travers des sous-traitants. Et comme il se posait un problème entre Piccini et l’Etat du Cameroun, l’on a très vite fait confiance à un moins compétent. Magil n’avait jamais construit un stade dans son histoire.
Lire aussiCameroun : La fabuleuse histoire du foot africainTalonné par la pression de l’organisation de la Can TotalEnergies 2021, l’Etat du Cameroun a cédé plusieurs fois au chantage de Magil avec des surfacturations, des doubles facturations, l’arrêt ou même le ralentissement des travaux etc… « Ces multiples arrêts des travaux, comme celui qui dure depuis bientôt un an, sont expressément instruits par Franck Mathiere, sachant que même sans production, le contrat permet de payer la mobilisation de l’entreprise. Tous ces artifices avaient pour but de siphonner le budget du projet dans l’optique d’obtenir une rallonge budgétaire, puisque des 55 milliards du prêt-garanti, les coûts de la phase 2, évalués par Magil, se situent entre 65 et 110 milliards. Ce qui pourrait porter le coût définitif du Complexe sportif d’Olembe à plus de 250 milliards FCfa », explique le maître d’ouvrage.
Franck Mathiere a étalé sa mauvaise foi, comme l’indique le Pr Narcisse Mouelle Kombi, jusqu’à mener plusieurs actions pour empêcher la tenue du match test entre le Cameroun et le Malawi du 3 septembre 2021 au stade d’Olembé, alors que la Caf menaçait de ne plus retenir cette infrastructure comme devant abriter une des poules de la Can 2021. Franck Mathiere est en procès partout. Ce qui démontre son manque de sérieux pour se voir confier des affaires d’envergure, comme ces travaux de construction du Complexe sportif d’Olembé.
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