Une correspondance du ministre des Sports adressée au Secrétaire général des Services du Premier ministre renseigne que l’entreprise canadienne a résilié de façon unilatérale le contrat d’achèvement des travaux de ce site le liant à l’Etat du Cameroun.
L’on s’étonnait depuis la fin de la Can TotalEnergies 2021 au Cameroun de voir que rien n’avançait par rapport à la suite des travaux d’achèvement et de construction des infrastructures connexes au stade d’Olembé. Aucun coup de pioche, ni vrombissement d’engins n’a plus été senti sur le site du Complexe sportif d’Olembé. Pourtant, autant le maître d’ouvrage, le ministre des Sports Pr Narcisse Mouelle Kombi, comme le maître d’œuvre Magil rassurait au moment de la mise à la disposition du grand stade et des annexes à la Caf avant la Can, que la suite des travaux ne présentait aucun doute. Notamment l’achèvement des lots en travaux (le grand stade, l’hôtel, le centre commercial) et l’entame des travaux de la phase 2 à savoir, la construction du gymnase, de la piscine olympique, des courts de tennis ainsi que des terrains de basketball, volleyball et handball. L’on se demandait alors où était passé l’entreprise Magil avec toutes ses promesses pour la suite et la fin de ce chantier du Complexe. L’on a appris, à travers une correspondance du ministre des Sports, le Pr Narcisse Mouelle Kombi, adressée au Secrétaire général des Services du Premier ministre datée du 3 janvier 2023, que l’entreprise Magil avait choisi de résilier unilatéralement le contrat.
« En date du 6 décembre 2022, nous avons reçu une correspondance de l’entreprise Magil Construction Corporation, nous annonçant son intention de résilier, dans un délai de 30 jours, le marché relatif à l’achèvement des travaux du Complexe sportif d’Olembé. Sans attendre ce délai, ce qui semblait alors n’être qu’une intention, est devenu une résiliation unilatérale, exprimée dans une nouvelle correspondance datant du 21 décembre de cette année, dans laquelle Magil nous informe qu’à partir du 5 janvier 2023, l’affaire sera portée en arbitrage international. En même temps, l’entreprise nous fait qu’elle sollicitera « le paiement immédiat de la somme de 10% de la valeur du marché conformément aux dispositions de l’article 18.7 du contrat » et demandera d’autres compensations financières », écrit le Pr Narcisse Mouelle Kombi.
Lire aussiCan 2021, il fallait le faire… Cameroun tu l'as fait, tu l'as si bien faitLe patron des Sports fait remarquer quelques actes posés par Magil au cours de l’exécution du contrat, démontrant son manque de sérieux notamment le refus de mettre à la disposition du maître d’ouvrage le retro planning permettant de suivre l’avancée des travaux de la phase 2, avant de préciser les sommes reversées par l’Etat dans les comptes de Magil. « Pendant deux ans, en dépit des efforts de l’Etat pour fournir de la trésorerie à Magil, en payant de manière anticipée la somme de 6 milliards au mois d’avril 2021, représentant les fonds de contrepartie du prêt-garanti auprès de la Standard Chartered Bank et 4 milliards au mois de juin 2021, au titre de prêt-relais exceptionnel, Magil a multiplié des subterfuges pour ralentir artificiellement le rythme des travaux dont le taux d’exécution d’un mois à l’autre n’a jamais dépassé 1,3% », explique le ministre des Sports.
Lire aussiCameroun - Élite one : Racing de Bafoussam présente son trophée aux fansSeulement, on a constaté qu’après deux ans de travaux avec 42 milliards consommés dont 38 milliards du prêt-garanti et 4 milliards du prêt-relais du gouvernement, Magil n’a achevé aucune composante du complexe laissée par Piccini, qui avait déjà fait sortir de terre le stade principal, ses annexes, l’hôtel quatre étoiles et le centre commercial. Il s’agit d’avoir consommé 76% du budget total du projet. Toutes les autres composantes restantes étant restés sur des maquettes. Le ministre des sports révèle d’ailleurs que pour la construction des infrastructures connexes, Magil a déjà perçu 21,9 milliards FCfa.
L’Etat doit réclamer la restitution immédiate d’une partie de l’avance de démarrage ainsi que celle du prêt-relais de 4 milliards
Dès lors, propose le Pr Narcisse Mouelle Kombi : « la résiliation unilatérale du contrat d’achèvement des travaux de construction du Complexe sportif d’Olembé par cette entreprise signifie que l’Etat doit lui réclamer la restitution immédiate d’une partie de l’avance de démarrage ainsi que celle du prêt-relais de 4 milliards, faute de quoi Magil doit être poursuivi pour atteinte à la fortune publique. En plus, en arbitrage international, le Gouvernement s’opposera fermement à toutes les prétentions financières de Magil ». Et pour avoir déjà utilisé 42 milliards sur les 55 milliards de prêt-garanti auprès de la Standard Charter Bank et BPI France, Magil devra comprendre qu’il ne pourra plus prétendre aux 13 milliards restants.
Stratégie pour terminer les travaux
Et pour achever les travaux de ce Complexe sportif d’Olembé, le ministre des Sports propose une piste de solution au Secrétaire général des Services du Premier ministre. « Il peut être achevé avec des fonds publics, sous la supervision de l’Etat et l’encadrement des travaux par un directeur de projet ayant une bonne connaissance de ce chantier. Et pour y parvenir, il sera nécessaire de remobiliser les sous-traitants qui ont l’expérience de ce chantier dans toute sa complexité », suggère-t-il. Il est question de sauver ce Complexe sportif d’Olembé afin qu’il ne devienne comme le site du stade Ahmadou Ahidjo de Mfandena où étaient prévus plusieurs infrastructures sportives sur 100 hectares. A ce jour, ce qui tient lieu d’infrastructures sportives sur le site de Mfandena occupe moins de 10 hectares.
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