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288. Kramer : The Defiant Ones

Par Mouflon

1001 films de Schneider : The Defiant Ones
Titre français : La Chaîne

288. Kramer : The Defiant Ones
Film américain réalisé en 1958 par Stanley Kramer
Avec Sidney Poitier, Tony Curtis, Theodore Bikel, Charles McGraw, Lon Chaney Jr., Cara Williams

Film à grosse morale sur les relations interraciales. Avec nos yeux d'aujourd'hui, pas mal naïf. Mais on est en 1958 et les manifestations pour les droits civiques des Noirs n'en sont qu'à leurs premiers balbutiements. Dans ce contexte, ce film est courageux ; imposant une vision progressiste des rapports interraciaux que la société de l'époque n'était certainement pas prête à voir. En tout cas, pas encore prête pour accorder l'Oscar du meilleur acteur à Sidney Poitier qui était en nomination. En tout cas, l'Europe était prête : ours d'argent au Festival de Berlin.

Cara Williams, en fermière abandonnée par son mari, vivant seule dans une ferme, avec son look de vamp et son comportement de séductrice, est un  personnage totalement hors-contexte. Certainement, une commande des producteurs.

Une source certaine d'inspiration pour le film de Norman Jewison In the Heat of the Night, tourné neuf ans plus tard. Un noir et un blanc liés involontairement par un même objectif. Dans un film, c'est un chaîne dans l'autre c'est une enquête. À la fin des deux films, les deux personnages ont développé un lien affectif certain.

Cette question des relations dramatiques entre les Noirs et les Blancs du sud américain n'avait aucun écho dans ma ville de Québec des années 50 et 60. Je ne me souviens pas d'avoir vu un seul Noir dans le quartier de mon enfance. Limoilou était uniformément composé de Blancs francophones catholiques. Quelques Anglais y habitaient mais complètement intégrés. Ma parenté maternelle d'origine italienne s'était totalement intégrée au point que l'italien n'était jamais parlé à la maison. À cette époque, il y avait moins de 1000 Italiens à Québec et une seule épicerie digne de ce nom, sur la rue St-Jean. Par ailleurs, mes cousins de Montréal, habitant la Petite Italie, ont tous appris l'italien en plus de l'anglais, Montréal des années 50 oblige.

La question noire ne se posait pas non plus à Montréal. Il y avait bien une communauté noire anglophone dans le quartier St-Henri mais, pas de conflits majeurs avec la communauté blanche de ce quartier.

Montréal était si loin des conflits raciaux américains que le club de baseball les Royaux de Montréal furent choisis par les Dodgers de Los Angeles (alors Brooklyn) pour y intégrer le  premier Noir dans le baseball professionnel nord- américain : Jackie Robinson.

288. Kramer : The Defiant Ones
Jackie Robinson a joué une année pour les Royaux de Montréal en 1946 avant d'être transféré aux Dodgers de Brooklyn, devenant ainsi le premier jouer noir à franchir la barrière raciale dans les ligues majeures américaines.

Oscars 1959. Scénario et caméra
Berlin 1958. Ours d'argent à Sidney Poitier

Visionné, la première fois, le 5 mai 1990, à la télévision, à Montréal
Mon 288ème film visionné de la liste des 1001 films du livre de Schneid
er.


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