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Critique Ciné : Rebel (2022)

Publié le 23 janvier 2023 par Delromainzika @cabreakingnews
Critique Ciné Rebel (2022)

Rebel // De Adil El Arbi et Bilall Fallah. Avec Aboubakr Bensahi, Lubna Azabal et Tara Abboud.

Adil et Bilall, les réalisateurs du malheureux Batgirl que l'on ne verra jamais et de l'univers pop de Mrs Marvel, avait fait sensation en 2022 au Festival de Cannes avec Rebel. Ce qui est d'autant plus terrifiant dans le film c'est que Rebel s'inspire de l'expérience des deux réalisateurs qui ont vu des gens de leur entourage disparaître du jour au lendemain pour aller au front en Syrie. Rebel se concentre sur deux frères dont la descente aux enfers est terrifiante jusqu'au climax aux émotions vives et brutales. Rebel mélange alors le destin de Kamal et Nassim. Kamal qui vient en Syrie pour aider les victimes de la guerre et Nassim qui voit son frère comme un héros alors qu'il se fait littéralement bourrer le crâne sur les réelles intentions de Kamal en Syrie. Rebel retourne les tripes du spectateur dès le départ alors que l'on est plongé assez rapidement au coeur du conflit entre Daesch et le régime d'Al-Assad. S'attaquer au sujet de la radicalisation n'est pas simple tout en mettant des images sur les mots sans pour autant être dans la surenchère gore.

Kamal décide de se rendre en Syrie afin de venir en aide aux victimes de la guerre. Mais à son arrivée, il est forcé de rejoindre un groupe armé et se retrouve bloqué à Raqqa.

Son jeune frère Nassim, qui rêve de le rejoindre, devient une proie facile pour les recruteurs du djihad.

Leïla, leur mère, tente alors de protéger son plus jeune fils.

Rebel se veut donc brut. Il ne cherche pas à glamouriser ce qui se passe en Syrie mais à montrer la terrifiante histoire qui se cache derrière : les femmes des soldats de l'EI achetées au marché aux esclaves, les entraînements des enfants dans des campements de fortune qui dès leur plus jeune âge vont tuer des gens, les vidéos filmées comme des films hollywoodiens où des soldats sont transformés en victime pour le choc du visuel, etc. Ce qui se passe en Syrie est intéressant car Adil et Bilall ne cherche pas à cacher quoi que ce soit mais à faire un état des lieux brutal de ce qui s'est passé pendant des années là bas. Mais la partie en Belgique est elle aussi bien troussée, intelligente et parvient à créer une forme de tension où seule la mère, au milieu de tout ça, tente de tout faire pour aider son fils Nassim à ne pas rejoindre son frère. Le climax du film est d'autant plus terrifiant, probablement l'un des plus horrifiant que j'ai vu depuis longtemps au cinéma. Les larmes coulent forcément à flots et l'on est alors envahi par ce sentiment de culpabilité.

Car la culpabilité ici elle n'est pas recherchée en tant que tel mais l'incapacité des autorités belges à faire quoi que ce soit pour aider cette mère à retrouver ses enfants, à arrêter des gens qui radicalisent d'autres gens, etc. La dure réalité est donc montrée aux spectateurs sans vergogne mais avec beaucoup d'idées de cinéma. Toute la poésie qui entoure Rebel par des chants en arabe, comme des comptines, offre aux spectateurs des moments de douceur dans un monde riche en moments frappants et terrifiants. On ressent ainsi l'humanité, même dans la relation entre Kamal et Noor qui devient une vraie aventure romantique. On s'attache alors rapidement à Kamal et à son frère Nassim. Rebel ne veut pas glorifier quoi que ce soit et l'armée du régime d'Al-Assad est lui aussi dénoncé. Rebel ne prend pas de pincettes et nous plonge directement dans un bain bouillonnant. Le terrain était glissant mais le film réussi à ne pas tomber dans certaines facilités.

Note : 9/10. En bref, un choc visuel et émotionnel qui marque forcément le spectateur au fer rouge.

Sorti le 31 août 2022 au cinéma - Disponible en VOD


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