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S’il y a plus de pauvres, ce n’est pas la faute aux riches

Publié le 03 février 2023 par Magazinenagg

 Par Rainer Zitelmann.

Chaque année, Oxfam publie une étude à l’occasion du Forum économique mondial de Davos. Les rapports précédents étaient souvent basés sur des données erronées et des méthodes non scientifiques. Néanmoins, les médias ont toujours accordé une large place aux rapports annuels d’Oxfam.

Cette année, cependant, l’une des conclusions d’Oxfam est exacte : pour la première fois en 25 ans, l’extrême richesse et l’extrême pauvreté ont augmenté simultanément et Oxfam se fait un devoir de critiquer cette évolution. Cependant, Oxfam n’a jamais signalé que c’est exactement le contraire qui se produisait les années précédentes.

Comme le montre le graphique ci-dessous, le nombre de milliardaires n’a pas cessé d’augmenter au cours des dernières décennies, tandis que le nombre de personnes vivant dans l’extrême pauvreté n’a pas cessé de diminuer.

S’il y a plus de pauvres, ce n’est pas la faute aux riches

Avant l’émergence du capitalisme, la plupart des gens dans le monde vivaient dans une extrême pauvreté. En 1820, environ 90 % de la population mondiale vivait dans la pauvreté absolue. Aujourd’hui, ce chiffre est inférieur à 10 %. Et le plus remarquable : au cours des dernières décennies, le recul de la pauvreté s’est accéléré à un rythme inégalé au cours des périodes précédentes de l’histoire de l’humanité. En 1981, le taux de pauvreté absolue était de 42,7 % ; en 2000, il était tombé à 27,8 % ; en 2021, il était inférieur à 10 %. Le nombre de milliardaires, quant à lui, a été multiplié par cinq depuis 2000, selon Forbes.

C’est cette tendance principale qui persiste depuis des décennies qui est cruciale. Il est vrai – contrairement aux attentes initiales de la Banque mondiale, qui compile ces données – que la pauvreté a de nouveau augmenté au cours des deux dernières années. Mais cela est en grande partie dû à la pandémie mondiale de Covid-19, qui a exacerbé la situation dans des pays où la pauvreté était déjà relativement élevée.

D’autres tendances à long terme sont également encourageantes. Par exemple, le nombre d’enfants qui travaillent dans le monde a considérablement diminué, passant de 246 millions en 2000 à 160 millions vingt ans plus tard, en 2020. Et cette baisse intervient alors que la population mondiale est passée de 6,1 à 7,8 milliards d’habitants au cours de la même période.

Cela montre que ce que croient les anticapitalistes, à savoir que les riches s’enrichissent au détriment des pauvres, est une idée fausse. En fait, c’est le contraire qui est vrai : la croissance économique signifie que plus le nombre de personnes riches augmente, plus le nombre de personnes vivant dans la pauvreté diminue – à l’échelle mondiale.

La Chine en est un exemple : en 1981, 88 % de la population chinoise vivait encore dans une extrême pauvreté.

Puis Deng Xiaoping a lancé ses réformes de libre-échange avec le slogan : « Que certains s’enrichissent d’abord. » Avant cela, la Chine ne comptait pas un seul milliardaire car la propriété privée n’était pas autorisée sous le règne de Mao. Aujourd’hui, il y a plus de milliardaires en Chine que partout ailleurs dans le monde, à l’exception des États-Unis. Et le nombre de personnes vivant dans l’extrême pauvreté est tombé à moins de 1 %.

Le Vietnam est un autre exemple : en 1993 encore, jusqu’à 80 % de la population vietnamienne vivait dans la pauvreté. En 2020, cette proportion n’était plus que de 5 %. Ce résultat a été rendu possible par l’introduction de droits de propriété privée et de réformes du marché libre. En même temps, cela a permis à certains Vietnamiens de devenir très riches et il y a même aujourd’hui plusieurs milliardaires dans un pays qui était autrefois l’un des plus pauvres du monde.

Comment lutter efficacement contre la pauvreté et la faim ?

De nombreuses personnes pensent que la réponse est l’aide au développement, bien qu’elle n’ait rien changé de fondamental en Afrique au cours des 50 dernières années. En revanche, ce qui a très bien fonctionné dans tout une série de pays, c’est l’introduction d’une économie de marché et de droits de propriété privée.

Les anticapitalistes, comme l’organisation de gauche Oxfam, voient le monde en termes de « somme nulle ». Ils nous disent que les pauvres ne sont pauvres que parce que les riches sont riches. Mais si c’était vrai, comment expliquer qu’à mesure que le nombre de personnes extrêmement riches a augmenté, le nombre de personnes vivant dans l’extrême pauvreté a diminué ? C’est la règle depuis 200 ans. Une année où c’est le contraire qui se produit, en grande partie à cause des effets de la pandémie de coronavirus d’une part et d’un marché boursier très positif d’autre part, est une exception très rare.

Rainer Zitelmann est un historien et sociologue allemand, auteur de l’ouvrage In Defense of Capitalism


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