Il y a une bonne idée dans Shrinking mais je pense que l'on aurait pu passer plus de temps avec Harrison Ford et moins avec Jason Segel. Ce n'est pas que je n'aime pas ce dernier mais il a du mal à apporter quelque chose dans cette série, un peu comme un Vince Vaughn depuis de nombreuses années. Jason Segel fait du Jason Segel. Il est même aidé par lui-même puisqu'il a co-créé Shrinking avec Bill Lawrence (Ted Lasso). La série a du mal à trouver le bon équilibre entre la comédie et les moments plus dramatiques de son récit, rendant le tout beaucoup trop médiocre à mon goût. Je dois avouer que j'attendais une comédie dramatique dans la veine de Ted Lasso dans le monde des psys mais Shrinking a beau avoir des idées, elle ne brille jamais. Peut-être aussi car Bill Lawrence a déjà créé Ted Lasso et qu'il continue de se concentrer sur un quarantenaire qui veut faire le bien autour de lui. Sauf que cela ne se fera pas de façon traditionnelle. L'idée de répéter certains éléments de sa précédente comédie pour Apple TV+ rend Shrinking bien moins originale et/ou fraîche.
Un thérapeute en deuil commence à enfreindre les règles et à dire à ses patients exactement ce qu'il pense. Ignorant sa formation et son éthique, il se retrouve à apporter des changements dans la vie des gens... y compris la sienne.
Jimmy, notre héros, a plein de problèmes. Il préfère passer ses nuits à boire et se droguer au bord de sa piscine avec des prostituées. Depuis qu'il a perdu sa femme, sa vie a été chamboulée mais il se doit de faire le bien. Pourquoi ? Parce qu'il a une fille. Mais il a aussi une voisine, Liz (incarnée par Christa Miller - Cougar Town -). On retrouve toujours l'esprit de Bill Lawrence dans Shrinking mais il aurait été intéressant de se concentrer sur une structure différente peut-être pour trouver un meilleur équilibre. J'ai toujours aimé ce créateur car il sait souvent mélanger comédie et drame avec intelligence. Ces deux premiers épisodes de Shrinking ont du mal. Afin de faire passer un peu mieux sa pilule, Shrinking n'est pas forcément en accord elle-même avec les méthodes de Jimmy mais cela ne veut pas pour autant dire que cela fonctionne véritablement non plus.
A son desservice total c'est Jason Segel. Je pense que Shrinking aurait méritée de se concentrer sur Harrison Ford. Ce dernier est à l'aise dans son rôle et semble même s'amuser. Il hérite des meilleures répliques la plupart du temps. Jason Segel de son côté m'ennuie. J'ai l'impression que cela fait des années qu'il joue le même genre de rôles sans apporter de nuance dans son jeu. Cela donne alors à Shrinking un air de déjà vu qui sans être totalement déplaisant, n'est clairement pas ce que j'attendais avec cette série. Il y a des moments très drôles, des moments assez charmants pour donner envie de revenir mais rien de mémorable. C'est de la comédie qui se consomme par gourmandise sans avoir faim. Harrison Ford aux côté de Jessica Williams et Jason Segel font parmi les meilleurs moments de ces deux épisodes. Le reste, moins surprenant, semble répéter un peu trop ce que l'on a déjà vu. J'aimerais aussi que Shrinking se concentre un peu plus sur l'idée de s'immiscer dans la vie des autres et si cela peut cohabiter un peu mieux avec l'aspect le plus comique de la série.
Note : 5/10 et 4.5/10. En bref, deux épisodes inégaux qui ont parfois du mal à trouver le bon équilibre entre comédie et drame.
Disponible sur Apple TV+