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Train et d’autres amours VII

Publié le 16 août 2008 par Madelgado

1ère partie, 2e partie, 3e partie, 4e partie, 5e partie et 6e partie

Au troisième ou quatrième escalon, après avoir fermé la porte, j’ai pensé : « Putain ! Je peux pas partir comme ça ! Ce fut probablement la dernière fois que j’ai vu la femme de ma vie. »

Je suis retourné et, à l’iminence de frapper sur sa porte, elle l’a ouvert. Nous nous sommes embrassés.

Néanmoins, il fallait encore que je parte.

Lis, je voudrais juste te dire que je t’aime fort bien, que j’irais n’importe où avec toi…

Une larme s’est écoulée par son visage.

Je… Je suis tellement désolée… Je peux pas. Je te le jure. Moi je t’aime bien aussi, mais je peux pas maintenant…

Quoique ça m’eût fait du mal, je le savais. Ce n’était pas notre heure (si jamais on aura un moment pour nous).

Elle m’a embrassé, m’a pris de nouveau dans ses bras et m’a demandé de partir.

Repars, je t’en pris. J’en pourrai plus.

Je suis allé, moi aussi avec des larmes aux yeux. J’étais en train de dire adieu à la femme.

Quand je suis arrivé à la cour intérieure du bâtiment, elle est sorti à la fenêtre et a crié :

Hey, guapo.

J’ai regardé vers le haut.

Sepa que te quiero mucho. Perdóname, ¿sí?

Il n’y avait pas grand-chose à dire : también te quiero. Que te vaya bien…

Je crois qu’il ne faut pas décrire mon état d’âme les jours suivants. J’étais complètement accablé. Mais la vie, ça continue. Elle n’arrête point.

Je suis allé à Clermont, où je devais me présenter quelques jours après.

Deux mois plus tard, après m’être installé, le portable a sonné. C’était le soir.

Bonsoir.

Bonsoir ?

C’est moi !

Toi ?

Oui, moi.

Lol, la vache !

Je voulais écouter ta voix. Juste ça.

Je suis content que t’as appelé. Comment ça va à Londres ?

Lis m’a tout raconté. L’enregistrement de son nouveau CD, les musiciens qui y collaborait, les gens dont elle avait faites connaissance. Pour finir, elle a laissé échapper :

Tu me manques!

Moi aussi.

Faut que j’aille, d’acc. Pense pas que je t’aime pas…

Dans ce moment-là, j’ai tout compris. Pas seulement mon histoire avec elle, mais l’amour en général. Amour appartient à celui qui aime, pas à celui qui est aimé.

J’ai décroché le téléphone triste et heureux à la fois. Triste pour avoir l’impression que je ne lui parlerais plus jamais ; heureux pour avoir compris un peu plus sur l’amour.

Depuis lors, on s’est parlé avec peu d’assiduité, mais on s’est parlé quand même. Parfois distants, d’autres fois plus proches, toujours par mél. Le dernier, il n’y a plus de deux mois, elle m’a dit :

Es increíble como nunca te olvidas de mí.

Ma réponse, que je ne lui ai pas encore envoyée, ce sera ce texte-là. Parfois la vérité est trop longue pour être dite en peu de mots…

et c’est finalement fini!


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