Depuis six ans, les aventures d'Elite sont devenues un rendez-vous annuel sur Netflix. Alors que les coréens ont préféré adapter La Casa de Papel à leur pays (avec plus ou moins de réussite), les indiens ont préféré Elite. Ils n'ont pas changé énormément de choses en dehors de toute la culture indienne qui a été ajoutée dans Class. Je ne sais pas si l'idée de faire un remake indien était bonne si ce n'est que Class n'est pas meilleure que les saisons les plus médiocres de la série originale. L'ambition de cette première saison est d'utiliser le système de caste à sa sauce et mettre les riches contre les pauvres est un brin épuisant de nos jours même si cela reste l'adage de beaucoup de séries pour ados. Dès le début, Class nous plonge dans un mystère : une jeune fille est morte, entourée d'une piscine de sang et un jeune garçon est questionné par la police. On retrouve la méthodologie de la série originale qui démarrait à la façon d'un épilogue prologue.
Trois élèves d'un quartier pauvre intègrent un lycée réservé à l'élite de Delhi, où de sombres secrets et rumeurs finissent par causer un meurtre.
Cette astuce narrative pour accrocher directement le téléspectateur me lasse autant que le sentiment répétitif de Elite que j'ai eu tout au long de la saison. Nous avons donc trois élèves qui ont été choisi pour intégrer la Hampton International School, école la plus prestigieuse de Delhi. Class utilise alors tout de suite tous les poncifs de la série pour ados sans s'accorder quelques digressions. Il y avait largement de quoi faire quelque chose de neuf avec le modèle indien, notamment car l'éducation n'est pas la même qu'en Europe mais il n'en est rien. Toutes les intrigues sont assez similaires à l'originale sans même chercher à apporter une once d'originalité en dehors du fait que ce ne sont pas les mêmes acteurs. Nous avons donc un meurtre, ce sentiment anti-musulman qu'il y a avec Saba, l'homosexualité qui est traitée de façon lancinante et forcément : du sexe et de la drogue.
Car comme dans Elite, les élèves de Class aiment les produits et le sexe. C'est là dessus que Elite a fait ses propres choux gras, Class ne change pas la donne. Il aurait été intéressant de modifier un peu certains éléments très clichés afin d'aller plus en profondeur. J'ai eu énormément de mal avec toute l'histoire de Saba alors que Veer élabore tout un plan pour lui voler sa virginité. Même si vous êtes un grand fan d'Elite, difficile de trouver quelque chose de pertinent dans Class. C'est l'aspect de classes sociales qui rend Class un brin plus interessante. Ils n'ont clairement pas changé le nom de la série pour rien. Ils tentent ainsi (avec difficulté à cause de dialogues plus que médiocres) de raconter le problème des disparités entre les riches et les pauvres à Delhi. Le système de classe est assez unique en Inde par rapport au reste du monde mais aurait justement mérité d'être traité avec intelligence et pas avec tous les clichés des séries pour ados que l'on voit chaque année sur Netflix.
Note : 4.5/10. En bref, un remake indien qui a une bonne idée (parler du système de caste propre à l'Inde) mais qui s'embourbe dans la répétition de la série originale et des dialogues insipides.
Disponible sur Netflix
Class est un remake indien de la série espagnole Elite.