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67ème semaine de Sarkofrance : incompétence diplomatique... seulement ?

Publié le 16 août 2008 par Juan
67ème semaine de Sarkofrance : incompétence diplomatique... seulement ?L'actualité internationale a marqué la semaine. La Sarkofrance avait les yeux tournés ailleurs, vers Pékin ou vers Tbilissi.

Nicolas Sarkozy peut gaffer

L'attitude diplomatique de Nicolas Sarkozy vis-à-vis de la Chine a été critiquée ces derniers mois. La France a quasiment aligné toutes les erreurs à ne pas commettre, la plupart imputables à Sarkozy: le président français a laissé planer le doute sur sa venue à l'inauguration des JO, après un passage mouvementé de la flamme à Paris et des émeutes réprimées dans le sang au Tibet; puis il l'a confirmé, après l'annonce des boycotts allemand, anglais et espagnols, mais en promettant de rencontrer le Dalaï-Lama; puis, nouvelle volte-face pour calmer la Chine et signer un contrat nucléaire, il reporte cette dernière rencontre et envoie sa femme. Quand le chef spirituel tibétain arrive à Paris, l'accueil est discret. Ce dernier explique aux sénateurs que "pendant que se déroulent les Jeux, l'oppression du peuple tibétain et la répression continuent", a rapporté Robert Badinter.
Et voici que l'on apprend que le Président français avait l'intention de recevoir tous les prix Nobel de la Paix le 10 décembre prochain, dont le Dalaï-Lama. Cette rencontre a été annoncée en plein Jeux Olympiques, par le sous-secrétaire d'Etat chargé des Relations avec le Parlement. Elle était sans doute prévue de longue date, mais la présidence a craqué l'information plutôt que le planning prévu. Pire, Kouchner a annoncé qu'il recevrait le chef spirituel tibétain le 20 août à Nantes. Ce rattrapage diplomatique est sans doute la moindre des choses, mais la Chine n'a pas apprécié. Quel prochain gage Nicolas Sarkozy lui donnera-t-il ?
67ème semaine de Sarkofrance : incompétence diplomatique... seulement ?
Nicolas Sarkozy peut bâcler
Dans le conflit armé opposant la Russie à son petit voisin la Géorgie, on a cru un temps que Nicolas Sarkozy avait bien joué. Nous l'avons félicité très sincèrement. En rencontrant rapidement les dirigeants russes il a marqué des points. Le compromis a créé l'espoir d'une cessation rapide des combats, mais ne réglait pas le futur : la Russie a réussi sa démonstration de force, comme le note Marianne. Pourquoi les Etats-Unis sont-ils autant attachés à la Georgie, soutien militaire en prime, s'interrogeait Raphaël Anglade. Dès le lendemain, la Russie était accusée de rompre la trève, puis de saboter les installations militaires de son petit voisin. Sur une video publiée jeudi 14, on a pu voir une journaliste géorgienne se faire tirer dessus. A entendre le Président russe traiter les dirigeants géorgiens de "gens déréglés" qui ne méritent que "l'usage de la force" lors de la conférence de presse commune avec Sarkozy mardi, on pouvait s'attendre au pire.
Le monarque était-il trop pressé de retourner en vacances ? L'image est désastreuse : Quand Condoleeza Rice, la secrétaire d'Etat américaine, s'arrête en France sur son chemin vers la Géorgie, Nicolas Sarkozy la fait venir à Bregançon, dans sa résidence d'été où il séjourne avec Carla Bruni. Un détour inutile, et symboliquement négatif : le président ne veux visiblement plus interrompre ses vacances.
L'actualité internationale occulte les ratés intérieurs
Ces déboires diplomatiques nous ont fait oublier la tentative ratée de récupération, par Rachida Dati, du meurtre du petit Valentin la semaine dernière, ou les sans-papiers employés par l'administration française sur le chantier d'un centre de rétention, ou encore la modeste censure de la réforme des 35 heures par le Conseil Constitutionnel. On a pu éviter de gloser sur l'accumulation des mauvais résultats économiques annoncés en cascade: les uns après les autres, les déficits record du premier semestre ont été confirmés ces derniers jours par les autorités compétentes (commercial, budgétaire), la production industrielle a encore chuté; les prix du gaz et de l'électricité vont augmenter dès le 15 août. La France était même en récession au cours du second trimestre 2008. Vous avez bien lu: en R-E-C-E-S-S-I-O-N. Selon l'Insee, le produit intérieur brut de la France a en effet reculé de 0,3% au deuxième trimestre 2008, première baisse depuis le quatrième trimestre 2002. Le recul moyen dans la zone euro est de 0,2%.
Christine Lagarde avoue du bout des lèvres la récession. Elle a confirmé, jeudi 14 août, que la fin de l'année serait tout aussi mauvaise. Elle n'a pas voulu expliquer comment le gouvernement tiendrait son objectif de réduction du déficit public en 2008. Avec une croissance sans doute nulle en 2008, il va falloir tailler dans la dépense publique. Déjà l'an passé, frappée par la crise financière américaine, Mme Lagarde maintenait un optimisme très sarkozyen: grâce à la loi TEPA, on allait voir ce qu'on allait voir. On a vu: les comptes sont plombés par des défiscalisations qui n'ont pas créé une heure supplémentaire nouvelle.
Elle récidive maintenant en pariant sur un "rebond" de la conjoncture à la fin de l'année grâce aux effets de la Loi de Modernisation de l'Economie. On prend les paris ?
La seule "bonne" nouvelle a été le ralentissement de l'inflation: la hausse des prix est toujours très élevée (+3,6% sur un an), mais les prix ont baissé en juillet. La faiblesse du pouvoir d'achat (les Français consomment moins, donc les prix baissent un peu) et la diminution des cours du pétrole en sont les causes. Il n'y a que Frédéric Lefebvre, porte-parole de l'UMP, pour y voir le signe d'une bonne action gouvernementale.
Sommes-nous au bord du gouffre ?
Les caisses sont encore plus vides que l'an passé.
Qui a parlé de compétence pendant la campagne présidentielle ?

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