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Des poignards dans les sourires de Cécile Cabanac

Par Evenusia @Evenusia

Des poignards dans les sourires Cécile Cabanac

Sortie VF le 18 juin 2020

Présentation de l’éditeur : Pocket

Catherine Renon n'a plus vu son mari François depuis des jours et ne semble pas s'en émouvoir. Dans ce coin d'Auvergne où les rumeurs blessent et tuent, pas question de prêter le flanc à la calomnie. Et surtout pas à sa belle-mère, qui voue à son fils un culte tout en démesure.

Virginie Sevran et Pierre Biolet, du SRPJ de Clermont-Ferrand, ont été appelés pour constater la présence d'un corps démembré et en partie brûlé au Col des Goules. C'est la première enquête de Virginie depuis qu'elle a quitté le Quai des Orfèvres pour la province. Quant à Pierre, il observe sa nouvelle coéquipière d'un œil à la fois bienveillant et inquiet. Qu'est-elle venue chercher ?

Quand l'enquête met un nom sur ce corps, celui de François Renon, les questions les plus folles surgissent, avec une seule certitude : tous les meurtriers possibles de ce fils de bonne famille sont autant de facettes d'une victime annoncée.

L'avis de Linagalatée :

25 Novembre 2000, 16 heures, Ceyrat François est poignardé dans sa cuisine après une énième cuite. Sa femme et ses enfants sont partis. Il meurt tout seul comme un chien. Il n’a même pas pu voir qui lui avait porté les coups fatals.

28 Novembre 2000, Catherine et les enfants, Clémence, Maxime et Eliott, rentrent d’un week-end à Fontainebleau, chez tante Annie.

Catherine a laissé les enfants chez son amie Martine, sur le retour. Il faut absolument qu’elle et François se parlent, s’ils veulent redonner une chance à leur couple. Mais François a quitté la maison en emportant ses affaires dans la grande valise. Mais il règne dans la maison une drôle d’odeur d’eau de javel et d’autre chose qu’elle ne parvient pas à définir.

Apparemment François a décidé de partir refaire sa vie ailleurs loin de sa femme et de ses enfants, sans un mot, sans aucune explication.

1er décembre 2000, un buste carbonisé et portant de nombreuses blessures à l’arme blanche, est retrouvé par un trailer au col des Goules, l’identification va être compliquée sans tête, ni bras, ni jambes.

Le duo Virginie Sevran – Pierre Biolet va être chargé de l’enquête. Elle, toute fraîche débarquée du prestigieux Quai des Orfèvres, va devoir faire ses preuves.

Alors, certes, toutes les familles ont leurs petits secrets, mais là !!!! Chaque membre de la famille Renon, traine des casseroles incroyables.

La complexité des personnages est très intéressante et leur donne un relief qui les rend tantôt attachants, tantôt détestables.

Michelle, la grand-mère paternelle de Maxime, Clémence et Eliott, veut se donner bonne conscience en disant qu’elle a aimé ses enfants (surtout François), avis que ne partagent pas du tout ses filles, qui la caractérisent comme une mère violente et abusive. Leur père était un coureur de jupons (trait que partage également François), mais c’était une époque où les femmes ne travaillaient pas et élever 3 enfants seule, n’était pas chose facile. Alors elles pardonnaient beaucoup. La vie de Michelle n’a certes pas été facile, mais elle l’a beaucoup fait payer à ses filles.

Les deux filles de Michelle et sœurs de François, qui, bien qu’elles n’aient pas pardonné à leur mère, sa violence et sa maltraitance, ont un sentiment de culpabilité à l’abandonner à son triste sort, et continuent de venir lui rendre visite régulièrement, alors que tout leur corps voudrait fuir loin d’elle.

Catherine, l’épouse de François, quant à elle n’a pas l’air de beaucoup s’inquiéter de la « disparition » de son cher et tendre mari. Elle a l’air même bien soulagée, qu’il se soit décidé à déguerpir avec l’une de ses « conquêtes ». Son fils ainé, adolescent, voue à son père, un culte sans bornes et fait tout pour le retrouver. Mais ce qu’il va découvrir va bien ébranler les bases du piédestal sur lequel il l’avait placé.

Quant aux policiers, avec si peu d’indices, et, il faut bien l’avouer, une certaine mauvaise volonté de tous les protagonistes, ils vont devoir prêcher le faux pour savoir le vrai, monter les suspects les uns contre les autres pour les pousser dans leurs retranchements.

Mais quant on découvre que le père de François, avait eu 2 fils avec une autre femme et que François le savait, les éléments prennent encore une autre tournure.

C’est ma seconde lecture de cette auteure, et vraiment j’adore sa plume. La lecture est toujours très addictive et on a bien du mal à reposer le roman.

Il s’agit du premier roman du binôme Sevran/Biolet, le second est « Requiem pour un diamant « dont la chronique ne devrait pas tarder, et le troisième « La petite ritournelle de l’horreur » qui a déjà été chroniqué.

Je les ai lus dans le désordre, ce qui n’est pas très gênant en soi, mais les lire dans l’ordre permet de mieux appréhender l’évolution du binôme.

Une très agréable lecture qui révèle bien des rebondissements inattendus.


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