Empire of Light // De Sam Mendes. Avec Olivia Colman, Michael Ward et Tom Brooke.
Steven Spielberg a déclaré sa flamme au cinéma avec The Fabelmans et Sam Mendes le fait avec Empire of Light. Le réalisateur de 1917 et Skyfall revient ici avec un registre différent, plus proche de Les noces rebelles (2008) que les films d'espionnage et de guerre qu'il a pu délivrer ces dernières années. Empire of Light apparait tout de suite comme une ode à la salle de cinéma et à la façon dont elle peut sauver des gens. Le film en vient à nous raconter l'histoire d'une femme qui a perdu goût au cinéma et la vie en générale qui va retrouver sa lumière grâce à Stephen, son nouvel employé. Plutôt que de raconter le cinéma dans sa fabrication, Empire of Light vient souligner ce qu'il apporte en chacun de nous. Le cinéma peut changer des vies et c'est ce sur quoi Sam Mendes se concentre avec son film ici. Mais le film qu'il a écrit tout seul est avant tout un hommage à sa mère bipolaire. C'est d'autant plus touchant quand on connaît cette ramification.
Hilary est responsable d'un cinéma dans une ville balnéaire anglaise et tente de préserver sa santé mentale fragile. Stephen est un nouvel employé qui n'aspire qu'à quitter cette petite ville de province où chaque jour peut vite se transformer en épreuve. En se rapprochant l'un de l'autre, ils vont apprendre à soigner leurs blessures grâce à la musique, au cinéma et au sentiment d'appartenance à un groupe...
Empire of Light n'est pas parfait mais s'avère être une belle lettre d'amour au septième art. Porté par Olivia Colman parfaite dans son rôle d'Hilary, Empire of Light fait vivre le cinéma. L'idée de situer l'histoire dans les années 80 dans ce cinéma art déco de la côte britannique était parfaite. Cela participe aussi au sentiment de nostalgie qui met en lumière un art, accessible à tous. Sam Mendes a tout de même du mal à mélanger sa tambouille par moment. Disons que la romance au coeur même du film est un brin superficielle et ne laisse pas vraiment éclore de vives émotions. La façon dont est traité le racisme est là aussi dommageable. Ce n'est pas assez soigné pour que l'on comprenne totalement ce qui se passe à cette époque. C'est donc surtout sur l'esthétique que Empire of Light fonctionne et grâce au talent de son casting. La photographie est magnifique et donner autant d'amour à Bienvenue Mister Chance (1980) dans une séquence de cinéma était là aussi un joli clin d'oeil réussi. Le cinéma est donc célébré ici comme un art qui permet de rêver, d'aimer et de panser ses plaies.
Note : 6.5/10. En bref, une histoire qui a parfois du mal à jongler entre ses diverses thématiques mais qui est sauvée par un casting impeccable et une esthétique merveilleuse.
Sorti le 1er mars 2023 au cinéma