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[Critique] The Son

Par Wolvy128 @Wolvy128

[Critique] The Son

[Critique] The Son
A 17 ans, Nicholas (Zen McGrath) semble en pleine dérive, il n’est plus cet enfant lumineux qui souriait tout le temps. Que lui arrive-t-il ? Dépassée par la situation, Kate (Laura Dern), sa mère, accepte qu’il aille vivre chez son père, Peter (Hugh Jackman). Remarié depuis peu et père d’un nouveau né, ce dernier va tenter de dépasser l’incompréhension, la colère et l’impuissance dans l’espoir de retrouver son fils.

Après The Father en 2020, dans lequel il explorait la maladie d’Alzheimer à travers la trajectoire intérieure d’un père de 81 ans, Florian Zeller revient cette année avec The Son, une nouvelle adaptation d’une autre de ses pièces de théâtre. Deuxième volet de sa trilogie consacrée à la famille, le long-métrage s’intéresse cette fois au thème de la dépression adolescente, et plus particulièrement des traumatismes familiaux qui l’accompagnent.

Un sujet éminemment casse-gueule sur le papier, mais qui trouve dans le traitement tout en délicatesse de l’auteur une sincérité à la hauteur de sa complexité. Se gardant bien de verser dans la caricature ou la grandiloquence, le film embrasse au contraire une simplicité désarmante, conférant à ses personnages un incroyable naturel. De quoi renforcer l’authenticité d’un propos qui ne manque définitivement pas de puissance (psychologique, émotionnelle…). A travers l’expérience d’un père quelque peu déboussolé par la souffrance invisible de son fils, le récit met effectivement en lumière une réalité difficilement perceptible pour l’entourage, tant dans l’identification de la détresse que dans sa prise en charge. Pourtant aimé par ses parents, Nicholas paraît ainsi terriblement seul, semblant évoluer dans un univers parallèle dont il est prisonnier, et agissant comme un simple spectateur du réel. Un sentiment également suggéré par la mise en scène tout en sobriété du réalisateur français, à l’image par exemple de cette superbe séquence de danse qui voit le jeune homme progressivement sortir du cadre.

[Critique] The Son
Très émouvant dans sa capacité à évoquer subtilement un mal-être insondable tel que la dépression, le film peut de surcroît s’appuyer sur un casting exceptionnel pour donner vie à ses protagonistes. Hugh Jackman, tout d’abord, confirme avec ce rôle qu’il fait définitivement partie des meilleurs acteurs de sa génération. Certes, sa filmographie ne regorge pas forcément de performances à ce point dramatique, mais chacune de ses apparitions dans ce registre fait néanmoins mouche. Et celle-ci tout particulièrement tant il y a de quoi être ému aux larmes devant les efforts déployés par ce père qui, malgré les nombreux échecs essuyés, se refuse à abandonner son enfant. Zen McGrath, ensuite, s’impose incontestablement comme la grande révélation du long-métrage. Déchirant dans la peau de cet ado en perdition, il délivre une interprétation d’une justesse incroyable. Le film reposant énormément sur son aptitude à retranscrire physiquement une souffrance intérieure, c’est peu de dire que sa partition se devait d’être parfaite. Enfin, mention spéciale également aux seconds rôles, impeccables Laura Dern et Vanessa Kirby.

Emmené par un casting magistral, Hugh Jackman et Zen McGrath en tête, The Son s’impose donc comme un drame bouleversant sur la dépression adolescente et les traumatismes familiaux qui l’accompagnent. Finement écrit, le film réussit l’exploit de retranscrire, avec une immense justesse, la réalité physique d’une souffrance invisible. Une oeuvre poignante, à la fois belle et tragique !


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